Faj Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
Nombre de messages : 5412 Age : 50 Localisation : Brüksel, Canterville Date d'inscription : 27/04/2005
| Sujet: Benoît XVI a dit : nous voulons de la Turquie Mer 29 Nov - 12:26 | |
| Benoît XVI a dit: nous voulons que la Turquie fasse partie de l'UE
En boycottant le Pape, le premier ministre turc aurait pris le risque de brouiller son message international. RECEP TAYYIP ERDOGAN n'a pas perdu de temps : dès la sortie de son entretien avec Benoît XVI et avant de prendre son avion pour le sommet de l'Otan de Riga, il s'est targué du soutien du Pape dans sa marche vers l'Union européenne. « Il (Benoît XVI) a dit: nous voulons que la Turquie fasse partie de l'UE », a affirmé le premier ministre turc. Ce revirement de Joseph Ratzinger valait bien une volte-face. Après avoir pris la décision de ne pas rencontrer le Souverain Pontife, Erdogan a finalement changé d'avis. Il a souhaité la bienvenue à Benoît XVI sur le tarmac de l'aéroport d'Ankara. Le premier ministre issu des rangs d'un parti politique (AKP) aux racines islamistes et le chef de file des catholiques se sont entretenus durant une vingtaine de minutes dans un salon d'honneur, sous un portrait géant d'Atatürk, le fondateur de l'État laïc turc. « Cette rencontre va dans le sens de l'alliance des civilisations et de la paix mondiale », a souligné Erdogan, en reprenant ainsi sa posture habituelle de champion du dialogue entre l'Occident et l'Orient. Changement de ton
Mais avait-il vraiment le choix ? En snobant le Pape, Erdogan risquait de brouiller son message international, alors que les rapports avec Bruxelles sont difficiles. Son absence, sans penser à des incidents, toujours possibles, lors de la tournée papale, aurait eu un effet désastreux sur la marche de son pays vers l'UE. Elle aurait renforcé le camp des sceptiques quelques jours avant la décision des Vingt-Cinq sur une éventuelle suspension des négociations d'adhésion dans le cas où Ankara ne remplirait pas ses obligations vis-à-vis de Chypre. S'il est apprécié en Europe, son changement de ton risque en revanche de braquer un peu plus la frange la plus conservatrice de son électorat à un an des élections législatives. Soucieux de continuer à se présenter en défenseur d'un islam modéré, Erdogan a pris ses distances avec le mouvement de contestation de la visite papale. Il a demandé à la population de faire preuve de l'« hospitalité qui sied à la Turquie ». Les réfractaires sont, selon lui, « des groupes marginaux montrant une vision étroite. Ces attitudes n'ont pas leur place dans notre civilisation. Nous aimons et respectons tous les prophètes comme nous respectons le nôtre », a-t-il insisté. Lors de la controverse de Ratisbonne, le vice-président du groupe parlementaire de l'AKP à l'Assemblée nationale, Salih Kapusur, n'avait pourtant pas hésité à comparer Benoît XVI à Hitler et à Mussolini. Il exprimait alors un point de vue largement partagé par la base du mouvement d'Erdogan. Contesté par une opinion publique devenue eurosceptique, il se trouve désormais en porte-à-faux avec une partie de son camp. Mais les aléas de la politique intérieure ne devraient pas l'empêcher de poursuivre ses numéros d'équilibriste. Un exercice dans lequel il est devenu un indéniable spécialiste. T. O.
Dernière édition par Hakannibal le Mer 20 Déc - 22:54, édité 1 fois | |
|