THÉ Et FEU
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 La Tchétchénie tente de se faire entendre

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Mahinur
Pedro
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Pedro
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MessageSujet: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptySam 11 Fév - 19:08

Hello Hello!

Si vous n'avez rien de prévu le 23 février 2006. Si vous avez très très envie de faire quelque chose pendant la soirée, de 19h30 à 22h00, quelque chose d'intéressant. Je vous propose quelque chose...

Le 23/02/06 à 19h30 au H1308 (Campus Solbosh - Université Libre de Bruxelles), une conférence est organisée sur

Citation :
"Les demandeurs d'asile tchétchénes en butte à la convention de Dublin"

- Etat des lieux de la politique européenne
- Quel Acceuil pour les tchétchènes dans l'espace européen?


Intervenants: Human Rights Watch, le HCR, La Ligue des droits de l'Homme, T. Ismaïlova et M. Jevikova.
Un traducteur sera présent.

La conférence est organisée par l'Autre Cercle (lautre_cercle@yahoo.fr) et le Groupe Tchétchénie (www.groupetchetchenie.org)

Pédro
[/b]
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Mahinur
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptySam 11 Fév - 19:39

pedroooo vraiment désolée de pas avoir pu venir vendredi! J'espère pouvoir venir pour cette conférence, même si suis hyper méga chargée ces temps-ci!
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Pedro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 12 Fév - 13:46

Pas de problème. je t'ai envoyé le PV. Pourrais-tu l'envoyer aux membres de ton cercle.

Sinon, j'espère bien que tu seras là à la conférence!!! Tout comme tous les membres de ce forulm d'ailleurs... Smile

Pédro
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Pedro
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MessageSujet: Un article avant gout   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 12 Fév - 22:22

Situation kafkaïenne pour un jeune tchétchène
Publié samedi 11 février 2006



http://rebellyon.info/article1554.html
En danger dans son pays, ce jeune tchétchène est victime une nouvelle fois de l’injustice incompréhensible de la politique européenne de l’immigration et est dans une impasse totale. C’est un témoignage dont nous fait part le Comité Tchétchènie de Lyon.
I.T., 25 ans, a dû quitter la Tchétchénie en juin 2005, fuyant une guerre qui se poursuit depuis plus de 6 ans, où les civils tchétchènes sont victimes de persécutions (tortures, disparitions forcées, exécutions sommaires, arrestations arbitraires...) de la part des forces de l’ordre russes et tchétchènes pro-russes. Il a alors cherché à rejoindre sa soeur qui vit avec sa famille depuis 2001 dans le Rhône, où elle s’est vue reconnaître le statut de réfugié en 2003.

Contrôlé à la frontière polono-biélorusse, il fut contraint de donner ses empreintes digitales et dès lors, sans que le choix lui soit laissé, considéré par la Pologne comme demandeur d’asile. Il fut sommé par les autorités de rejoindre un centre de demandeur d’asile en Pologne. Mais il souhaitait rejoindre sa famille et continua son voyage jusqu’en France.

Arrivé à Lyon courant juillet 2005 il se présenta immédiatement à la préfecture pour entamer une procédure de demande d’asile. On lui délivra alors un titre de séjour temporaire qu’il devait faire renouveler tous les 15 jours. Il commença à apprendre le français, à revivre sans peur et à se reconstruire, avec sa famille.

Le mercredi 1er février 2006, il se rendait comme tous les 15 jours à la préfecture du Rhône pour le renouvellement de son titre de séjour, accompagné par une membre du comité Tchétchénie de Lyon le soutenant dans ses démarches et pour la traduction. Là, on lui signifia que la préfecture avait, conformément aux réglementations européennes en matière d’immigration, demandé à la Pologne de le reprendre "puisqu’il y avait déjà entamé une procédure de demande d’asile", et on lui délivra l’accord écrit des autorités polonaises de le réadmettre sur leur territoire et d’examiner sa demande d’asile.

Il fut alors arrêté par des policiers qui lui passèrent des menottes malgré son calme et son absence totale de résistance, puis conduit au centre de rétention administrative de l’aéroport St-Exupéry où il passa une nuit avant d’être renvoyé en Pologne.

Mais arrivé à Varsovie il fut longuement interrogé par la police polonaise qui l’accusa de ne s’être pas présenté au centre pour demandeurs d’asile et d’avoir en juillet 2005 franchi illégalement la frontière. Sommé de choisir entre la prison et l’expulsion, il accepta par écrit de quitter le territoire de Pologne. Les policiers polonais l’ont alors expulsé vers la Belarus. À Brest, les douaniers biélorusses l’ont interrogé, puis laissé partir.

Aujourd’hui, I.T. se trouve en Belarus, dans une situation d’impasse : il lui est impossible de rentrer en Russie où il risque des persécutions accrues du fait qu’il a vécu en Europe, et ne peut plus demander l’asile dans un pays de l’Union Européenne sous peine d’être de nouveau renvoyé en Pologne, puis expulsé.

Nous considérons comme très grave cette situation où un ressortissant d’un pays en guerre craignant pour sa vie peut séjourner pendant 6 mois sur un territoire de l’Union Européenne sans avoir la possibilité de demander l’asile. Nous rendons responsable de ce manquement, outre la Pologne, la France qui était tout à fait en droit d’instruire sa demande d’asile et qui n’a pas pris toutes les garanties nécessaires auprès du pays destinataire.

Nous demandons par conséquent à l’État français :

de s’engager par sauvegarde à examiner la demande d’asile de I.T. et le cas échéant de mettre en place les conditions nécessaires à son retour en France.
l’arrêt des expulsions de demandeurs d’asile vers la Pologne compte tenu de l’absence de garanties dont cette expérience rend malheureusement compte.
la fin de tels traitements des drames humains par l’administration et les autorités.
D’autre part, nous remettons en cause la réglementation européenne en matière d’asile d’une manière générale. Elle nous apparaît foncièrement injuste puisque l’instruction d’une demande d’asile dépend du premier lieu de passage dans l’espace Schengen du demandeur d’asile, alors que chaque pays utilise ses propres critères pour accorder ou non l’asile (la Slovaquie l’accorde à moins de 1% de demandeurs tchétchènes, l’Autriche à plus de 90%, et la Pologne à 8%).
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Hakannibal
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyLun 13 Fév - 0:26

Ouep, c'est beau l'Europe de la liberté, des droits de l'homme, et de tout ce charabia applicable uniquement quand ça sert les intérêts.
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyLun 13 Fév - 12:11

Ce que je comprends de la liberté et de la démocratie, c'est qu'il suffit de faire partie des gouvernants pour en jouir, et faire parfois illusion. Bref comme avant ... Pas cool
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptySam 18 Fév - 17:27

N'oubliez pas...

Smile

Pédro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptySam 18 Fév - 17:57

unutmam dostum bu gösteriye de giderim Clin d'oeil
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MessageSujet: Pour situer le cadre de la conférence   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 19 Fév - 15:54

TCHETCHENIE : 23 FEVRIER 1944
TOUT UN PEUPLE EST DEPORTE EN 3 JOURS

Le 23 février 1944 Staline ordonnait la déportation de toute la population tchétchène, accusée collectivement de collaboration avec les nazis, en Asie centrale. Un tiers de la population, environ 170 000 personnes vont périr dans les convois.
Cinquante ans plus tard, Eltsine puis Poutine vont de nouveau imposer un régime de terreur à la population tchétchène. Grozny est bombardé au cours de l'hiver 1994-1995 au nom de la lutte contre le banditisme et est rasée en 1999-2000 au nom de la lutte contre le terrorisme. La population civile est victime d'emprisonnements arbitraires, de tortures, de viols, d'assassinats, en toute impunité. Depuis le début de la guerre, c'est 1/4 de la population qui a été tuée.
L'anniversaire de la déportation des tchétchènes est l'occasion de rappeler au monde le drame que vit la population tchétchène et rappeler aux gouvernements des démocraties occidentales que la guerre en Tchétchénie n'est pas une affaire intérieure russe mais qu'elle est l'affaire de tous et que nous devons agir pour faire cesser ce qui ressemble de plus en plus à un génocide.

Pédro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 19 Fév - 15:56

RUSSIE


Lettre ouverte au ministre de la Défense : Reporters sans frontières dénonce des propos scandaleux contre les médias



A l'attention M. Sergueï Ivanov,
ministre de la Défense de la Fédération de Russie

Vendredi 17 février 2006

Monsieur le ministre,

Vous vous êtes exprimés, mercredi 15 février 2006, devant la Douma (chambre basse du Parlement), au sujet du récent scandale qui a éclaboussé l'armée russe où la pratique particulièrement brutale du bizutage fait chaque année des milliers de morts et de déserteurs. Plusieurs cas de sévices contre des conscrits ont été révélés à la fin du mois de janvier par les médias, notamment grâce aux rapports du Comité des mères de soldats, une association russe de défense des droits des jeunes soldats.

Pendant plusieurs jours, les médias et la population se sont émus du sort de l'un d'entre eux, le soldat Andreï Sytchev, livré à des supérieurs ivres qui l'ont roué de coups parce qu'il refusait de leur faire des fellations. Ils l'ont maintenu accroupi pendant des heures et l'ont laissé sans soins pendant quatre jours. Ils ne l'ont conduit à l'hôpital qu'au moment où ils se sont aperçus qu'il ne pouvait plus marcher. Gagné par la gangrène, il a dû être amputé le 6 janvier des deux jambes et des organes génitaux pour échapper à la mort.

Vous accusez les médias d'avoir amplifié artificiellement le scandale « pour se faire un nom ». Vous leur reprochez de porter « des accusations gratuites contre tous les militaires et surtout contre tous les généraux ».

Vous minimisez la pratique du bizutage et les sévices affreux commis par les officiers contre les jeunes recrues en expliquant que « le bizutage commence dès l'école maternelle, où certaines institutrices maltraitent les enfants » et que « c'est (votre) société qui est comme ça. »

Vous déclarez que « certains médias consacrent des pages entières (aux sévices) » et qu' « on ne comprend même pas de quelle armée il s'agit : de l'armée russe ou de celle de l'ennemi ».

Par ces déclarations, vous accusez les médias de ternir l'image de l'armée et de déformer la réalité militaire.

De telles accusations de votre part sont inacceptables. Comment pouvez-vous vous décharger de vos responsabilités sur les médias, en les accusant de tous les maux et en refusant d'admettre les fautes de l'armée ? Comment pouvez-vous reprocher aux médias de traiter d'un cas aussi grave alors qu'il est si difficile d'enquêter sur l'armée et que l'affaire n'aurait jamais été révélée au public sans leur relais ? Comment pouvez-vous omettre que ce drame a provoqué une prise de conscience de la gravité des mauvais traitements subis par les appelés en Russie, puisqu'il ne s'agit malheureusement pas d'un cas isolé ? Le premier rôle des médias n'est-il pas d'informer l'opinion et d'alerter sur des problèmes graves ? Auriez-vous en fin de compte souhaité que personne n'évoque cette affaire ?

Mais vos accusations ne s'arrêtent pas là : selon vous, les médias encouragent même la désertion dans l'armée et « cela doit attirer l'attention de la conformité (de leurs publications) avec la Constitution ». Vous les menacez donc de sanctions. Mais quelle est cette Constitution qui permettrait de punir la presse parce qu'elle critique les institutions de l'Etat ?

Voulez-vous que la Russie s'aligne dans ce domaine sur des régimes ouvertement autoritaires qui contrôlent toute l'information pour diffuser leur propre propagande, comme c'est le cas au Bélarus ou au Turkménistan ?


La Russie peut-elle échapper aux standards internationaux de respect de la liberté d'_expression et de la presse ?

Depuis quelques années, le gouvernement de votre pays opère un retour très net à des pratiques autoritaires en reprenant progressivement le contrôle des médias et de l'information. Les chaînes de télévision sont soumises à la censure et la dernière chaîne indépendante, REN-TV, vient de passer récemment sous le contrôle d'une société privée, probablement dirigée par des proches du Kremlin. Les journalistes étrangers rencontrent de plus en plus de difficultés pour obtenir leurs visas et leurs accréditations. Les radios sont également contrôlées par le pouvoir et reçoivent des coups de fil d'avertissement lorsqu'elles sont trop critiques. La Tchétchénie est toujours un trou noir de l'information donc l'accès est étroitement contrôlé par les autorités russes et quasiment fermé. Dernièrement, le procès d'un célèbre journaliste américain d'origine russe, Paul Khlebnikov, assassiné par balles à Moscou en 2004, est fermé au public et à la presse, et se déroule dans la plus grande indifférence.

Si cette situation perdure, il va devenir impossible d'accéder à l'information et de connaître la réalité du pays. Une chaîne de télévision d'information continue en anglais, Russia Today, a été lancée récemment pour, officiellement, « améliorer l'image du pays ». Et vous, dans ce contexte, vous appelez, monsieur le Ministre, à sanctionner les médias pour éviter que les sujets qui ternissent la réputation de votre armée ne sortent au grand jour.

Nous condamnons, monsieur le Ministre, vos propos, particulièrement inquiétants et révélateurs d'une volonté de faire taire les médias. Nous pensons que votre rôle n'est pas de fustiger les médias de votre pays mais plutôt d'identifier et de punir les responsables de ces actes odieux au sein de votre armée.


Robert Ménard
Secrétaire général
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Hakannibal
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 26 Fév - 2:04

Rhooo, initialement je comptais y aller, mais ma journée chargée de ce jeudi-là m'a fait complètement sortir de la tête cette conférence. J'espère que ça s'est bien passé. Ce sera pr la prochaine fois j'espère.
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 26 Fév - 16:56

Bah... Tu n'étais pas le seul à n'être pas venu... On était que 12 dans la salle... La Tchétchénie n'est pas aussi glamour que la Palestine et pas aussi simple qu'une manif pour les sans-papier. Faudra encore attendre un peu.

Sinon, à part le public, tout c'est bien passé. J'ai appris plein de choses, c'était intéressant. Et le petit verre après était super sympa.

Ne t'inquiète pas Hakan. Y a des choses que je prépare... Donc tu auras encore l'opportunité de venir apprendre plein de choses sur ce beau peuple qui a bien du mal à faire entendre ses cris d'appel à l'aide.

Le 17 mars, à 14h, au h1302, y a cours ouvert sur la Tchétchénie. Tout le monde est le bienvenu.

Le 11 mars, une petite conférence aura aussi lieu... Mais là encore en préparation.


A bientôt

Pédro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 26 Fév - 17:21

Pedro a écrit:
Le 17 mars, à 14h, au h1302, y a cours ouvert sur la Tchétchénie. Tout le monde est le bienvenu.

Le 11 mars, une petite conférence aura aussi lieu... Mais là encore en préparation.


A bientôt

Pédro
Pedro, n'hésite pas à placer encore ces infos ici à l'avenir. Je modifie le titre de ton topic et le place en post-it de manière à donner plus de visibilité à ces séries de conférences.
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyMar 28 Fév - 17:39

Citation :
Une délégation officielle russe, présente à une conférence sur la sécurité organisée à Bruxelles du 21 au 23 février, a dévoilé un texte consacré à la lutte antiterroriste. Moscou compte le soumettre pour approbation, au mois de novembre, à ses partenaires du G8, le groupe des sept pays les plus industrialisés du monde plus la Russie qui en assure la présidence cette année. Les représentants russes, dont l'ancien premier ministre, Evgueni Primakov, et Anatoly Safonov, représentant spécial du président Vladimir Poutine pour la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, ont évoqué notamment "la nécessité d'élaborer des mesures permettant de prévenir l'usage (des médias) à des fins terroristes". Le document souligne aussi qu'il convient d'"encourager les médias à participer à la création d'un climat de rejet du terrorisme et à la promotion d'une vision positive des efforts destinés à lutter contre le terrorisme". Le document mentionne également qu'il faut "prévenir la pénétration de l'idéologie terroriste dans les structures culturelles et éducatives, aussi bien publiques que privées".

Le document de cinq pages, intitulé "Stratégie pour un partenariat antiterroriste", souligne la nécessité de voir gouvernements et entreprises s'unir pour contrer "toutes les formes et manifestations du terrorisme, quels que soient l'endroit et le moment où elles surviennent et quels que soient leurs auteurs". Le texte prône "un dialogue et une compréhension mutuelle entre les civilisations, les religions et les cultures", mais souligne surtout la nécessité pressante de mieux protéger les activités économiques.

Au cours de la conférence organisée par le EastWest Institute - un centre d'études euro-américain des nouvelles menaces -, les participants (venus d'Union européenne, de Russie, des Etats-Unis et aussi de Chine) ont fortement insisté sur l'urgence de développer la coopération antiterroriste afin de mieux sécuriser les activités des secteurs de la finance, des technologies, des transports et de l'énergie. La délégation moscovite a plaidé pour que l'Ouest procède à des investissements et des transferts de technologie en Russie. Il en résultera, selon elle, une augmentation de la production énergétique qui bénéficiera à tous : à la Russie qui deviendra un partenaire encore plus important sur le marché mondial ; à ses partenaires, qui éviteront les ruptures d'approvisionnement.

Présent lors de la communication du document russe, qui suscitera sans doute quelques discussions, Gijs de Vries, coordinateur de la politique antiterroriste de l'UE, n'a pas souhaité réagir. "Il ne s'agissait que d'un premier débat ; la version présentée n'est sans doute pas définitive", expliquent ses services.

Jean-Pierre Stroobants

Article paru dans le Monde de l'édition du 28.02.06
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyMar 28 Fév - 17:40

Hello!

N'oubliez pas! COurs ouvert sur la tchétchénie à l'Université Libre de Bruxelles. à 14h, le 17 mars. Au h1308.

Marc
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyMar 28 Fév - 21:22

Un flux ténu mais constant de familles tchétchènes arrive en France
Entre mille et deux mille Tchétchènes arrivent en France chaque année pour demander l'asile politique. Ce sont souvent des familles entières, accompagnées d'enfants

Alain GUILLEMOLES

« Ils avaient payé très cher des intermédiaires. Un minibus les a déposés devant la préfecture. Tous avaient auparavant vécu des épreuves terribles. »
Arbi, 39 ans, est là à cause d'une chanson. La silhouette massive, vêtu de noir, sa guitare sur les genoux, il raconte être arrivé à Paris début décembre, par la Biélorussie, après avoir payé 2 000 dollars (1 700 €) à un réseau de passeurs. Il a aussitôt déposé une demande d'asile auprès de l'Office français pour la protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), l'organisme habilité à accorder le statut de réfugié. Il attend la réponse avec un peu d'angoisse, cherchant en même temps à se stabiliser : trouver un logement, apprendre la langue.

Pour l'instant, il vit chez des amis. Il espère pouvoir un jour reprendre son métier, celui d'artiste. Mais tant qu'il n'a pas reçu son statut de réfugié, il ne saurait en être question. Il n'en a pas le droit. Alors il joue pour lui, pour ses amis, qui tous ont la larme à l'œil dès qu'il commence à chanter. Interprète connu en Tchétchénie , Arbi ne s'est jamais battu contre « les fédéraux ». Mais sa guitare vaut plusieurs kalachnikovs. « Je chante beaucoup de chansons patriotiques, engagées », dit-il. Des airs que tous les Tchétchènes connaissent.

« Lors de la dernière campagne électorale, on m'a demandé de chanter en faveur du gouvernement », l'administration prorusse mise en place en Tchétchénie après le retour de l'armée russe, en 1999, raconte-t-il. Un peu plus tard, une voiture aux vitres fumées s'arrête à sa hauteur, dans les rues de Grozny, et le passager lui propose de changer un peu les paroles d'une de ses chansons les plus connues en échange de 15 000 dollars (12 500 €). Il refuse, tout comme il a refusé d'enregistrer un disque « car je ne voulais pas collaborer ». Dès lors, il lui fallait partir à l'étranger car il n'y avait plus d'endroit, en Russie, où il se trouvait en sécurité.

Nombreux sont les Tchétchènes qui font le même constat. Le gouvernement russe tente de convaincre que la situation s'est « normalisée » en Tchétchénie . Mais les associations de défense des droits de l'homme témoignent de la violence persistante, des disparitions, des cas de torture. Chaque année depuis 2001, entre 1000 et 2000 Tchétchènes arrivent d'ailleurs en France pour demander l'asile. Ce sont souvent des familles entières, accompagnées d'enfants comme ces quatre familles qui ont été débarquées un beau matin, à Cahors.

« Ils avaient payé très cher des intermédiaires. Un minibus les a déposés devant la préfecture. Tous avaient auparavant vécu des épreuves terribles. Une famille avait par exemple passé plusieurs mois dans une grange, raconte Annie, bénévole du Secours catholique de Cahors qui accompagne ses familles. Tous ont obtenu le statut de réfugiés. Ils travaillent comme maçons. Ils font preuve d'une grande détermination pour se reconstruire une vie ici. »

Autre exemple, Issita arrivée il y a « trois ans, huit mois et douze jours », accompagnée de ses trois enfants. Un peu plus tôt, son mari avait été enlevé en pleine nuit par des hommes masqués, un acte qu'elle interprète comme une mesure de rétorsion alors qu'elle-même travaillait pour des organisations humanitaires étrangères. Elle a réussi à se procurer des visas pour Paris, en payant, sous prétexte « d'amener ses enfants à Disneyland ». Une fois en France, elle a demandé l'asile et l'a obtenu.

À en croire les associations, il semble en effet que les demandes d'asile de Tchétchènes reçoivent en France un accueil relativement favorable, même si elles observent un durcissement récent. Selon des chiffres non officiels, 40 % des demandes présentées par des citoyens russes (parmi lesquels les trois quarts sont des Tchétchènes) trouvent une réponse positive. Ceux qui font appel à la commission des recours reçoivent également une réponse positive dans 40 % des cas. C'est plus que la moyenne.

« C'est une reconnaissance du fait que la Russie n'est pas un pays sûr pour les Tchétchènes », analyse Patrick Louvain, d'Amnesty international.

Cela ne signifie pas, pour autant, que l'arrivée de ces réfugiés est simple. Amnesty a relevé plusieurs cas de renvoi aux frontières, parfois même en direction de la Russie. Souvent, aussi, les préfectures s'efforcent de faire jouer l'accord de Dublin qui prévoit qu'un arrivant doit faire sa demande dans le premier pays européen où il met le pied.

Plusieurs familles ont ainsi été refoulées, comme M. et Mme E. arrivés avec trois enfants en mai 2004. Lors de leur traversée de l'Autriche, ils avaient fait l'objet d'un relevé d'empreintes digitales. Une fois en France, en dépit du fait qu'une part de leur famille avait déjà obtenu ici le statut de réfugiés, ils ont été renvoyés vers l'Autriche.

« En Pologne, les Tchétchènes n'obtiennent leur statut que dans 3 % des cas », analyse Pascale Chaudot, du comité Tchétchénie . Beaucoup de familles engagent la procédure là-bas. Mais voyant que cela se passe mal, elles poursuivent leur chemin. Elles se retrouvent alors à errer d'un pays à l'autre, sans droit ni statut.





la question du jour
Les autorités tchétchènes sont-elles fréquentables ?
Alvaro Gil-Robles : « Je dois les voir et les convaincre d'agir pour la paix. »

Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Robles, a appelé dimanche à Grozny les autorités tchétchènes prorusses à assumer leurs responsabilités pour résoudre le problème des disparitions en Tchétchénie . Il explique pourquoi il ne faut pas boycotter le pouvoir qui sévit dans la république caucasienne.

Recueilli par Benjamin Quénelle (À Grozny)

«Je dois laisser de côté mes sentiments personnels. Mon rôle, c'est d'aider à résoudre les problèmes. Si, parmi les autorités, des personnes peuvent changer certains comportements, je dois les voir et les convaincre d'agir pour la paix. Dimanche à Grozny, j'ai voulu faire passer un message à Ramzan Kadyrov, le président local : il faut que les forces qui sont à ses ordres arrêtent les violences et que les responsables des disparitions soient jugés. Ce message, je veux le dire directement aux responsables, en tête-à-tête et en les regardant dans les yeux. Je préfère me mouiller et aller sur le terrain.

Cette rencontre a également permis de résoudre le problème délicat du Danish Refugee Council, cette ONG danoise que Ramzan Kadyrov avait forcée à quitter la Tchétchénie lors de l'affaire des caricatures de Mohammed. Il s'est engagé à les laisser revenir et à assurer leur sécurité. C'est une décision importante pour stopper toute tendance possible vers la limitation d'action des ONG par le pouvoir tchétchène. J'ai aussi rappelé l'importance de mettre rapidement en place un institut médico-légal. C'est un pas décisif pour la paix : afin d'encourager les gens à pardonner, il faut qu'ils puissent retrouver leurs morts. En fouillant dans les charniers, le laboratoire permettra aux familles de sortir les corps et de les identifier. Nous avons par ailleurs pu soutenir les ONG locales et, résultats de nos pressions depuis plusieurs années, nous avons obtenu la création d'un médiateur.

De façon générale, je ne suis pas là pour donner des leçons. J'agis pour le peuple tchétchène, pour que la population sorte de la violence. Il y a aujourd'hui à Grozny un Parlement qui a été élu et qui fonctionne. C'est mieux que rien. Je veux qu'il prenne les décisions positives pour le progrès des droits de l'homme, c'est pourquoi j'y suis allé prononcer un discours. Attention à la propension de certains défenseurs des droits de l'homme qui donnent parfois l'impression de vouloir voir les choses empirer en Tchétchénie . Lorsqu'il y a la guerre, les choses ont l'avantage d'être claires pour eux. Lorsque la situation s'améliore, ils commencent à s'énerver. S'il y a une possibilité de progrès, même accompagnée de doutes et d'incertitudes, vous me trouverez toujours de ce côté-là. »





A Grozny, les disparitions et la corruption perdurent
Peu à peu, la ville de Grozny se reconstruit, après des années de guerre, mais derrière les apparences, la violence n'a pas disparu

De notre envoyé spécialBenjamin Quénelle , GROZNY

« Pour rechercher nos garçons, nous allons partout, dans tous les bureaux. Presque tous les jours… »
Aelles seules, Fatima Gachaïeva et Zainap Mejudova racontent la Tché tchénie d'aujourd'hui. Avec toutes ses contradictions, entre déchirures de guerre et espoirs de paix. L'une, la trentaine dynamique, le sourire aux lèvres, essaie de rebâtir sa vie. Elle travaille comme journaliste dans l'une des télévisions locales et, il y a cinq mois, a donné naissance à un beau petit garçon. Son premier enfant. L'autre, la soixantaine, le visage grave et triste, multiplie depuis cinq ans les initiatives pour retrouver son fils adolescent disparu. Son enfant unique.

« Pour rechercher nos garçons, nous allons partout, dans tous les bureaux. Presque tous les jours… », insiste Zainap Mejudova. Une recherche vaine dans les labyrinthes judiciaires et militaires des administrations. « Peut-être est-il dans un trou… Aidez-nous ! Nous, les mères sans nouvelles, nous ne pouvons pas dormir. » Comme tant d'autres, Zainap Mejudova craint que son fils n'ait été kidnappé. Soit par les rebelles qui poursuivent leurs combats. Soit par les forces prorusses qui continuent leur opération « antiterroriste » (l'_expression officielle). Soit encore par un gang mafieux qui espérait une rançon.

Fatima Gachaïeva, la jeune journaliste, n'ignore pas ces drames qui, malgré la fin apparente des combats, se poursuivent au quotidien. C'est d'ailleurs en hommage au frère de son mari (« mort à cause des violences », dit-elle sans autres explications), que Fatima Gachaïeva a nommé son fils Aslan. Mais, à ses yeux, les problèmes sont avant tout matériels. Avec un salaire mensuel de 8 000 roubles (220 €), elle ne peut pas se permettre d'acheter des jouets. « Il n'y a pas de travail à Grozny, insiste Fatima Gachaïeva. Mon mari est ingénieur de formation, spécialiste du pétrole. Mais il n'a trouvé qu'un emploi de… pompier ! Et pour l'obtenir, il a fallu verser un pot-de-vin de 3 000 roubles (90 €)… La Tchétchénie se reconstruit mais la corruption est omniprésente ! »

Ainsi a-t-elle renoncé à demander une indemnisation pour bâtir un nouveau logement et oublier l'appartement familial démoli pendant la guerre. Les bénéficiaires devaient verser 50 % de la somme à divers intermédiaires. Malgré ou peut-être grâce à cette corruption, le secteur de la construction est en plein développement à Grozny. Dans la capitale comme dans les petites villes autour, se dressent un peu partout des murs en briques rouges toutes fraîches. Ici et là, des échafaudages sont élevés. Malgré la boue et la fonte des neiges, des hommes s'activent à paver de nouvelles rues. Parmi les magasins qui ne cessent d'ouvrir, les commerces proposant des matériaux de construction sont nombreux. Et c'est sur les chantiers que les hommes trouvent des emplois.

Il n'est pas rare de voir, entre une maison toute neuve et un magasin, des façades crevées et des toitures défoncées. Des ruines parmi d'autres souvenirs de guerre qui servent de décor à la reconstruction de Grozny où les étals de marchés se multiplient, les cafés et petits restaurants s'affairent et les nouvelles stations essence alimentent une circulation de





plus en plus dense. Le jour, les rues sont animées. Beaucoup de passants marchent tout en parlant avec leur téléphone portable. Ce sont là des signes parmi d'autres de la « normalisation ».
« Grozny n'est plus la ville que j'ai connue lors de mes précédentes visites ! », s'est félicité Alvaro Gil- Robles, le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe qui, le week-end dernier, a effectué sa septième visite en Tchétchénie depuis 1999. « Je vois bien les progrès. Mais la Tchétchénie n'est pas pour autant dans une situation normale. Par exemple, lors de cette visite, j'ai de nouveau été obligé de dormir dans une base militaire ! » Et les journalistes qui l'accompagnaient n'ont pas été autorisés à circuler librement dans la ville.

Venu pour placer les nouvelles autorités prorusses « face à leurs responsabilités dans la poursuite des enlèvements et disparitions », Alvaro Gil-Robles n'est reparti qu'avec de vagues promesses. Un dialogue de sourds qu'a symbolisé l'attitude de Ramzan Kadyrov, l'homme fort du régime prorusse et chef d'une des milices les plus redoutées. À la dernière minute, il a d'abord annulé sa présence à un tête-à-tête prévu avec le commissaire. Mais, le lendemain, il est apparu par surprise lors d'une rencontre au Parlement. Pour parler de « paix » et de « reconstruction économique ». Dans la nuit, il avait participé à une opération contre des rebelles. L'une de ces missions que condamnent les organisations de défense des droits de l'homme.
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MessageSujet: Annonce conférence   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptySam 4 Mar - 18:38

Citation :
Bonjour à tous,

Le Groupe Tchétchénie et Pax Christi Vlaanderen ont le plaisir de vous inviter à la Conférence sur le thème de "La situation des ONGs en Russie aujourd'hui". Ella POLIAKOVA, présidente du Comité des mères de soldats de Saint-Pétersbourg sera présente pour nous entretenir sur ce sujet.

Dans le contexte de la nouvelle loi sur les ONGs en Russie, à la suite de la condamnation de la Société de l'Amitié russo-tchétchène pour soutien au terrorisme suite à la publication d'appel à la paix d'autorités tchétchènes et de l'affaire des ONGs espionnes, il nous parait important de faire le point sur la situation à laquelle font face les organisations non gouvernementales aujourd'hui en Russie.

Venez nous rejoindre le samedi 11 mars à 19.30 dans les locaux de Pax Christi International, rue du vieux marché aux grains 21, 1000 Bruxelles. L'entrée est libre.

Vous êtes tous cordialement invités!

Céline Francis - Groupe Tchétchénie
Annemarie Gielen - Pax Christi Vlaanderen
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptySam 4 Mar - 19:11

Qu'elle n'oublie pas la Tchétchénie!

Mis en ligne le 03/03/2006
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Il serait inconcevable qu'au G 8, en mars et juillet 2006 à Saint-Pétersbourg, la «question tchétchène» soit évacuée.
Rien n'excuse notre planétaire silence face à cette horreur.

André GLÜCKSMANN,



Prince Hassan ben TALAL,



Frederik WILLEM de KLERK,



Mary ROBINSON,



Yohei SASAKAWA,



Karel SCHWARZENBERG,



George SOROS et



Desmond TUTU



L'observateur de bonne foi éprouve de grandes difficultés à percer le huis clos qui isole la Tchétchénie du reste du monde. Combien de morts dans la population civile en dix ans de guerre? Au moins 100000, au plus 300000 selon les estimations des ONG. Soit un civil sur dix ou sur 4. Combien de votants aux élections de novembre 2005? Entre 60 à 80pc selon les autorités russes, 20pc, estiment les témoins indépendants. Le black out qui règne sur cette parcelle de Caucase interdit toute évaluation chiffrée des ravages d'un conflit que chacun sait impitoyable.

La censure ne masque pas l'horreur. Sous nos yeux, une capitale (Grozny, 400000 habitants) a été rasée pour la première fois depuis 1944 quand Hitler punit Varsovie. L'étiquette «lutte anti-terroriste» ne saurait coiffer une telle inhumanité. L'état-major russe prétend lutter contre une poignée de terroristes qu'il chiffre entre 700 et 2000 combattants. Qu'aurions-nous dit si le gouvernement anglais avait bombardé Belfast, ou le gouvernement espagnol Bilbao, sous prétexte de réduire l'IRA ou l'ETA? Le sac de Grozny, des villes et des villages de Tchétchénie se repaît du silence mondial. Les femmes, les enfants, tous les civils tchétchènes sont-ils moins dignes de respect que le reste de l'humanité? Sont-ils encore considérés comme des êtres humains?

Rien n'excuse notre planétaire silence.

1. Il en va de notre morale la plus élémentaire. Comment accepter le viol des filles enlevées par les troupes d'occupation ou leurs milices? Pourquoi supporter le meurtre des enfants et le rapt des garçons, torturés, brisés et revendus, vivants ou morts, à leur famille? Et les camps de «filtration»? Et les «fagots humains»? Et les villages décimés pour l'exemple? Quelques ONG et journalistes courageux, russes ou occidentaux, témoignent des forfaits innombrables. Nous ne pourrons pas dire «nous ne savions pas».

2. Il en va du principe fondamental des démocraties et des Etats civilisés: le droit à la vie des civils, la protection due à l'innocent, à la veuve et à l'orphelin. Les accords internationaux et la charte de l'ONU obligent. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'implique pas le droit des gouvernants à disposer de leurs peuples.

3. Il en va de la lutte anti-terroriste elle-même. Qui ne s'aperçoit que l'armée russe joue les pompiers pyromanes? Au bout de dix années de répression à grande échelle, le feu, loin de s'éteindre, s'étend, franchit les frontières, embrase le Nord Caucase et ensauvage les combattants.

4. Il en va du réalisme politique et du bon sens. Allons-nous longtemps ignorer que, brandissant l'épouvantail du «terrorisme tchétchène», le gouvernement russe supprime les libertés acquises à la chute de l'empire soviétique? Reprise en main des «mass media», lois contre les ONG, renforcement de la «verticale du pouvoir», la guerre camoufle et motive le rétablissement d'un pouvoir central sans contre-pouvoirs qui le limitent, c'est-à-dire: couvre le retour à l'autocratie.

Les guerres de Tchétchénie durent depuis 300 ans. Elles furent sauvagement coloniales sous le Tsar, quasi génocidaires sous Staline qui déporta l'entière population, dont un tiers périt dans le seul transfert au Goulag. Aujourd'hui, il s'agit, eu égard à la proportion des morts et à la cruauté des moyens, du pire conflit inaugurant le XXIe siècle.

Parce que nous rejetons les aventures coloniales et exterminatrices, parce que nous aimons la culture russe et que nous croyons la Russie capable de s'épanouir dans un avenir démocratique, parce que nous estimons que le terrorisme doit être condamné, qu'il soit le fait de groupes sans Etat ou d'armées avec Etat, nous demandons que la question tchétchène ne soit plus couverte d'un mutisme complaisant. Nous devons aider les autorités russes à sortir du piège où elles sombrent aux risques et périls des Tchétchènes, des Russes et des nôtres. Il nous paraîtrait inconcevable qu'au prochain G 8, réuni en juin 2006 (en Russie), la «question tchétchène» soit évacuée d'office et ne fasse pas l'objet de discussions publiques. Au-delà de nos divergences quant à l'indépendance ou non de la Tchétchénie, nous sommes tous concernés par l'épouvante d'une guerre sans fin.

: Project Syndicate, 2006 Webhttp://www. project-syndicate. org

© La Libre Belgique 2006

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=272309
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptySam 11 Mar - 15:32

Ola!

Une nouvelle activité tchétchénie (oui, c'est ma période d'organisation...) est née.

Dans le cadre de Campus Plein Sud, j'ai organisé une série de petites activités à l'ULB dont:

Un cours ouvert sur la Tchétchénie le Vendredi 17 mars à 14h au H1302. Il sera donné par Aude Merlin, spécialiste de la Tchétchénie à Paris, et Céline Francis, présidente du groupe Tchétchénie.

Sinon, vous aurez aussi:
Mardi 14 mars: Séminaire à midi au foyer culturel sur "Les Femmes et le développement"; orateur: M. Jean François RIXEN, Responsable Partenariarat et Recherche aux Magasins du Monde (Oxfam)
Jeudi 16 mars: Séminaire à midi au H2213 sur "L'économie de marché et le développement"; orateur M. Erik RYDBERG, Secrétaire Général du Groupe Stratégique pour une économie alternative (GRESEA)
Vendredi 17 mars: Séminaire à midi au Foyer Culturel (F1) sur "Les micro-crédits"; orateur M. François VANDERCAM (SOS Faim)

Et les midis aux restos de l'Unif vous pourrez déguster des plats provenant d'un peu partout dans le monde.

Voili Voila.

Pédro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 12 Mar - 14:27

bonjour,

Dès que j'ai le compte rendu de la conférence ONG-Russie, je vous en fait part.

Sinon, pour le mois d'aout ou septembre, préparez vos tickets de train vers Bruxelles, vos tickets de bus, tram et métro, parce qu'il va avoir une énorme fête tchétchène (et les kosovars seront invités aussi).

Je ne vous dit rien de plus, surprise...

Pédro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 12 Mar - 16:01

Pedro a écrit:
bonjour,

Dès que j'ai le compte rendu de la conférence ONG-Russie, je vous en fait part.

Sinon, pour le mois d'aout ou septembre, préparez vos tickets de train vers Bruxelles, vos tickets de bus, tram et métro, parce qu'il va avoir une énorme fête tchétchène (et les kosovars seront invités aussi).

Je ne vous dit rien de plus, surprise...

Pédro
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MessageSujet: Compte rendu conf Mere des soldats de St Pétersbourg   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 2 Avr - 21:37

Bon voilà le compte rendu. Il est énorme. je sais.... Le type qui la réalisé a du être particulièrement en forme... Et vous n'avez pas tout...

Pédro


En cette soirée froide du samedi 11 mars 2006, la conférence a réuni une trentaine de personnes, la salle , qui n’était pas très grande, s’est vite remplie de participants aussi motivées que notre invitée, la présidente du Comité des Mères de Soldats de Saint-Petersbourg, il y avait tant de monde que les sièges sont venus à manquer … il a fallut un balai de montée et de descente de sièges noirs cuirs qui sont venus se mêler aux sièges rouges du rez-de-chaussée …
Une fois le décor mis en place, la conférence a enfin pu démarrer sous les regards attentifs de nos invités … on pouvait entendre les mouches voler …
Céline Francis et Anne-Marie Gielen ont respectivement présentés les comités organisateurs de cette conférence, à savoir le Groupe Tchétchénie et Pax Christi, les présentations se sont faits en français et en russe.
Aude a assuré la traduction russe-français, suite au vote quant au choix de la langue et c’est le français qui a été préféré au néerlandais.
Une fois les présentations terminées, E. Polliakova à pris la parole, il était déjà 20 h00.
Ses premières paroles ont été des mots de salutations et de reconnaissance au public et aux comités organisateurs, d’une voix calme et reposée E. Polliakova a poursuivi son discours par la présentation, dans les grandes lignes, du Comité des Mères de Soldats.
Cela fait bientôt quinze ans que le Comité des Mères de Soldats existe et cela fait déjà quinze ans que l’organisation s’occupe de la démobilisation des circonscrits et de la démilitarisation de la société civile en Russie .
L’organisation des Mères de Soldats de St Petersbourg est une organisation non gouvernementale qui se bat pour pour la défense des droits de l’homme et qui lutte pour les droits des conscrits, des jeunes appelés et de leur famille.
Le Comité des Mères de Soldats a deux objectifs : défendre et informer.
Les personnes qui s’adressent au comité s’informent tout d’abord sur leurs droits et les lois et apprennent à les utiliser pour défendre de façon tout à fait autonome leurs droits à la vie, à la santé, à la dignité humaine.
Par cette démarche le Comité des Mères de Soldats ne veut pas seulement défendre les jeunes soldats en difficulté ou des appelés qui ne veulent pas servir dans l’armée russe pour leurs raisons propres, mais surtout le comité veut venir en aide aux soldats victimes de maltraitements, de tout sorte de violences durant leur service millitaire, le comité veut aussi développer une “conscience citoyenne”, construire une société civile pour faire de la Russie une véritable démocratie et un Etat de droit.
Lorsqu’il s’agit d’un Etat totalitaire, le Comité des Mères de Soldats sait à quoi elle a affaire car l’organisation doit y faire face tous les jours.
Les seuls leviers pour agir contre un système totalitaire c’est l’existence d’une réelle société civile.
Depuis bientôt quinze ans, depuis la chute de l’Union Soviétique il y a eu des guerres un peu partout sur les territoires de l’ex-URSS, en Transcaucasie, c’est-à-dire en Azerbaïdjan – Arménie - Géorgie; en Abkhazie, en Ossétie (nord et sud), en Moldavie (Transnistrie) … et la guerre en Tchétchénie.
Cela fait depuis plus de 10 ans que nous en sommes à parler de crimes, d’agressions, d’insécurité dans la société civile et dans
l’armée.
Nous en sommes à regretter les occasions ratées par la société civile russe ( sous l’ère Eltsine ) pour renverser le système autoritaire et totalitaire et le Comité des Mères de Soldats passe son temps à ressasser la même chanson, les droits de
l’homme, la société civile, les droits civiques, etc …
L’organisation a établie un recueil de programme à vocation civique, il s’agit de toute une panoplie d’astuces et de conseils à l’attention de tous les citoyens afin qu’ils se défendent contre les violations quotidiennes de leurs droits fondamentaux, de plus le Comité des Mères de Soldats a mis sur pieds une école des droits de l’homme, des ateliers d’aide psychologique, d’aide et de conseil juridiques, d’aide médical ( pour les circonscrits ) et un atelier pour les jeunes .
Il s’agit en somme de sortes de « cannes à pêche », d’outils essentiels à usage quotidien pour que chaque citoyen prenne ses droits en main.
L’organisation a aussi des publications éditées à l’attention des militaires, ces livres qui les conseillent, les éclairent sur leurs droits de soldats, ces publications s’adressent aussi aux déserteurs, aux jeunes conscrits afin de les informer sur la façon dont il faut protéger leurs droits.
Il s’agit en fait de tout un programme de défense des droits civiques.
Les sociétés civiles russes et tchétchènes travaillaient ensemble, main dans la main durant la première guerre de Tchétchénie, notamment pour permettre aux mères de soldats qui servaient au sein des détachements en Tchétchénie de savoir où se trouvaient leurs enfants mais surtout pour permettre de les retrouver après qu’ils aient été fait prisonniers (échanges) ou pour retrouver tout bonnement ceux qui avaient désertés, bref tout avait été mis en oeuvre pour en sauver plus d’un.
Le bon fonctionnement de ces comités de mères et leurs agissements ont agacés le pouvoir et celui-ci a trouvé le moyen de corrompre le mécanisme.
Une des perfidies des autorités fédérales russes a été de greffer une guerre civile sur une guerre en cours, comme c’est le cas pour le moment, après la première phase de la seconde guerre de Tchétchénie le Kremlin a introduit le processus de « tchétchénisation » du conflit et qui en somme est une méthode assez classique de guerre asymétrique.
Autre perfidie du pouvoir russe, c’est la pacification (officielle) de la Tchétchénie … mais il s’agit d’une pacification à la Ermolov. (*1)
Les autorités n’ont de cesse d’inventer de nouvelles perfidies afin de semer le trouble et de créer le désordre social, d’amener la confrontation des uns vers les autres et selon Mrs E. Polliakova la prochaine cible désignée par Moscou est la Géorgie.
Beaucoup de soldats et d’officiers viennent voir le comité des mères de soldats pour s’entretenir de leur situation, s’informer de leurs droits et demander conseil.
Dans l’histoire du comité le moment le plus important pour le comité a été l’affaire du Koursk. (*2)
L’objectif principal reste l’abolition de la circonscription mais l’armée fédérale russe n’en veut pas car pour elle les soldats ne sont que des « esclaves », de la chair à canon dont elle a besoin …
La société civile russe est soumise à une intense campagne de propagande, la violence des images ( et les images de violences ) est omniprésente, les médias ( qui sont passés de facto sous le contrôle de l’Etat ) diffusent sans cesse l’image de l’ennemi, de cet ennemi de l’intérieur, il s’agit ici du règne de la peur alors que règne en réalité la pauvreté, l’alcoolisme le grand problème du taux de natalité très bas, etc …
Sur la carte de la Russie, la Tchétchénie n’est qu’un petit point, le pouvoir russe l’a transformé en un champ de tir, en une sorte de polygone peuplé d’êtres humains, la Tchétchénie a été transformée en une sorte de zone de non-droit où le meurtre d’un être humain paraît banal et reste impuni ; les agents de police (du ministère de l’intérieur OMON) et les militaires qui y sont envoyés en reviennent complètement transformés, cassés psychologiquement.
Pour illustrer ces « troubles psychologiques » et les conséquences de la guerre en Tchétchénie, Mrs E. Polliakova a citée un évènement sans précédent dans une zone de non-guerre, il s’agit du ratissage sauvage par un détachement militaire de la petite ville de Blagoviezhensk dans la république autonome de Bachkirie ou Bashkortostan.
Ainsi durant le mois de décembre 2004,des centaines de militaires, de blindés en ordre de combat accompagnés d’agents de police (OMON/ОМОН: forces spéciales de la police russe/отряд милиции особого назначения) du ministère de l’intérieur ont fait une descente très musclée dans certains quartiers de la petite ville paisible de Blagoviezhensk (Благовешенск). (*3)
Ils ont menés de véritables opérations de ratissage (zaschistka/Зачистка) comme en Tchétchénie, les citoyens ont été brutalisés, malmenés par la police, il y a eu des enlèvements et on a également relevé de nombreux cas de viols … en tout près de mille citoyens ont été arrêtés, cela s’est passé dans une région, une ville où règne la paix, en fait les militaires ayant menés ces opérations revenaient de Tchétchénie. ( voir : le syndrôme tchétchène )(*4)
En 2005, on a assisté à une hausse de la criminalité non seulement dans la société mais aussi dans l’armée, en chiffres cela se traduit par +/- 100 000 actes de violences, de crimes, d’assassinats, de viols, de tortures et d’actes d’esclavage.
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 2 Avr - 21:39

A Saint-Petersbourg, le comité des mères de soldats a enregistré 7 cas d’assassinats et de suicides suite à des maltraitance dans l'armée.
Parmi ceux-ci, un soldat a été pendu, un autre frappé à mort, un troisième fusillé, le quatrième cas est un suicide (officiellement) dans une zone d’expérimentation nucléaire.
Il y a aussi le cas du soldat Mitroukine Denis, qui retenu toute l’attention du comité.
Le soldat Mitroukine, issu d’une famille modeste, a été envoyé dans une unité près de Moscou suite à une raffle au domicile; dans cette unité il a été passé à tabac dès le début, suite à ses blessures il est envoyé à l’hôpital psychiatrique militaire à Orenbourg, près du Kazakhstan.(*5)
Son calvaire continue car dans cet hôpital où on est censé le soigner, au lieu de l’aider les médecins expérimentent sur lui plusieurs substances biochimiques; des médicaments et cela sans son consentement.
Sa mère n’ayant pas eu de nouvelles est partie à la recherche de son fils, lorsqu’elle s’est présentée à la caserne elle a été conduite de bureau en bureau, à l’unité où le soldat Mitroukine a servit on lui a dit d’aller au tribunal si elle veut porter plainte, une fois avoir retrouvé son fils elle est venue aussitôt voir le comité des mères de soldats à Saint-Pétersbourg, mais son fils avait perdu tout espoir de vivre des jours meilleurs, la vie n’avait plus de sens pour lui.
L’objectif du comité à dès été d’apporter un soutien psychologique pour sa réhabilitation psychologique et sociale.
Le comité a été de convaincre Denis Mitroukine de continuer à vivre, il y avait encore de l’espoir mais par après le comité a appris que qu’il s’était jeté du 15ième étage de son immeuble.
Hormis le cas Mitroukine il y a eu aussi l’affaire du soldat Sytchev, qui a beaucoup plus mobilisé l’opinion publique russe et retenu l’attention des médias en Russie mais aussi à l’étranger, malheureusement cette affaire aussi a vite été étouffée. (*6)
Un des objectifs du comité des mères de soldats et non pas des moindres, c’est d’apporter un soutien psuchologique dans le but de réhabiliter dans la société civile les soldats dégoûtés par ce qu’ils ont vu ou vécus, des conscrits traumatisés … mais aussi leurs familles.
Ce qui a fortement déçu le comité c’est la faible réaction de la société suite au suicide de D. Mitroukine, les citoyens russes ne sont pas descendus dans la rue pour manifester leurs désapprobation des méthodes inhumaines au sein de l’armée, ce que l’organisation essaie c’est de faire de chaque habitant un citoyen averti et conscient.
Le comité des mères de soldats aide les déserteurs, les objecteurs de conscience mais pour l’instant le comité n’a pas encore pu aider les citoyens de Tchétchénie, non seulement ceux restés en Tchétchénie mais en général les réfugiés tchétchènes qui vivent dans des conditions terribles, en général ils sont logés dans des baraquements, ils sont cantonnés dans des sortes de ghetto, ils leur est impossible de vivre normalement partout en Russie où ils sont soumis à un contrôle strict des autorités, de la police et du FSB ( ФСБ / Федеральная служба безопасности Российской Федерации ) l’agence des services secrets russes .
En Russie les Tchétchènes, réfugiés ou citoyens de longue date, sont soumis à la discrimination raciale qui ne leur permet pas de mener une vie ordinaire et digne, ils sont confrontés tous les jours à toutes sortes de tracasseries et de harcèlements par la milice.
Le comité des mères de soldats a pourtant apporté sont aide en distribuant des vêtements et des vivres dans des camps de réfugiés, non seulement aux Tchétchènes de Tchétchénie mais aussi aux Russes et Ukrainiens en provenance de la République de Tchétchénie, le problème c’est que l’Etat fédérale russe a déclaré que la guerre était terminée (officiellement) en Tchétchénie et donc ces réfugiés doivent retourner en Tchétchénie ce qui est très problématique pour ces personnes déplacées car à leur retour ils peuvent se faire enlever ou tout simplement assassiner en raison des primes de compensation pour leurs maisons détruites durant la guerre.
Les situations ambiguës ne s’arrêtent pas à ces exemples pour les Tchétchènes car ils sont officiellement « invités » à servir au sein de l’armée fédérale russe, certains jeunes Tchétchènes ont suivi cet exemple mais il n’empêche que le service militaire n’a en rien amélioré leurs situations.
En réalité les Caucasiens sont utilisés au sein de l’armée russe pour créer des tensions inter-éthniques et inter-confessionnelles alors que la religion n’a jamais joué un grand rôle, tout particulièrement dans l’armée rouge.
Le comité des mères de soldats a élaboré une méthode pour protéger le citoyen, par exemple contre la milice lors de contrôle d’identité, en Russie la milice arrête les gens (lors d’un contrôle d’identité) et très souvent lorsque le citoyen remet ses documents d’identité ceux-ci sont « confisqués » jusqu’à la remise d’une certaine somme d’argent, si le citoyen n’obtempère pas alors le milicien peut déchirer ceux-ci ou lui faire des misères ou d’autres tracasseries administratives.
Les réflexes de l’ère soviétique sont encore d’actualité et le citoyen moyen qui ignore la plupart de ses droits obtempère sans manifester une quelconque résistance, le comité a élaboré une méthode assez efficace et propose aux citoyens de se munir d’une pochette en plastique dans laquelle se trouve une copie des papiers d’identité, mais aussi d’autres documents en relation avec le droit du citoyen et une carte de visite du comité des mères de soldats; cela sert à éviter une confiscation ou une destruction des documents d’identité originaux.
Le comité a élaboré toute une série de moyens de résistance non-violente, de plus il y a une autre dimension à ces violences policières, c’est le racisme qui croît de plus en plus en Russie, les miliciens ont développés des comportements de « guerre » dans les villes russes.
Il y a actuellement une affaire judiciaire en cours, un milicien de retour de Tchétchénie a tiré en pleine rue sur deux étudiants étrangers, un des deux jeunes, blessé, est tombé et le milicien l’a achevé, ce milicien n’a reçu que 6 ans.
L’image de « l’ennemi » est fabriquée par le pouvoir, et cette image contamine la société russe car il y a une intense campagne de propagande envers les ennemis de l’intérieur, envers les « étrangers suspects » … le résultat c’est que de plus en plus de ressortissants étrangers sont agressés et même assassinés, les auteurs de ces agressions racistes sont des bandes de « jeunes » ( skin-heads, ultranationalistes, etc … ) mais aussi de miliciens et donc de fonctionnaires de l’Etat. (*7)
En 2008, il y aura les élections présidentielles en Russie et le Kremlin fait tout pour balayer les dernières poches de résistance et pour que l’opposition n’aie pas d’espace ou de marges de manoeuvre avant la campagne éléctorale.
La nouvelle loi sur les organisations non-gouvernementales ( NGO / ONG ) empêche le fonctionnement d’une organisation humanitaire qui « sortirait » un peu trop nouveau de sa sphère, la nouvelle loi empêche par exemple la formation d’un nouveau parti politique mais aussi la tenue d’un réferandum.
Il n’y a , à proprement parler, plus de médias libres … sauf quelques exceptions, il y a de plus en plus d’atteintes portées sur la propriété privée, l’Etat se même de plus en plus du secteur privé, comme en témoigne l’affaire Khodorkovski (*Cool
Nous assistons à la régression des droits civiques et l’Etat redevient un Etat policier et autoritaire, les libertés sont de plus en plus supprimées et cela passe sans que la société ne manifeste sa désapprobation car les médias sont muselées par le pouvoir.
E. Polliakova a aussi mis le doigt sur le groupe de jeunesse pro-poutinien les « Nachi » littéralement « les nôtres » qui s’attaquent à d’autres groupes de jeunes, lors de manifestations , en plein concerts de rock ou pop, ils sèment le trouble lors de meetings politiques, essentiellement lors de rassemblements politiques de sympatisants des partis libéraux ( et donc de l’opposition ) comme Yabloko ou Limonov.
En général ils sont contre les groupements des partis d’opposition et mènent des campagnes de dénigremeny contre les députés démocrates, le comité des mères de soldats a créé un front d’oposition contre la politique du Kremlin, il s’agit d’un front commun de plusieurs partis politiques, de diverses tendances mais le point commun de tous ces groupes c’est leur opposition à la politique du Kremlin. (*9)
Ce front d’opposition se traduit par des manifestatios, des meetings, des rassemblements, des marches silencieuses qui surprennent les militaires.
Il y a aussi d’autres rassemblements comme par exemple contre le racisme, le fascisme, contre la guerre.
Selon E. Polliakova, les attentats du 11 septembre 2001 à New-York ont changé la donne sur la scène internationale et a ainsi ouvert la voie à toutes sortes d’atteinte aux libertés individuelles, aux droits civiques car la seule évocation du « terrorisme » permet d’enfreindre les droits de l’homme, les droits les plus élémentaires et ainsi l’impunité de certains crimes, bref une absence totale de jugement par les gens.
Le problème actuel, c’est que la Russie jouit de ses recettes provenant des ressources pétrolières et gazières et se soucie peu des critiques.
C’est très mauvais pour la Russie, car les politiciens européens au nom des accords passés avec Moscou se font les complices de la politique autoritaire du Kremlin et de la régression de la démocratie en Russie.
Rien qu’en France il y a 25 comités Tchétchénie, si toutes les associations et autres comités mettent leurs forces en oeuvre et si tous se mettent ensemble le changement est possible, on peut trouver une issue.
A Grenoble, à Lyon, à Lille, à Brest, à Genève, à Bruxelles les actions sont positives mais demain qu’adviendra t-il ? Il se peut que le comité des mères de soldats doive faire face à un grave danger, celui de réenregistrement, comme le prévoit la nouvelle loi sur les ONG en Russie, par exemple : si l’administration « prouve » qu’il manque ceci ou cela alors le comité ne pourra pas se faire réenregistrer et ainsi les autorités pourront mettre fin aux activités, pire les autorités pourraient par exemple faire saisir les fonds du comité.
Cette nouvelle Loi (*10) , extrêmement restrictive en matière de liberté d’association, sur les ONG est très dangeureuse car les fonctionnaires contrôlent dès lors les fonds des ONG.
Alors que faire ?
Il faut protester, sans relâche, il faut éclairer les gens,les alerter sur les dangers qu’ils courent, leur expliquer leurs droits, chaque citoyen averti sera un citoyen conscient, il s’agit d’un travail semé d’embûches et il s’agit d’un réel combat mené quotidiennement.
Il était tard lorsque E. Polliakova a mis fin à son élocution, les applaudissements à l’adresse d’E. Polliakova ont été suivies de la séance des questions.
Les questions furent nombreuses, si nombreuses, que la traductrice A. Merlin était épuisée (!)
En résumé, ces questions concernaient beaucoup l’aspect juridique de la situation des ONG en Russie, mais aussi des aspects plus pratiques, beaucoup de questions furent aussi posées sur la tchétchénie, par exemple comment est-ce possible que des Tchétchènes soient « invités » à servir dans une armée qui occupe leur république, etc … en général les Caucasiens sont envoyés en Sibérie mais certains servent aussi dans le Caucase, le pouvoir les utilisent aussi à des fins de propagande mais également pour monter les uns contre les autres dans les unités où ils servent ( tensions éthnico-religieuses ), cela
permet aux autorités d’exercer de multiples pressions et d’avoir les leviers en main.
Il a aussi été question des divers comités des mères de soldats en Russie, par exemple les optiques du comité des mères de soldats de Moscou diffèrent du comité des mères de soldats de Saint-Pétersbourg, notamment quant aux critiques de l’armée et sur la guerre en Tchétchénie, qui pour le comité des mères de soldats de Saint-pétersbourg est un crime qui sera jugé par l’histoire.
Le comité veut que chacun défende ses droits selon les lois en cours mais veut également que la circonscription soit tout simplement abolie, car selon le comité le système de circonscription tel qu’il est en Russie est criminel, ce combat dure depuis longtemps, le comité des mères de soldats de Moscou voudrait voir un service alternatif à la circonscription alors que pour le comité de Saint-Pétersbourg le service civile n’est pas une alternative.
Le Kremlin est contre toute abolition ou changement du système de circonscription car Moscou veut poursuivre d’autres guerre, selon le comité la prochaine cible ( tôt ou tard ) sera la Géorgie.
C’est sur ces mots peut réjouissant que la conférence sur la situation des ONG en Russie à pris fin.
Après une seconde vague d’applaudissements les participants ont pu s’entretenir avec madame Polliakova et un petit cocktail a été offert par les deux comités organisateurs.

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Pedro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 2 Avr - 21:41

(*1) Entamée par le régime tsariste en 1785, la conquête du Nord Caucase ne nécessite pas moins de trois quarts de siècle, en raison de la résistance farouche opposée par le peuple tchétchène. Sous l’impulsion du dignitaire religieux le Cheik Mansour, le Caucase du Nord s’unit et résiste à l’avancée colonialiste russe sous la bannière d’un Islam partagé. En 1785, les troupes de Mansour encerclent d’importantes forces russes et les anéantissent. C’est la plus sévère défaite jamais infligée aux armées de Catherine II. Toutefois les Russes se reprennent. Ils capturent Mansour en 1791 et celui-ci meurt à la prison de Schlusselburg en 1793.
Après la mort de Mansour, une trêve de 20 ans règne dans le pays jusqu'à ce qu'une opposition réapparaisse. La férocité de cette résistance renouvelée n'aura d'égale que la sauvagerie de la campagne de pacification et d’anéantissement lancée par le général Aleksei Ermolov. Il avait pour habitude d'anéantir et d’exterminer des villages entiers en représailles de tirs embusqués sur les forts russes, tels celui de Groznyï. Le système Ermolov reflétait la stratégie de la Russie dans la conquête du
Daghestan et de la Tchétchénie. Il s’agissait de la construction d’un système de fortification qui boutait les autochtones hors des voies de communications principales. Le nom même de l’actuelle capitale tchétchène sort de l’imagination du général Ermolov : en 1818, il érigea trois forteresses dans le bassin du Terek et nomma l’une d’elle Groznyï (terrible, menaçant, en référence à Ivan le Terrible).
Mais le système Ermolov ne fut pas couronné de succès, en particulier dans le cas de la Tchétchénie. Au lieu de soumettre les populations, ce système généra chez les montagnards une haine incommensurable à l’égard des russes et les rendit insensibles à la politique de terreur.
De 1836 à 1859, la révolte tchétchène contre les Russes est menée par l’Imam Chamil. Il fonde en 1836 un Etat, l’ « Imamat de Chamil », qui luttera pour une indépendance effective pendant plus de 25 années.
Officiellement, cette guerre du Caucase s’achève en 1859 par la défaite de l’armée de Chamil face aux 300'000 soldats du Prince Bariatinski.
Contrairement au cas de l'Asie centrale, la pacification de la région demeure incomplète: jusqu'à la révolution de 1917, la Russie est obligée de maintenir la Tchétchénie sous administration militaire. La rigueur de la colonisation russe pousse aussitôt un cinquième de la population autochtone à émigrer vers l'empire ottoman. Pour venir à bout des populations réfractaires, les Russes - puis les Soviétiques - entreprennent de modifier la composition ethnique de la région (par la distribution de terres aux cosaques) et d'en aliéner la culture musulmane, notamment en remplaçant l'alphabet arabe par un alphabet (latin, puis cyrillique) officiellement "impropre à restituer les sons glottaux tchétchènes".
En 1918, séduit par les thèses de Lénine sur les nationalités, les montagnards prennent les armes contre l’armée blanche du général Denikine, partisan d’une Russie « une et indivisible ». Les Tchétchènes et les Daghestanais s’unissent au sein d’une « République confédérée des montagnes ». Cette république a été reconnue par le gouvernement soviétique de Moscou en mars 1918, comme par la Turquie, l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Empire britannique. Une délégation de cette République a même été invitée à la Conférence de la paix à Paris en 1919. C’est sur la base de ce précédant que les Tchétchènes
revendiquent aujourd’hui le droit à l’indépendance.
(*2) L’affaire du Koursk :
Le Koursk (K 141) (Oscar II pour l'OTAN) est un sous-marin à propulsion nucléaire (deux réacteurs refroidis à eau) lanceur de missiles (SSGN) actif depuis 1995. Il peut déplacer plus de 14 000 tonnes en surface et 18 000 en plongée, à 30 noeuds. Avec ses 154 m de long, ses 24 missiles de croisière d'une portée de 500 km et ses 36 torpilles, c’est un des fleurons de l’armée russe.
On ne reverra jamais vivants les 118 membres de l’équipage. Le 12 août 2000, le Koursk, un des sousmarins nucléaires les plus sophistiqués de la flotte russe, coule en mer de Barents. Très vite, ce drame devient une affaire d’Etat, autour de laquelle se multiplient rumeurs et mensonges. Les familles éplorées accusent publiquement les amiraux d’incompétence et le président Poutine d’insensibilité : il se taira pendant cinq longs jours alors qu’une partie de la presse russe se déchaîne contre les
autorités.
Comment un tel sous-marin, moderne et gigantesque a-t-il pu déchirer sa coque et couler tuant tout son équipage et laissant au fond de la mer de Barents deux réacteurs nucléaires incontrôlés ainsi que tout un système d'armes (soit disant "non nucléaires") à l'abandon ?
L’affaire du Koursk s’inscrit enfin dans une longue série de drames qui jalonnent la présidence de Vladimir Poutine : nouvelle guerre en Tchétchénie (automne 1999), Koursk (août 2000), prise du théâtre Nord-Ost (octobre 2002), Beslan (septembre 2004). Chacun de ces drames, coûteux en vies humaines innocentes, rappela à l’opinion russe et mondiale l’incapacité des autorités à prévenir et à gérer ces épisodes tragiques, et leur indifférence envers la vie de leurs concitoyens.
(*3) photos des « évènements » survenus à Blagovezhensk en décembre 2004. (pas pris la peine de faire un copier coller. Si vous voulez le dossier complet de ce compte rendu, dis le moi en MP et je vous l'enverrai)
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Pedro
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MessageSujet: Re: La Tchétchénie tente de se faire entendre   La Tchétchénie tente de se faire entendre EmptyDim 2 Avr - 21:43

(*4) article du journal Le Point Le syndrôme tchétchène
La Russie malade de la Tchétchénie La société russe est hantée par cette guerre sanglante. Entre attentats-suicides et soldats traumatisés, la Tchétchénie gangrène la Russie. ReportageDe notre envoyé spécial, Emmanuel Saint-Martin, avec Sophie Lambroschini Tigran n'a pas eu de chance. Au départ, une très banale dispute entre deux gamins de 16 ans, une histoire de téléphone portable volé et de racket pour laquelle Tigran se retrouve au commissariat d'Otradna, dans la banlieue de Moscou. Et tombe entre les mains de Vladimir Botcharov. Un policier parmi d'autres, sauf que lui rentre de Tchétchénie, où l'on
envoie des militaires mais aussi, et de plus en plus souvent, des hommes du MVD, le ministère de l'Intérieur russe. Tigran est arménien, donc du Sud. Une condition largement suffisante pour subir un sévère passage à tabac, infligé par le policier, et se retrouver à l'hôpital, mâchoire fracturée.
Dans un premier temps, malgré le soutien d'Amnesty International, on a ignoré les plaintes des parents du jeune homme. Et Botcharov a continué à nuire. A Zoïa Svetova, une journaliste qui a raconté les mésaventures de Tigran dans son journal Novaïa Izvestia, le policier a confié : « Je suis allé en Tchétchénie, je sais comment casser les gens. »Pourtant, l'affaire de Tigran n'a pas été enterrée.
Car, quelques mois plus tard, Botcharov, énervé par un automobiliste qui roulait trop lentement à son goût, a sorti son arme de service et arrosé les passants, blessant un vieil homme qui se trouvait là. Le policier devenait décidément trop encombrant. Suspendu de la police, il sera jugé dans les prochaines semaines. Et sa défense tiendra en un mot : Tchétchénie.
Déjà, lors d'audiences préliminaires, il a expliqué à quel point cette épreuve l'a traumatisé. Que, revenu à Moscou, il a continué sa guerre et reproduit ici ce qu'il avait appris là-bas...Ces « dommages collatéraux » Régulièrement, le conflit tchétchène surgit ainsi à la rubrique « Faits divers » des journaux. Ce sont par exemple ces quatre « kontrakniki » (engagés) qui, de retour de Tchétchénie, prennent trois taxis pour rejoindre leur caserne. Après une querelle avec les chauffeurs, ils les tuent tous les trois, les décapitent avant d'enterrer les corps dans la forêt. Ils se font prendre en tentant de revendre les voitures. Au cours de leur procès, ils se contenteront d'expliquer qu'ils avaient fait « bien plus grave en Tchétchénie ».
« Mais qu'est-ce qui se passe vraiment là-bas ? » Les mères ou les femmes qui viennent exprimer leur désarroi aux quelques associations russes qui s'occupent de ces questions ont toutes les mêmes angoisses. Comme cette grand-mère qui a confié à des militants de l'organisation Mémorial « le cauchemar qu'est devenue notre vie depuis le retour de Vladislav.
Lui qui était si calme quand il est parti là-bas est revenu méchant, violent, égoïste. Il a volé des voitures. Il ramenait des copains ivres chez nous, cassait la porte d'un coup de pied quand il ne trouvait pas ses clés ». Un jour, le petit-fils a raconté à sa grand-mère sa guerre, la cause de ses cauchemars, de sa dérive, ses amis morts sous ses yeux, et ce jour où « on a abattu un enfant de 10 ans parce qu'il avait voulu donner un coup de couteau à un soldat russe ».Au centre de Moscou, derrière de
hauts murs sévèrement gardés, survivance de l'époque où la psychiatrie soviétique servait à tout autre chose qu'à soigner, il est un endroit où l'on connaît bien ces « dommages collatéraux » du conflit tchétchène. Le centre Serbski d'expertise psychiatrique, l'un des plus importants du pays, étudie depuis une dizaine d'années le « syndrome post-traumatique », découvert aux Etats-Unis avec les vétérans du Vietnam.
« Nous, nous y avons été confrontés avec les vétérans d'Afghanistan, mais c'est avec la première guerre en Tchétchénie qu'on s'y est vraiment intéressé, explique le professeur Iouri Alexandrovskiy, directeur adjoint du centre. Aujourd'hui, dans tous les hôpitaux psychiatriques, il y a des soldats revenus de Tchétchénie. »Mais, en dehors de la psychiatrie, des spécialistes, on ne parle que rarement des conséquences des « opérations antiterroristes ».
Aucune statistique officielle ne recense, par exemple, les suicides, qu'on sait pourtant nombreux, parmi les vétérans de Tchétchénie. On n'en dit rien, mais on sait. « Au MVD (le ministère de l'Intérieur), on essaie autant que possible d'écarter ceux qui sont allés en Tchétchénie, parce qu'on les juge incontrôlables », confie un officier. Dans les associations de vétérans, on se dit même persuadé que la plupart des employeurs évitent systématiquement d'embaucher ceux qui ont eu le malheur d'avouer leur passage en Tchétchénie.Mais rien de tout cela ne se dit ou ne se fait au grand jour. Car, quatre ans après le déclenchement de la seconde guerre de Tchétchénie, la société russe, comme le pouvoir, veut oublier la petite république caucasienne. Et feint de croire à la « normalisation » annoncée par le Kremlin, qui va aboutir à l'élection présidentielle du 5 octobre, jouée d'avance. Cet aveuglement volontaire est renforcé par le contrôle total exercé par le pouvoir sur les télévisions nationales.
Et pourtant, la guerre est bel et bien au coeur de la société russe.
De manière la plus spectaculaire par les attentats-suicides ou les prises d'otages, qui portent la guerre partout en Russie. Depuis le début de cette année, plus de 200 personnes ont été tuées au cours d'opérations-suicides perpétrées pour l'essentiel dans le sud du pays, aux alentours du Caucase.Jouer à faire une « zatchiska » Et puis il y a cette violence plus pernicieuse, cette contagion à l'ensemble de la société. « Des dizaines de milliers de gens ont appris là-bas à régler toutes les disputes et toutes les contradictions par la seule violence », dit Anna Politkovskaïa, journaliste russe, experte de ce conflit (auteur de « Tchétchénie, le déshonneur russe », éditions Buchet-Chastel).
Dans la rue, à Moscou, ajoute-t-elle, on entend des enfants qui s'amusent à « faire une zatchiska ». La « zatchiska », contrôle d'identité, est devenue en Tchétchénie synonyme de rafles, d'enlèvements et de pillages commis par les hommes en uniforme. « Quand, sur un marché moscovite, des voyous viennent racketter des marchands, souvent caucasiens, on parle là aussi de zatchiska. »Les régions du Sud, proches du Caucase, sont évidemment plus concernées. A Rostov-sur-le-Don, par exemple, ville de garnison où l'on puise les volontaires envoyés en Tchétchénie.
Energique bout de femme aux cheveux gris, Elena Zibrovskaïa dirige le comité local des mères de soldats, l'organisation qui, partout en Russie, secoue le pouvoir en luttant notamment contre l'impunité dont bénéficient traditionnellement les officiers russes. Rien qu'à Rostov elle a recensé une centaine d'anciens combattants de Tchétchénie emprisonnés pour des raisons diverses, chiffre qui ne tient pas compte des nombreux internés dans les hôpitaux psychiatriques.Elena, dont le fils est mort il y a quinze ans pendant son service militaire, victime d'un bizutage qui a mal tourné, est persuadée que cette guerre dont on cache même le nom diffuse sa violence dans le reste de la société russe. Mais c'est surtout contre le silence, la lassitude, qu'elle lutte : « Pendant la première guerre, on manifestait, on brandissait des pancartes. Maintenant, peut-être à cause des attentats, ou des informations des médias sur la brutalité des Tchétchènes, les gens sont devenus insensibles. » Même les mères qui ont perdu un fils là-bas ou qui le retrouvent totalement perturbé ne font plus rien. « C'est la lassitude qui l'a emporté. » Et si l'on se préoccupe bien du « syndrome tchétchène », notamment au sein de l'armée et du MVD, ce n'est jamais, comme le fait Elena Zibrovskaïa, pour dire que ces soldats sont « victimes de cette guerre absurde ». Pour les militaires, seuls les Tchétchènes sont coupables.
Le « syndrome tchétchène » Sur le rebord de la fenêtre du petit bureau du lieutenant-colonel Vladimir Panov, qui commande à Rostov un Omon, une unité de forces spéciales du ministère de l'Intérieur, l'alignement de bonzaïs suggère un brin de poésie. Mais le jardin secret est solidement préservé, masqué par un regard de glace et un discours pour le moins martial. S'il ne dit pas tout à fait ce qu'il pense des soldats revenus de Tchétchénie traumatisés, il laisse percer un certain mépris... Que ses collègues de l'Omon de Moscou se plaignent d'un syndrome post-tchétchène, ça l'amuse : « Eux, quand ils sont envoyés en Tchétchénie, ils ne font que garder les grands chefs, ils ne se battent jamais. Et puis, vous savez, les Moscovites n'ont jamais été très héroïques. »Mais ce qui l'énerve par-dessus tout, c'est que ce « syndrome » serve à salir l'armée. Et là, il pense au cas du colonel Boudanov, cet officier poursuivi depuis deux ans pour avoir violé puis assassiné une jeune fille tchétchène.
Après de multiples rebondissements, Boudanov a été condamné cet été à dix ans de prison. Mais il est devenu un héros pour la plupart des militaires russes et une bonne partie de la société. « Dans cette affaire, dit le lieutenant-colonel Panov, on a craché sur une figure de l'armée russe, pour des raisons politiques, pour l'opinion internationale. Mais le mal, c'est les Tchétchènes. C'est un peuple misérable, qui ne garde en mémoire que le mal. »Boudanov, dans un premier temps, avait été jugé « pénalement irresponsable » pour cause de démence. Le « syndrome tchétchène » est en effet d'abord un moyen commode pour les militaires ou les policiers de se dégager de toute responsabilité. Malgré les déclarations officielles, malgré les oukases de Poutine exigeant que toute exaction, toute disparition suspecte en Tchétchénie donne lieu à une enquête judiciaire, les militaires ne sont guère ébranlés.
Comme Elena, lieutenant de l'armée basée à Rostov, on continue de répéter que rien de tout cela n'existe, qu'on « parle beaucoup des disparus, mais qu'on n'a jamais rien de concret quand on demande des détails. Les combattants cachés dans les montagnes, eux aussi, ils peuvent s'habiller en treillis militaire et se faire passer pour nous... »Et contre toute évidence, malgré le délabrement constant de l'armée russe, ils sont nombreux à penser, comme Elena, que le patriotisme russe n'est pas mort. « Làbas, dit-elle, les jeunes apprennent les vraies valeurs. Au combat, les qualités réelles de chacun sont révélées. Cela vous paraît peut-être paradoxal, mais cette guerre, elle améliore la jeunesse russe »... -(avec Sophie Lambroschini)
(*5) ORENBOURG, une ville de la Russie, capital du gouvernement du même nom, sur le fleuve d'Ural; relié par chemin de fer à Samara (m. 262), et depuis 1905 à Tashkent (M. 1150). Bruit (dont 190o) 65.906, environ 30% étaient Tatars, juifs, Bashkirs, &c. La ville inclut maintenant les anciennes banlieues de Golubinaya et de Novaya. Elle est une épiscopale voient de l'église grecque orthodoxe et des sièges sociaux du hetman d'Orenbourg Cossacks. À une "maison de échange," M. 3 de la ville, les caravanes de chameau apportent des tapis, soies, cottons, lambskins, les fruits secs, &c., de Bokhara, de Khiva, de Kokand et de Tashkent, être échangés contre les textiles, les marchandises métalliques, le sucre et les articles construits de la Russie. De 20.000 à 100.000 chevaux, 40.000 à 1õ, 000 bétail, et 450.000 à 750.000 moutons sont également vendus chaque année maison à échange '. Autrefois les la plupart de ces derniers ont été envoyées à vivant en Russie; maintenant une certaine tête 200.000 des bétail et des moutons sont tuées chaque année, et exportées dans des chariots de conservation par le froid. Des bétail sont également achetés par les négociants errants dans les provinces et le Turkestan de steppe. Chaque année beaucoup de tonnes de suif, de jambons, de saucisses, de beurre, de fromage et de jeu sont exportées par chemin de fer vers Samara. Sans compter que ces derniers, presque million se cache et les basanes, chèvre et peaux de l'Astrakan, aussi bien que des laines, crin, brins, vers le bas, des klaxons, les os, &c., sont exportées. Il y a deux corps de cadet, un seminary theological, seminaries pour des professeurs de Russe et de Kirghiz, un musée, des branches de la société
géographique russe et de la société de jardinage, et un arsenal militaire.
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