Le sort de Bahar Kimyongür a été traité à huis-clos entre les ministères de l'intérieur et de la justice.
L. Onkelinx et P. Dewael sont donc mêlés à cela. Qu'est-ce qu'il s'est dit exactement dans cette commission réunie expressément, c'est très difficile à dire.
Ce que l'on sait de manière assez sûre désormais, c'est que le signalement de Bahar Kimyongür, un citoyen belge donc, informateur du bureau du DHKC depuis des années maintenant, a été donné à la police hollandaise à l'initiative des autorités belges prévenues du mandat d'arrêt international à son encontre et qu'il a été arrêté suite à cela.
A ce stade, il risque l'extradition donc la torture, l'isolement carcéral et j'en passe puisque c'est extrêmement répandu en Turquie.
Ce qui est grave c'est la participation du gouvernement belge.
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La RTBF :
Bahar Kimyongur "donné" aux Pays-BasLe militant belge d’origine turque, Bahar Kimyongur, condamné à quatre ans de prison pour appartenance au DHKP-C, une organisation d'extrême-gauche caractérisée de terroriste par la justice belge en février dernier, n’ a pas été arrêté par hasard le 28 avril aux Pays-Bas. La Belgique l'aurait en fait "donné" aux Pays-Bas.L'affaire embarrasse de plus en plus des autorités belges pourtant débarrassées de Fehrye Erdal depuis sa fuite, débarrassées aussi de Kimyongur depuis son arrestation aux Pays-Bas. Sauf qu'il apparaît de plus en plus visible que cette arrestation malgré les premières dénégations belges n'était pas aussi fortuite que cela.
Les autorités parlaient de contrôle routier de routine. Des documents déposés par le procureur néerlandais au tribunal de La Haye confirment, eux, que les services antiterroristes des Pays-Bas ont été informés par leurs collègues belges de la présence imminente sur leur territoire de l'activiste en question. Un "policier belge" a informé dès le 26 avril, deux jours avant la visite aux Pays-Bas de Kymyongur, ses contacts néerlandais de l'intention de l'intéressé de franchir la frontière néerlandaise. Et de rappeler même à ses interlocuteurs que l'homme faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Ceci alors que côté belge, on avait omis d'informer Bahar Kymyongur de ce léger détail.
"No comment" du parquet fédéral. Pas plus de réactions non plus du côté des cabinets qui ont la main sur la Sureté de l'Etat, chargée de filer les prévenus du dossier DHKP-C à l'image de Ferye Erdal qui a fui la veille de son jugement et qui court toujours.
Des parlementaires devraient revenir à la charge dans les prochains jours, tant à la Chambre qu'au Sénat, pour tenter d'en savoir plus sur les éventuels tuyautages données aux forces de l'ordre des Pays-Bas pour qu'elles ne ratent pas leur "contrôle routier de routine"...
RTBFEt même RTL en parle :
'Un policier belge a donné Kimyongur'Selon des documents déposés par le procureur néerlandais au tribunal de La Haye, les services antiterroristes d'outre-Moerdijk ont bien été informés par leurs collègues belges de la présence imminente sur leur territoire de Bahar Kimyongur, un militant belge d'origine turque dont l'extradition est réclamée par Ankara.
Les autorités belges avaient pourtant affirmé que l'arrestation aux Pays-Bas de ce militant d'extrême-gauche, membre du "bureau d'information" bruxellois de l'organisation DHKP-C, reconnue comme terroriste et condamné le 28 février dernier à 4 ans de prison par le tribunal correctionnel de Bruges pour cette appartenance, résultait du "hasard" et d'un "contrôle de routine".
Mais selon le procureur néerlandais, un "policier belge" a informé dès le 26 avril dernier ses contacts néerlandais de l'intention de Bahar Kimyongur de franchir la frontière néerlandaise. Le ressortissant belge, qui n'était pas informé par la Belgique de l'existence d'un mandat d'arrêt international délivré à son encontre par la Turquie, devait assister à un concert donné par un groupe de musiciens turcs.
Le sénateur Ecolo Josy Dubié, qui a rencontré vendredi Bahar Kimyongur dans sa prison de Dordrecht, a qualifié d'"incroyable que la Belgique ait pu accepter de livrer un de ses ressortissants, via les Pays-Bas, à un Etat, la Turquie, où les droits de l'homme ne sont pas respectés". Une information du quotidien "Le Soir".
RTL - TVI***