Comment inciter les jeunes à la lecture ?

Comment inciter les jeunes à la lecture ?

Bien au-delà des polémiques concernant les méthodes scolaires d’apprentissage de la lecture, une question (en trois temps) taraude tous les parents : comment faire pour que nos gamins lisent mieux, plus et, autant que possible, pas n’importe quoi ? À l’heure où le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis (1) accueille des dizaines de milliers de jeunes en quête de découvertes, il n’est évidemment pas vain de sonder le « pays des lettres » qu’est restée la France. Son imaginaire littéraire fonctionne-t-il toujours en direction de la jeunesse ? Oui ? Non ? Peut-être ? D’abord, on le sait : toutes les statistiques sur les « taux de lecture » des plus jeunes sont subordonnées au contexte social : la découverte du livre est en général plus grande dans les familles les plus aisées. Ce qui, de fait, en période de précarité galopante, rend plus importants que jamais les rôles conjugués de l’éducation nationale et des équipements publics qui permettent l’accès aux livres. Cela étant, l’évolution sociologique nous invite à considérer sous un angle moins alarmiste l’évolution apparente de ce qu’on nomme souvent « la crise de la lecture ». D’une part, on vend de plus en plus de livres dits « de jeunesse ». D’autre part, le nombre de jeunes déclarant « lire assidûment » augmente régulièrement. Enfin, l’allongement de la scolarité a entraîné, qu’on le veuille ou non, une massification de l’activité de la lecture. C’est dans un tel contexte, d’ailleurs, que se développe une riche édition pour la jeunesse, qui entretient avec l’édition scolaire des relations nouvelles, parfois étroites, qui tiennent compte de la co-élaboration des outils pédagogiques. S’il faut toujours se méfier des chiffres, certains restent significatifs. Ainsi, la moitié des Français disent lire « régulièrement » et, comme par hasard, ce sont les mêmes qui affirment qu’ils lisaient déjà beaucoup entre huit et quinze ans. Et quand on leur demande pourquoi ils s’accrochaient aux livres quand ils étaient pré-adolescents, ils répondent invariablement : « Par plaisir et par soif de connaissances. » Ce « plaisir » de l’enfance deviendrait donc, mécaniquement, le plaisir de l’adulte ? On comprend mieux l’ampleur du défi ! Jean de Leyzieu (1) À Montreuil, jusqu’au 27 novembre (métro Robespierre, bus 102/Sorins). Pour tout renseignement : www.salon-livre-presse-jeunesse.net