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 Deux femmes en colère

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Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
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MessageSujet: Deux femmes en colère   Deux femmes en colère EmptyJeu 14 Sep - 17:17

Deux femmes en colère

Les éditions Ramsay publient « Deux femmes en colère, juive ou musulmane, citoyennes et libres » de Olivia Cattan et Kenza Braiga, avec une préface de Marek Halter.
Un livre de dialogue entre deux Françaises, l’une juive, l’autre musulmane, qui entament un dialogue sincère.

Ces deux expertes en mots se découvrent dans leurs altérités essentielles et dans leurs convergences, expriment leurs aspirations à l’égard de leurs religions et leurs positions sur des sujets d’actualité. Une démarche, parfois difficile pour les deux femmes, qui mérite d’être salué.

Ce livre est né de l’initiative de Kenza Braiga, née d’une mère algérienne et d’un père irakien. Kenza Braiga a été scolarisée dans les écoles rigoristes de l’Irak de Saddam Hussein inculquant antisémitisme/antisionisme et dans des établissements privés français. Elle a eu pour modèle une mère courageuse, élevant seule en France ses trois filles, loin d’un mari resté en Irak. Les téléspectateurs l’ont découverte dans le Loft, puis les auditeurs l’ont écoutée sur Radio Orient. Elle a livré ses souvenirs dans deux autobiographies. Elle était opposée à l’intervention militaire contre Saddam Hussein.

La journaliste Olivia Cattan est née en France dans une famille juive traditionnaliste originaire d’Alger. Sensible à l’injustice, animée d’un amour de la France et de sa culture, elle manifeste très tôt un attachement viscéral à l’Etat d’Israël et a du lutter contre l’antisémitisme. Sa vie est marquée par le traumatisme de son frère cadet, enfant victime de l’attentat rue Marbeuf (1982).

Son frère adulte handicapé « psychotique » a été récemment agressé verbalement - « Sale juif » - et physiquement : traumatisme crânien, hématomes. Il a été interrogé par des policiers suspicieux qui ont refusé d’emblée de qualifier cette agression d’antisémite. Pourquoi ? Une consigne de certains maires soucieux de conserver l’image de leur ville indemne de la vague d’antisémitisme qui a déferlé en France dès le début de l’Intifadah II. Olivia Cattan, non témoin de l’incident, a elle-même été interrogée par ces policiers ! Le tout dans le contexte des affabulations de Marie-Léonie, fausse victime d’un pseudo acte antisémite dans le RER D. Evoquant cette affabulatrice, Olivia Cattan n’analyse pas assez ce que révèlent les stéréotypes de Marie-Léonie.

Ce livre débute par ces deux portraits croisés où les préjugés misogynes apparaissent en miroir dans les deux milieux.

Un dialogue en vérité

Un « dialogue en vérité » ébranle et conforte ses participants. Il perturbe car on s’ouvre de bonne foi à un détenteur d’autres croyances ou opinions en évitant les faux-fuyants. Mais il rend plus solides certaines opinions car on a du les étayer d’arguments, quitte à en abandonner d’autres. L’essence d’une identité demeure.

Kenza Braiga souligne la difficulté de sa position : sollicitée pour prendre des positions nettes sur des sujets, tel le foulard islamique, elle préfère le silence car elle veut rester fidèle à sa religion sans la condamner.

Parfois, on relève sous sa plume des amalgames - Arabe/musulman, Arabe/nord-africain - comme si ces deux éléments constitutifs de son identité, étaient nécessairement synonymes. En France, l’immigration originaire d’Afrique du Nord est pour une part importante constituée de Berbères qui revendiquent leur identité, distincte de celle des Arabes.

Avec raison, Kenza Braiga déplore les utilisations abusives du terme « racisme". Elle s’indigne des stigmatisations dont sont victimes nombre de musulmans assimilés à des « intégristes potentiels ». Mais elle élude des questions fondamentales : pourquoi des terroristes islamistes se réfèrent-ils au Coran pour justifier leurs crimes ? Pourquoi certains musulmans appellent-ils de leur vœu une réforme du Coran en désignant des sourates ou hadiths antijuifs ou incitant au djihad ?

De même, si elle évoque « le racisme de Noirs à l’égard d’autres Noirs », elle reste silencieuse à l’égard du racisme de certains Arabes à l’égard de Noirs. On comprend mal ce passage écrit par Kenza Braiga : « La moindre phrase un tantinet provocante lancée à un individu de communauté, de religion ou de couleur différente est désormais prise comme un outrage, et se retrouve immédiatement taxée de propos « racistes » ou « xénophobes ». On ne peut plus rien dire. Cela a été le cas quand j’ai déclaré en arabe, dans « Le Loft » que « les juifs détenaient la télévision ». Je m’en suis aussitôt excusée à la demande expresse de la production. Jamais je n’aurais imaginé qu’une telle phrase puisse déclencher autant de réactions, avoir autant d’importance. On continue à me reprocher cette erreur de jeunesse ». Ce souvenir aurait gagné à être placé à un autre endroit du livre. Ce passage en dit long sur l’impact de l’enseignement de la haine des Juifs en Irak chez un enfant qui a ensuite bénéficié brièvement de l’enseignement français. Et cela montre le long chemin parcouru par cette jeune femme, indignée par l’antisémitisme, vers le respect des juifs. Si Kenza Braiga utilise des expressions contestables - « Tensions communautaires » -, elle refuse énergiquement les transpositions en France du conflit au Proche-Orient.

Juive pratiquante Olivia Cattan analyse le long déni de la montée de l’antisémitisme en France par les plus hautes autorités, et regrette que tant de juifs victimes d’actes antisémites ne portent plus plainte, par découragement. Elle décrit « un establishment juif institutionnel » déconnecté « du quotidien de certains Juifs qui vivent dans des quartiers difficiles ». Elle insiste sur les divisions entre associations luttant contre le racisme et l’antisémitisme, ce qui affaiblit l’efficacité de leurs actions. Son récit du spectacle de Dieudonné fédérant le 29 décembre 2004, au Zénith, des publics divers lors « d’un meeting politique de l’extrême détestation des Juifs » fait frémir. Est évoqué un peu sommairement le contexte des déclarations du Premier ministre d’un Etat sioniste, Ariel Sharon appelant, en réponse à une question, devant des associations juives américaines, les juifs français, comme ceux d’autres pays, à faire leur alyiah.

Kenza Breiga et Olivia Cattan émettent enfin des critiques sur certains éléments de leurs religions réciproques : équilibrer les rapports entre ex-conjoints dans le divorce régi par le judaïsme, mariages forcés ou temporaires subis par nombre de musulmanes.

A tort, elles allèguent : « Dans les religions juive et musulmane, l’animal est tué de la même façon... Par conséquent, juifs et musulmans peuvent partager leur nourriture ». Les deux modes rituels d’abattage sont différents.

L’intérêt du livre est de laisser chaque auteur présenter les clichés, parfois véhiculés par des médias ou artistes, pour mieux les expliquer, en soulignant les dangers, les combattre ou en rire.

Les auteurs s’exprimeront au Palais de l’Europe-Théâtre Francis Palméro lors des 4e Rencontres de Menton pour la paix.

Kenza Breiga et Olivia Cattan, «Deux femmes en colère, juive ou musulmane, citoyennes et libres». Préface de Marek Halter. Ramsay, 2006. 252 pages. ISBN : 2 84114 767 3

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