Québec : des étudiants musulmans portent plainte

Université McGill
Des musulmans portent plainte

Mise à jour le lundi 5 décembre 2005, 13 h 11.

Des étudiants musulmans ont déposé une plainte devant la Commission québécoise des droits de la personne contre l'Université McGill. Ils accusent l'institution de bafouer leurs droits religieux en refusant de mettre à leur disposition un local de prière.

Ils se disent forcés de prier dans des cages d'escalier ou à l'extérieur, dans le froid. Cette année, les étudiants musulmans auraient également déploré la décision de McGill de transformer en laboratoire une pièce qui servait à la prière.

La direction de l'université rétorque qu'elle a pour principe, en tant qu'institution laïque, qu'elle n'a pas à répondre aux besoins religieux de ses étudiants. Elle dit avoir rencontré les étudiants à une quinzaine de reprises pour les aider à trouver un local hors campus.

Il s'agit de la deuxième plainte du genre au Québec, après celle déposée contre l'École de technologie supérieure (ETS), en 2003.

L'ETS est en effet confrontée à une poursuite de plus de un million de dollars pour avoir refusé de fournir un lieu de prière aux musulmans. L'institution arguait vouloir conserver le caractère laïque de l'école et rejetait les revendications des musulmans. Ces derniers accusent l'institution de « discrimination islamophobe » en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.

L'Université de Montréal a adopté la même position que McGill et l'ETS quant aux lieux de prières.

Laïcité relative

Selon le magazine Affaires universitaires, le dossier du lieu de prière continue de poser des problèmes dans plusieurs institutions, mais comparativement aux données de 1998, un plus grand nombre d'établissements accordent un lieu de prière à leur communauté musulmane, malgré leur laïcité.

L'Université d'Ottawa, par exemple, a réservé une pièce du centre universitaire à la prière des musulmans, et les universités Saint Mary's, en Nouvelle-Écosse, et Mount Allison, au Nouveau-Brunswick, donnent toutes deux accès à la chapelle aux étudiants musulmans.

Par contre, à l'Université Laval de Québec, les étudiants musulmans ont récemment convenu avec le service d'animation religieuse du campus de ne pas utiliser la chapelle de l'établissement, que l'université avait adaptée pour eux. Ils ont dit vouloir éviter de froisser les adeptes d'autres communautés religieuses.

C'est que, indigné du fait que, chaque vendredi midi, des rideaux cachaient les icônes chrétiennes et les chaises étaient retirées pour laisser place aux tapis de prière, le père Paul Karim avait annoncé qu'il ne célébrerait plus la messe dans la chapelle si la situation persistait.

LIEN SOURCE ?

Que pensez-vous de ce genre de comportements de la part des musulmans ?
En tant qu'athéiste, j'ai du mal à donner une opinion.
Si ça ne dépendait que de moi, je dirais : pas de local, pour personne quelque soit la religion.
Puis, si on doit commencer à accepter ce genre de choses, ça risque de déborder et chaque religion risque de demander les même droits.

Si on est laïque, il est normal de faire le minimum (voire rien du tout) et pas plus !

Citation :

Ils se disent forcés de prier dans des cages d'escalier ou à l'extérieur, dans le froid.

Pas forcés, puisqu'ils n'ont pas été forcés à s'inscrire là. Ce n'est pas de la torture...

Si les étudiants proposent des initiatives pour les prières, pourquoi pas, mais les autorités sont censées rester neutres de toute façon.

Quant aux autres revendications, non merci. Demain, ce sera : refuser de suivre les cours donnés par un homosexuel ou un professeur du sexe opposé, séparer les étudiants des étudiantes, etc ...

Conclusion : je dis "le minimum et restons-en là".

Ben oui Talia, moi aussi je ne sais pas quoi penser.
Comme je suis pour l'égalité pour tous : disons que dans le cas de l'université où il existe une chapelle, ce serait logique qu'il y aie également un local pour les autres cultes (vu que le partage de local est tout de même assez délicat). Par contre si une école revendique sa laïcité jusqu'au bout, ce serait logique qu'il n'y aie pas de local pour aucun culte.

PS : fait froid au Québec pour aller s'agenouiller dehors brrrrrrr

Faj a écrit:

...

Citation :

Ils se disent forcés de prier dans des cages d'escalier ou à l'extérieur, dans le froid.

Pas forcés, puisqu'ils n'ont pas été forcés à s'inscrire là. Ce n'est pas de la torture...

On ne s'inscrit pas forcément dans une école pour son idéologie mais plutôt pour la qualité des cours donnés et pour les options d'études qu'elle propose.

Faj a écrit:

... Quant aux autres revendications, non merci. Demain, ce sera : refuser de suivre les cours donnés par un homosexuel ou un professeur du sexe opposé, séparer les étudiants des étudiantes, etc ...
Conclusion : je dis "le minimum et restons-en là".

Bien sûr qu'il y a des limites à ne pas dépasser ...
Mais donner accès à un lieu de culte ne veut pas dire s'impliquer dans ce culte et donc, à fortiori, ne pas accepter que ce culte s'implique dans les cours est évident.

Faj a écrit:

Si on est laïque, il est normal de faire le minimum (voire rien du tout) et pas plus !

Quant aux autres revendications, non merci. Demain, ce sera : refuser de suivre les cours donnés par un homosexuel ou un professeur du sexe opposé, séparer les étudiants des étudiantes, etc ...

Conclusion : je dis "le minimum et restons-en là".

"Elini verirsin, kolunu isterler". Autrement dit, tu leur tend la main et ils demandent le bras. Le minimum, je ne sais pas si c'est une bonne idée...

Quand nous utilisons le terme "laïc" en parlant de l'État et des pouvoirs publics, nous voulons rendre compte de la diversité politique, philosophique et culturelle de la société. Au contraire d'une société théocratique qui institue la religion d'État et qui subordonne l'autorité civile à l'autorité religieuse ou qui confond l'une et l'autre, la société "laïque" est celle qui prétend instituer un mode de fonctionnement indifférent aux diverses conceptions philosophiques et religieuses.
Dans ce sens, la "laïcité" (appliquée à l'État), n'est ni hostile ni favorable à une religion ou une autre, ou à une conception théiste ou athée des citoyens.
La "laïcité" de l'État est une conception non agressive à laquelle peuvent adhérer les croyants de n'importe quelle religion ainsi que les incroyants. Le principe de laïcité de l'État et des institutions peut se traduire par la proposition suivante:
Aucun groupe quelconque ne peut, même au nom d'un principe transcendant, de la Bible ou du Coran, d'une église ou d'une idéologie, prétendre s'approprier l'État ni l'une de ses composantes régionales ou locales, ni l'un de ses organes, qui demeure le bien commun de tous les citoyens.

Donc d'après l'article, l'université qui se dit laique à tout à fait le droit de refuser le louer ses locaux pour des raisons religieuses.

Mais la laïcité a une seconde définition :

Dans un autre sens, la "laïcité" exprime une conception de vie particulière, jadis extrêmement rare, mais actuellement fort répandue.
La laïcité désigne alors la communauté de citoyens et d'organismes soucieux de "construire une société juste, progressiste et fraternelle, assurant à chacun la liberté de pensée et de son expression, adoptant le libre examen comme méthode de pensée et d'action, le tout en dehors de tout dogme et en respectant autrui dans ses convictions" (statuts du CAL).
Cette communauté, fondée sur une conception philosophique non confessionnelle, pourrait s'appeler la communauté humaniste ou la communauté de la libre pensée. Elle est identifiée (en Belgique notamment) comme la communauté laïque. C'est ainsi que des individus de plus en plus nombreux s'identifient, à titre individuel, comme "laïques", signifiant par là une adhésion à une conception de vie et à des valeurs qui ne font plus référence à une divinité ou à un principe supérieur extrinsèque à l'humanité. Ce sentiment d'adhésion, manifesté par divers sondages d'opinion concordants, se rapporte non seulement à la conception laïque des institutions publiques mais aussi à une conception de vie fondée sur des valeurs.

Source : ici

La deuxième contredit-elle la première définition ?

Talia a écrit:

Le minimum, je ne sais pas si c'est une bonne idée...

J'ai dit

Faj a écrit:

il est normal de faire le minimum (voire rien du tout) et pas plus !

Ce qui veut dire

Citation :

Le moins possible (voire rien du tout).

Mais en évitant l'inégalité, le parti pris, la mauvaise foi.
Pour moi, laïcité = "neutre" ! Le minimum doit être le même pour tout le monde

Talia ca c'est la partie la moins choquante de l'organisation du Quebec

Au Canada , il ne peut y avoir de notion d'egalité qu'à partir du moment ou les lois sont les memes pour tous

Or , les chretiens ont leur legislation ainsi que les protestants, y'a de quoi donner envie aux musulmans de vouloir la meme chose.

Quand est ce que la loi des hommes primera sur les lois de Dieu??

C'est ca la vrai question de la laicité..