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Wilhelmus Simon Petrus Fortuijn, plus connu sous le nom de Pim Fortuyn, était un homme politique néerlandais, né le 19 février 1948 à Velsen (Hollande septentrionale), mort le 6 mai 2002 à Hilversum (même province).
Pim Fortuyn avait étudié la Sociologie à l'université d'Amsterdam et devint plus tard maître-assistant en sociologie à l'université de Groningue et à l'université Erasme de Rotterdam.
Son parcours politique fut relativement atypique, puisqu'il fut membre du Parti socialiste néerlandais, qu'il tenta en vain d'adhérer au Parti communiste néerlandais et, à la fin de sa vie, fonda un mouvement populiste (qualifié d'extrême droite par certains de ses adversaires, étiquette que lui-même récusait formellement).
Son positionnement politique final fut causé par ses vues hostiles à l'Islam et à l'immigration non européenne aux Pays-Bas. Son opposition était selon lui principalement due aux différences culturelles et à l'absence de volonté d'assimilation de la part de nombreux immigrants, et n'était pas basée sur des critères de race. De ce fait, Pim Fortuyn répéta à de nombreuses reprises qu'il n'avait rien de commun avec des partis habituellement classés à l'extrême droite tels que le FPÖ en Autriche, le Front national en France ou encore le Vlaams Blok en Flandre. Il consentait tout juste à se reconnaître comme nationaliste.
Son homosexualité affichée contribuait en outre à le garder à distance de nombreux partis connus pour leurs programmes mettant l'accent sur la défense des valeurs familiales.
Le 26 novembre 2001, il fut élu à une large majorité tête de liste, pour les élections législatives de 2002, du parti d'extrême droite Leefbaar Nederland, nouvellement formé.
Le 9 février 2002, il déclarait au journal néerlandais Volkskrant que :
16 millions d'habitants aux Pays-Bas était un chiffre de population suffisamment élevé, et qu'accepter chaque année l'accueil de 40 000 demandeurs d'asile dans le pays devait être arrêté. Il dit en outre qu'à ses yeux, l'article 7 de la constitution, qui garantit la liberté de parole, était plus important que l'article 1er, qui s'oppose à toute discrimination. Il prit soin, à cette occasion, de prendre ses distances avec les positions exprimées dans les années 1980 par le Centrumpartij, qui prônait alors le départ des étrangers du pays, tandis que lui-même estimait que dès l'instant où ceux-ci étaient suffisamment intégrés, la question de leur présence ne se posait plus.
En dépit de ces précautions oratoires, le Leefbaar Nederland lui retira aussitôt son investiture pour les élections à venir.
Prenant acte de ce rejet, Pim Fortuyn, dès le 11 février 2002, fonda son propre parti en vue des élections législatives, la Lijst Pim Fortuyn (liste Pim Fortuyn), rapidement rejoint par de nombreux membres et sympathisants du Leefbaar Nederland.
La section de Rotterdam du Leefbaar Nederland fit scission du parti, conservant Pim Fortuyn à sa tête et, en mars 2002, remporta 36 % des sièges à Rotterdam lors d'élections pour le conseil de district, devenant ainsi le premier parti de la ville après trente ans de domination du parti social-démocrate, renvoyant celui-ci dans l'opposition.
Le 6 mai 2002, neuf jours avant les élections générales, Pim Fortuyn fut assassiné par Volkert van der Graaf, activiste d'extrême gauche, militant de la cause animale, alors qu'il sortait des studios d'une station de radio à laquelle il venait d'accorder un entretien dans le cadre de la campagne électorale.
Cet assassinat causa une vive émotion dans les Pays-Bas tout entiers, la reine Beatrix elle-même faisant part de sa consternation. Peut-être partiellement influencé par l'émotion causée par cet assassinat, le peuple néerlandais accorda 1 614 801 voix (17 %) à la LPF, ce qui permit l'élection de 26 députés à la chambre basse du Parlement (soit une proportion de 17 % des 150 sièges en lice), se classant d'emblée au second rang des partis néerlandais.
Bien qu'intégrée à la coalition gouvernementale de Jan Peter Balkenende, le nouveau Premier ministre chrétien-démocrate, la Liste Pim Fortuyn, privée de son chef, devait rapidement entrer dans une période de turbulences qui aboutirait quelques mois plus tard à la dissolution de la chambre basse et à un reflux électoral marqué lors des élections de janvier 2003, le parti ne recueillant plus que 549 975 voix (5,7 %) et 8 sièges, passant de la 2e à la 5e place.