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 L'échec de George W. Bush

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Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
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MessageSujet: L'échec de George W. Bush   L'échec de George W. Bush EmptyVen 17 Nov - 13:38

L'échec de George W. Bush

A deux ans de la fin de son dernier mandat, l'échec du quarante-troisième président des Etats-Unis, sanctionné par les urnes lors des élections de midterm du mardi 7 novembre, affecte la planète tout entière.

Cinq années après l'intervention en Afghanistan, la réalité sur le terrain est inquiétante. Entre les seigneurs de la guerre et les talibans de retour, l'autorité du président Karzaï est au mieux symbolique, malgré le soutien des Etats-Unis et la présence des forces de l'OTAN. La situation s'est aggravée notamment en raison des concessions que le président pakistanais, le général Moucharraf, a dû faire aux tribus du Pakistan occidental, et l'Afghanistan n'a jamais autant produit de drogue.

En Irak, la reconstruction est impossible sans le retour à la paix civile, et les conditions de la paix civile sont aujourd'hui hors de portée. Les différentes communautés s'entre-déchirent. Le pays est menacé d'éclatement. Le rythme des pertes des forces d'occupation s'intensifie. Le désarroi des Américains est manifeste. A mesure que cette situation se prolonge, leurs capacités objectives d'intervention ailleurs dans le monde s'amenuisent. La crédibilité de la superpuissance est sévèrement atteinte.

Washington a laissé pourrir la situation au Proche-Orient, où George W. Bush n'a jamais voulu, ou jamais osé, s'investir. Prisonnier de son idéologie, il n'a pas compris qu'aucune réconciliation entre les mondes judéo-chrétien et musulman n'est concevable en l'absence d'un règlement viable du problème israélo-palestinien. En laissant Israël mener sa guerre de trente-quatre jours contre le Liban, la position de Washington s'est encore affaiblie, du seul fait que l'Etat hébreu, sans avoir militairement perdu cette guerre, ne l'a pas gagnée. On est là dans le domaine de la psychologie et, pour Israël, ne pas gagner une guerre, c'est la perdre.

Tel est le contexte dans lequel l'Iran et la Corée du Nord narguent l'Amérique. L'Iran a-t-il vraiment fait le choix d'obtenir rapidement l'arme atomique ? Une hypothèse plus vraisemblable est que Téhéran veut accéder au seuil nucléaire, c'est-à-dire développer les technologies qui lui permettraient le jour venu de franchir la dernière ligne droite. C'est le cas du Japon.

En attendant, le régime des mollahs s'estime conforté par le contexte international. Avec une certaine complicité de la Russie et de la Chine, il entend démontrer qu'aucune stabilisation du Moyen-Orient dans son ensemble, notamment en Irak ou au Liban, n'est possible sans son concours.

Aux Etats-Unis, le courant favorable à l'ouverture de négociations directes et élargies avec l'Iran gagne du terrain. James Baker, ancien secrétaire d'Etat (de 1989 à 1992) du père de l'actuel chef de l'exécutif, l'ancien président Bush, et chargé de présider une commission d'étude, composée de dix membres, républicains et démocrates, sur l'Irak s'est prononcé en faveur d'un dialogue américano-iranien sur la question irakienne.

Vis-à-vis de la Corée du Nord, le consensus paradoxal - selon lequel aucun des cinq pays les plus concernés ne souhaite remettre en question le statu quo - devient fragile. La Chine veut maintenir cet Etat-tampon, de peur de se trouver face à une Corée réunifiée et alliée des Etats-Unis, et à un Japon peut-être doté de l'arme nucléaire. La Corée du Sud et le Japon craignent les conséquences des turbulences qu'entraînerait l'effondrement du régime de Kim Jong-il.

La Russie redoute le jour où son Extrême-Orient sera davantage encore exposé à la pression démographique et économique de ses voisins. Enfin, les Etats-Unis, véritable clé de voûte de l'architecture de sécurité de l'Asie de l'Est, courraient le risque de perdre le contrôle de la situation en cas de dérapage.

PRÉFÉRENCE POUR LE STATU QUO

Jusqu'aux essais balistiques de juillet, et surtout jusqu'au test nucléaire du 9 octobre, le dictateur nord-coréen avait réussi à tirer le meilleur parti de cette préférence générale pour le statu quo. Peut-être a-t-il, cette fois, été trop loin dans le chantage. Il n'est pas bon d'humilier la Chine. En théorie - mais ce n'est pas son intérêt -, Pékin pourrait faire tomber le dernier régime stalinien de la planète en quelques heures. Il lui suffirait de couper les robinets du pétrole et du gaz. En pratique, on peut s'attendre à ce que la punition prenne la forme d'un simple tour de vis, dont les réductions de livraisons au mois de septembre donnent peut-être un signe avant-coureur.

Aux sanctions implicites de la Chine s'ajouteront celles décidées unilatéralement par les Japonais et, sous pression américaine, par les Sud-Coréens, sans parler des mesures votées par le Conseil de sécurité. Tout cela affectera les privilèges dont jouissent les dignitaires du régime et émoussera leur loyauté. On peut imaginer que les Chinois essaient d'organiser un coup d'Etat à Pyongyang. L'annonce du retour des Nord-Coréens dans les négociations à six suggère qu'ils ont compris l'avertissement.

Le point le plus important concerne le Japon. Ce pays se sent désormais menacé. La nouvelle génération n'est plus inhibée, comme celle qui a suivi la guerre. Bientôt, un véritable ministère de la défense sera créé. Quoique difficile à mettre en oeuvre, un changement constitutionnel est possible dans les prochaines années, marquant la fin d'une ère dominée par les conséquences de la défaite de 1945.

En Asie de l'Est, de grands changements pourraient se produire dans le système de sécurité. Les Etats-Unis parviendront-ils à maîtriser la situation ? Il est en tout cas urgent qu'ils récupèrent une marge de manoeuvre en révisant leur politique au Moyen-Orient, c'est-à-dire en acceptant de négocier avec leurs adversaires, et en reprenant en main le dossier israélo-palestinien.

Dans l'immense partie qui se dessine, l'Union européenne n'est pas en mesure de jouer un rôle de premier plan. Toutefois, malgré ses difficultés, le processus d'intégration qu'elle s'efforce de mettre en oeuvre retient l'attention du monde entier, notamment en Asie de l'Est. Ses capacités économiques, ses possibilités en matière d'intervention militaire dans le cadre de l'ONU, son absence d'ambitions impérialistes, sont autant d'atouts dont nous devons avoir clairement conscience et que nous devons apprendre à mieux utiliser.
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