Ah ces journalistes, quand ils savent des choses et nous les communiquent
Ce cas est on ne peut plus flagrant : si le suspect (d'origine malheureusement suspecte, pour un certain public) n'est pas coupable, aïe aïe aïe !
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Le principal suspect s'est rendu
Abdallah Ait Oud s'est présenté à la police. Il a déjà violé des mineures, dont sa nièce de 6 ans.
Un avis de recherche massif avait été lancé.
De nouvelles perquisitions ont eu lieu à Liège, mais également à La Hestre.
AP
Du neuf mardi dans l'affaire de l'enlèvement (supposé) de Stacy et Nathalie, âgées de 7 et 10 ans. Si les fillettes n'avaient toujours pas été retrouvées en début de nuit, celui qui était apparu le même jour comme le «suspect n°1», après que la justice eut révélé son identité, s'est présenté spontanément à la police.
Il s'agit de l'ami de la serveuse du café «Les Armuriers», où les fillettes ont disparu dans la nuit de vendredi à samedi dernier, dans le quartier liégeois de Saint-Léonard, et où il était présent lors des faits.
On ne connaissait jusqu'à hier pas le pedigree réel d'Abdallah Ait Oud, né à La Hestre et aujourd'hui âgé de 39 ans. Réputé très aimable dans la rue Saint-Léonard où il habite, il avait pourtant été arrêté le 2 avril 1994 pour une litanie de viols perpétrés durant 8 ans contre sa nièce ("Je hais mon oncle parce qu'il me viole", notait-elle dans son journal). Une nièce âgée au début des faits de 6 ans. Condamné à 5 ans à la suite de ces faits (avec sursis pour une année), Abdallah Ait Oud avait vu la liberté conditionnelle dont il avait bénéficié être supprimée en 1997, à la suite de vols.
Mais le 10 mars 2001, il violait dans un chemin de terre de Grâce-Hollogne une jeune fille de 14 ans, enlevée à Flémalle un peu plus tôt et qu'il avait frappée à coups de pierre pour qu'elle se débatte moins, puis abandonnée à son sort.
Libéré le 14 décembre 2005
Le violeur avait été appréhendé le 24 avril suivant et sa liberté conditionnelle avait à nouveau été supprimée. Mais à ces données officielles, La Libre doit encore ajouter que si Abdallah Ait Oud était à nouveau en liberté, c'était après avoir été interné dans l'établissement de défense sociale de Paifve. Il avait été libéré le 14 décembre 2005.
La commission de défense sociale l'avait donc en tout cas considéré comme guéri, ce qui, si l'intéressé était réellement l'auteur du double rapt (ce que la présomption d'innocence commande de ne pas affirmer, d'autant que son audition n'avait pas encore commencé au moment d'écrire ces lignes), apparaîtrait comme une erreur.
Perquisition à La Hestre
Toujours est-il qu'Abdallah Ait Oud, qu'on recherchait donc très activement, dit s'être reconnu en voyant à la télévision la photo de lui diffusée quelques heures plus tôt par le parquet. Et s'est donc rendu chez les policiers, qui l'ont aussitôt conduit au palais de justice en vue de son audition, alors que des perquisitions étaient menées à La Hestre, région natale de l'intéressé. On en saura donc sans doute davantage ce mercredi matin, même s'il n'était pas question d'aveux mardi soir et même si on ignorait forcément quelle attitude il allait adopter devant les enquêteurs et la juge d'instruction dans le courant de la nuit.
Deux adresses
Toujours est-il aussi qu'une perquisition s'était également déroulée mardi plus tôt dans la journée chez l'intéressé. Pourquoi mardi? Il se dit qu'une première perquisition avait été menée dès le week-end, ce qui semble parfaitement logique en sachant que la justice connaissait bien sûr tous les éléments évoqués ci-dessus. Mais voilà: la première manoeuvre a été menée à l'adresse officielle d'Abdallah Ait Oud, adresse en possession des autorités mais légèrement différente de celle que l'intéressé avait donnée à Paifve, lors de sa dernière remise en liberté. Il paraîtrait donc logique que les enquêteurs aient visité les deux immeubles, sis dans la même rue Saint-Léonard.
Tout autre chose: Catherine, la mère de Nathalie, s'est vu retirer la garde de tous ses enfants par le service d'aide à la jeunesse, pour avoir entraîné même son dernier-né (1 an) dans un café - sans compter les autres, comme on sait.
La Libre Belgique 2006