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 Quelle Europe voulons-nous ? par Colin Powell

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JacquesBey
Honorable Aventurier du Baklava Envoûtant
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JacquesBey


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MessageSujet: Quelle Europe voulons-nous ? par Colin Powell   Quelle Europe voulons-nous ? par Colin Powell EmptySam 9 Avr - 13:46

Quelle Europe voulons-nous ?», une série du «Figaro»
Colin Powell : «Faire confiance aux États-Unis»

Propos recueillis à Washington par Marie-Laure Germon
[02 avril 2005]



LE FIGARO. – Comment jugez-vous la qualité des relations américano-européennes ?


Colin POWELL. – Suivre attentivement la politique étrangère, c'est se rendre compte que les États-Unis et la France – et plus largement l'Europe – savent collaborer efficacement sur le terrain, malgré les divergences politiques qui appartiennent au passé. Mon passage au département d'État a été émaillé par une série de collaborations fructueuses entre l'Europe et les États-Unis. Concentrons-nous plutôt sur les faits sans nous soucier des débats stériles axés sur des événements révolus. Pour ne citer qu'un exemple, France et États-Unis n'ont-ils pas récemment montré leur volonté de mener une diplomatie conjointe en se prononçant ensemble pour un retrait des troupes syriennes du Liban ? Il y a tant d'endroits dans le monde où le partenariat transatlantique fait la preuve de son efficacité et de la communauté de ses valeurs, que les faits invitent à constater que les points d'accords l'emportent sur les divergences. Aussi acrimonieuses pussent-elles être.


Je me félicite des opérations de pacification en Afrique menées avec mon collègue et ami Dominique de Villepin ; un consensus réconciliant les populations du Nord et du Sud a pu être trouvé au Soudan, grâce à l'aide de mes homologues européens, ainsi qu'une issue au problème indo-pakistanais. Je pourrais énumérer une longue liste de pays et de situations sur lesquels nous avons oeuvré ensemble pour des buts communs. Récemment, les États-Unis se sont dits prêts à soutenir les efforts menés par Paris, Berlin et Londres pour empêcher Téhéran d'accéder à l'arme atomique, résolvant ainsi politiquement un autre point de divergence. C'est pourquoi toutes les allégations catastrophistes mettant en cause la qualité des relations transatlantiques me semblent excessives et ne résistent pas à l'examen des faits. Et je pense y avoir suffisamment été confronté pour pouvoir défendre ce point de vue avec quelque légitimité.


Quels seraient les termes d'une meilleure collaboration transatlantique au plan diplomatique ?



Cessons de jouer nos relations sur un mode exclusivement revendicatif et de réduire nos échanges à l'accumulation de charges portées les uns contre les autres. C'est tout bonnement improductif. Pour juger bien de l'état de nos relations, nous devons adopter une approche plus pragmatique. Que dit-elle ? Que nous avons, certes, connu un désaccord majeur sur la question irakienne, et ce notamment avec la France, l'Allemagne et la Russie – parmi d'autres pays d'Europe – qui se sont opposés à l'intervention militaire américaine en Irak. Mais nous savons aujourd'hui regarder ensemble vers un même avenir : aider les Irakiens à développer leur propre démocratie et à reconstruire leur pays. Là sont le vrai travail et la véritable urgence. Demeurer dans la contestation ne profiterait à personne, sinon à l'insurrection irakienne. Je déplore par ailleurs que la querelle transatlantique ait fait l'objet d'une focalisation excessive dans les médias, trop aisément oublieux des situations sur lesquelles Europe et États-Unis ont démontré une véritable entente. Et je pourrais vous citer la façon dont nous avons coopéré en Iran, en Haïti, au Liberia, au Soudan, au Congo ou dans les Balkans ! Quand il s'est agi de pacifier des régions ou d'aider les populations à s'extraire du chaos, nous sommes de bons alliés.



Quel regard portez-vous sur l'Europe élargie à 25 membres ?


Le récent élargissement de l'Europe doit être mis en regard avec celui de l'Otan qui compte désormais 26 membres, ce dont je me félicite. Songez qu'il y a encore une dizaine d'années, ses membres s'interrogeaient sur sa nécessité, le pacte de Varsovie une fois disparu et le manque de structure militaire se faisant cruellement sentir. Aujourd'hui, de nombreuses nouvelles démocraties désirent s'agréger à cette grande Alliance, ayant intégré l'idée que l'Otan a réellement le pouvoir de contribuer à la sécurité européenne. Et comme je veux croire que l'Europe est destinée à accueillir de nouveaux membres, je suis également persuadé que de nouvelles nations rejoindront l'Otan. En offrant à ses nouveaux entrants la solidité de ses institutions politiques et économiques, la dynamique européenne fera immanquablement de nouvelles émules à sa périphérie. Un mouvement que les États-Unis approuvent et encouragent depuis la création d'une institution européenne propre à propager et maintenir la paix dans une portion importante du territoire mondial.


Pensez-vous que la Turquie doive intégrer l'Union européenne ?


J'ai toujours pensé que le destin de la Turquie était naturellement européen ; et son intégration à l'Union européenne est d'autant plus cardinale qu'elle contribuerait à insuffler un mouvement démocratique à la lisière du Moyen-Orient, tout en confirmant sa propre démocratie. Ce pays est d'ailleurs déjà un membre de l'Otan. J'espère que l'intégration de la Turquie saura susciter une vague d'émulation démocratique chez les pays de la périphérie de l'Union. Je me réfère à ces nations autrefois brimées par la dictature soviétique et qui ont su progressivement se libérer de l'oppression et s'émanciper de l'obscurantisme, comme l'ont montré la révolution de la rose en Géorgie, la révolution orange en Ukraine et celle des tulipes au Kirghizstan. Il serait bénéfique que ces «nouvelles démocraties» s'intègrent, dans un second temps, à l'institution européenne qui saura leur garantir un avenir de sécurité économique, politique et militaire, constituant le meilleur rempart contre la tentation des totalitarismes.
Voyez-vous également un destin européen à la Russie ?



Non. La Russie se place sur un registre tout à fait différent, indépendant de l'UE et de l'Otan tout en leur étant liée. Moscou doit trouver son propre mode de développement articulé sur ses propres intérêts économiques, et définir les modalités de sa collaboration avec l'Union européenne. Tout ceci devra se faire selon la voie de la négociation, obéir aux lois de la diplomatie et éviter à tout prix le conflit. La Russie doit jeter les bases d'une collaboration encore plus fructueuse avec l'Occident et la famille transatlantique. C'est d'ailleurs en vertu de cette perspective que nous avions créé un «Conseil Otan-Russie» en mai 2002, afin de donner une qualité nouvelle à notre relation. Cette institution a d'ailleurs porté ses fruits à maintes reprises.


Souvenons-nous pourtant de la nervosité que suscita, à Moscou, la question de l'élargissement de l'Alliance. La décision d'accueillir la Pologne, la Hongrie et la République tchèque provoqua bien des frictions. Moscou avait manifesté une hostilité continue à l'égard de l'Alliance, qui pesait sur sa définition des relations avec le monde occidental. Nous nous félicitons aujourd'hui de l'issue de cette initiative, d'autant que les relations que ces trois pays entretiennent avec la Russie aujourd'hui sont meilleures qu'elles ne l'étaient avant leur ralliement à l'Otan. Nous leur avons expliqué et démontré que cela ne constituerait en rien une menace ou une provocation à leur encontre. En toute chose, il faut privilégier la pédagogie.


Quel conseil donneriez vous aux autorités européennes ?



D'approfondir les pourparlers avec les États-Unis et de leur faire confiance. C'est un conseil que j'ai répété à plusieurs reprises lors de mes visites en Europe. Maintenant que l'épisode irakien est derrière nous, attelons-nous à la tâche ensemble et concentrons-nous sur les issues positives de notre intervention. Saddam Hussein a été renversé. Un nouveau gouvernement a été établi, élu démocratiquement par le peuple. Qui pourrait déplorer cet accomplissement, véritable réussite contre le terrorisme ? Des deux côtés, nous devons prendre en compte nos points de vue respectifs avec la plus grande attention. C'est-à-dire nous écouter. Nous écouter pour nous entendre, faire valoir nos intérêts respectifs et nos buts communs. L'Europe doit faire montre d'une plus grande sensibilité dans l'appréciation de nos préoccupations.


Lundi, suite de notre série : l'article de Claudie Haigneré
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