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 Islamisme : des étudiants sous surveillance

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Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
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Faj


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MessageSujet: Islamisme : des étudiants sous surveillance   Islamisme : des étudiants sous surveillance EmptyVen 17 Nov - 19:15

Des étudiants sous surveillance

Selon un rapport des RG que L'Express s'est procuré, de plus en plus de jeunes musulmans français partent suivre des études coraniques dans des centres fondamentalistes au Moyen-Orient, en Afrique ou au Pakistan. Un apprentissage qui les radicalise et peut conduire certains jusqu'au terrorisme.

Al-Imam, à Riyad, en Arabie saoudite; Qortoba, au Caire, en Egypte; Jamia Binoria, à Karachi, au Pakistan…Ces centres fondamentalistes brillent comme des phares pour de jeunes musulmans français à la recherche d'un islam mythifié, «originel et pur». Certains d'entre eux, issus pour la plupart de familles musulmanes implantées depuis des années en France, ont pris la route. Ces nouveaux pèlerins, parfois fraîchement convertis, ont suivi leur scolarité dans des écoles publiques de la banlieue parisienne, jouaient au football sur les terrains vagues de Roubaix (Nord) ou de Villeurbanne (Rhône), ont grandi au soleil de la Réunion ou de Mayotte. Leurs fréquents allers et retours dans des pays travaillés par l'islamisme le plus radical inquiètent les Renseignements généraux (RG), qui viennent de consacrer au phénomène une note fouillée que L'Express s'est procurée.

Cette quête spirituelle conduit souvent ces étudiants en religion à un rejet des valeurs occidentales, comme la laïcité ou l'égalité hommes-femmes. Avec le risque, pour les plus déterminés, d'un basculement vers le terrorisme. Les RG écrivent ainsi: «Par la diffusion d'un islam ultra-orthodoxe, certains individus, radicalisés d'autant plus après leur passage dans une école coranique, contribuent, à leur retour, au renforcement du communautarisme et au processus de dilution de la cohésion nationale. Les plus déterminés, susceptibles de rejoindre le djihad armé, représentent un danger réel pour la sécurité du pays.» «Ces voyages ne sont pas neutres, surtout pour des personnes qui disposent d'un accès à la zone réservée d'un aéroport, indique Christophe Chaboud, patron de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste. Plusieurs retraits d'habilitation de bagagistes de Roissy se fondent sur ce critère.»

Les études coraniques à l'étranger ne constituent pas encore un phénomène de masse - les Renseignements généraux ont repéré le passage de 246 personnes depuis deux ans - mais elles ont le vent en poupe. Les candidats au départ sont jeunes - 26 ans, en moyenne - et déterminés. «A de rares exceptions, ces individus ne sont pas issus de milieux familiaux radicaux et ont, pour beaucoup, découvert ou redécouvert la religion (…) de manière tardive», remarquent les RG.

Les destinations choisies varient en fonction des écoles de pensée. La majorité des adeptes du Tabligh (51%) se rendraient dans les madrasa du Pakistan. Une quarantaine de jeunes Français ont suivi des cours dans celles de Karachi. Mais des pays plus inattendus émergent, comme le Niger, le Sénégal ou le Mali. Quelques jeunes Réunionnais ont été scolarisés dans des établissements coraniques en Afrique du Sud. Les salafistes, eux, se tournent plus volontiers vers l'Arabie saoudite, le Yémen ou la Syrie. Le Moyen-Orient attirerait «plus d'un tiers» des jeunes Français partis étudier à l'étranger...

Les stagiaires européens effectuent plusieurs séjours - de quelques semaines pour découvrir l'arabe littéraire, puis de plusieurs mois, voire de plusieurs années, pour approfondir leur connaissance de l'islam. «Certains invitent leur famille à venir les rejoindre. Ils sont à l'occasion mariés à de jeunes femmes pieuses venues d'Algérie ou du Maroc», observe un enquêteur. «Si quelques-uns envisagent à leur retour de devenir imams, d'autres choisissent au contraire de s'installer définitivement dans le pays d'accueil», lit-on dans l'étude des RG.

Les centres qu'ils fréquentent ont pignon sur rue: ils ne dispensent pas de formation «militaire», comme ce fut le cas dans les camps afghans des années 1990. Mais, «au-delà de l'apprentissage religieux, c'est à partir de certaines écoles coraniques implantées notamment au Yémen, au Pakistan et en Arabie saoudite, considérées comme des viviers du militantisme islamiste antioccidental, que certains étudiants islamistes optent pour un engagement activiste plus marqué», assurent les RG. Les services de renseignement des pays d'accueil, alertés par ces arrivées ininterrompues de nouveaux stagiaires, ont d'ailleurs beaucoup renforcé leur surveillance, après le 11 septembre 2001.

Depuis le déclenchement de la guerre en Irak, en 2003, des étudiants en théologie d'un genre nouveau convergent aussi vers les centres islamistes de Syrie. L'institut El-Fateh a dispensé des cours à trois stagiaires français qui seraient morts près de Bagdad, quelques mois plus tard, en combattant les troupes américaines. Parmi eux se trouvait Tarek O., quatrième fils d'une famille tunisienne installée en France depuis bientôt quarante ans.

Il donne enfin de ses nouvelles... de Syrie

Le jeune homme vit encore chez ses parents, près du canal de l'Ourcq, dans le XIXe arrondissement de Paris, lorsque, à la mi-août 2003, il déserte les terrains de foot coincés entre le parc de la Villette et le périphérique. Un jour, le téléphone sonne dans l'appartement des O.: Tarek donne enfin de ses nouvelles de… Syrie. C'est Mohamed, le père, modeste employé chez France Télécom, qui répond. «Tarek m'a expliqué qu'il était avec deux amis du quartier et qu'il cherchait à progresser en arabe», confie-t-il à L'Express. En janvier 2004, le fils rentre à Paris avec, dans son sac de voyage, des cadeaux pour sa mère - des robes achetées à Damas. «Je pense qu'il avait besoin de revoir sa famille. Rien n'avait changé, ni dans sa tenue ni dans son comportement, assure son père. Il ne nous a fait aucune critique sur la manière dont nous pratiquions l'islam. Il avait fait quelques progrès en arabe et en était très fier.» En mars 2004, le jeune homme repart pour la Syrie mais promet d'être là pour les vacances d'été, en Tunisie. Le père le joint une dernière fois au téléphone à la mi-août 2004. Tarek s'apprête alors à passer en Irak, dans les rangs de la guérilla islamiste. Depuis, ses deux amis français sont morts, dont Abdel Halim, tué dans un attentat suicide, en octobre 2004. Quant à Tarek, il serait tombé sous des balles américaines, le 17 septembre 2004. A seulement 19 ans.

Des cours gratuits en Arabie saoudite

Comme en Syrie, les enseignements dispensés à Riyad, en Arabie saoudite, apparaissent des plus rigoristes. La célèbre université Al-Imam «assure la formation des membres de la police religieuse saoudienne, chargée de faire respecter les principes de la loi islamique, la charia», rappellent les RG. «Ici débarquent un nombre considérable de jeunes gens avec un solide bagage intellectuel et issus de familles aisées», constate un bon connaisseur du dossier. Le coût des études, qui peuvent durer jusqu'à sept ans, reste modeste. «En Arabie saoudite, les cours sont gratuits et une bourse mensuelle de 200 euros est attribuée à chaque étudiant par le ministre saoudien de la Culture», indique la synthèse des RG. L'université a «formé religieusement quelques-uns des principaux combattants du djihad, parmi lesquels les auteurs des attentats commis à Casablanca, au Maroc, en mai 2003».

L'institut Qortoba, situé rue Hussam Basune, au Caire, en Egypte, dispense, lui aussi, des cours d'arabe et de théologie. Les femmes y sont acceptées, mais, au moment de l'inscription, les «sœurs» doivent présenter «une photocopie du passeport sans oublier de cacher le visage». Et une dizaine de jeunes originaires du Val-d'Oise y ont récemment reçu un enseignement fondamentaliste - donné, par prudence, au-dehors de l'université.

Pour Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, proche de l'Algérie, «il existe un véritable danger de voir des gens crédules, des personnes déstructurées être bernés par des prêcheurs qui prétendent incarner l'“islam pur”, alors qu'ils ne sont que des tenants d'une vision réactionnaire et sectaire de la religion». Cela n'empêche pas le religieux de recommander les études coraniques à l'étranger dans des établissements «labélisés». Ainsi, le troisième niveau de l'Institut musulman - passage préconisé pour devenir imam - consiste en un stage d'études approfondies dans l'une des six universités islamiques avec lesquelles la Mosquée de Paris a passé des accords. Trois sont algériennes: Constantine, Alger et Oran. Les trois autres figurent parmi les lieux d'enseignement les plus prestigieux du monde arabo-musulman: les universités Al-Zaytuna à Tunis, Qarawiyyin à Fès (Maroc) et Al-Azhar au Caire.

Le recteur Boubakeur se montre circonspect quant à l'enseignement professé dans certaines universités saoudiennes. «Il y a des cas, dénonce-t-il, où l'on peut parler de “talibanisation” des esprits.» Il rappelle l'exemple de l'imam Kerzazi, de Roubaix, condamné, en 1997, à sept ans de prison: «Il avait provoqué la mort d'une jeune femme épileptique qu'il prétendait exorciser en lui faisant ingurgiter des litres d'eau salée et en la frappant.» L'imam intégriste pensait noyer le Diable en elle. Comme le lui avaient enseigné ses professeurs, en Arabie saoudite.

***

Trois courants fondamentalistes

Wahhabisme
Courant traditionnel sunnite né au XVIIIe siècle dans la péninsule Arabique. Muhammad ibn Abd al-Wahhab, son fondateur (1703-1792), prônait une lecture littérale du Coran. Rigoriste et puritain, il condamnait toute innovation par rapport à l'enseignement originel de l'islam, et considérait que l'Etat doit suivre les préceptes de la religion. Contemporain de Mohammed al-Séoud, Ibn Abd al-Wahhab avait passé en 1744 un pacte avec lui, qui a fait de ce pays le berceau du wahhabisme.

Salafisme
Né à la fin du XIXe siècle, il est proche du wahhabisme le plus conservateur. Il se réfère aux «pieux ancêtres» (salaf), les successeurs immédiats du prophète Mahomet. A la différence du wahhabisme, qui admet la présence de dirigeants locaux à la tête des pays d'Islam à la condition qu'ils fassent respecter la loi religieuse, la charia, le salafisme défend l'idée d'un retour au califat pour l'ensemble des croyants.

Tabligh
Ce mouvement a été créé en Inde britannique dans les années 1920; il est aujourd'hui pakistanais. Reconnu pour son piétisme - prédilection accordée à la piété personnelle et au sentiment religieux plus qu'à l'observation littérale du dogme - il marque la mouvance islamiste dans le monde entier. Il est présent dans une centaine de pays.
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MessageSujet: Re: Islamisme : des étudiants sous surveillance   Islamisme : des étudiants sous surveillance EmptyLun 20 Nov - 12:11

Rien ne changera donc jamais : les jeunes désorientés sont des proies faciles pour toutes sortes de groupuscules mal intentionnés qui ont besoin "d'adeptes", disons de "main d'oeuvre" docile...

C'est juste de nouvelles formes de sectes, apparentées cette fois à une religion connue, mais qui jouent sur les mêmes principes d'isolement, d'endoctrinement, de docilité des adhérents pour arriver à des fins beaucoup moins respectables.
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