La colère kurde se propage à Istanbul (Roms compris)

La colère kurde se propage à Istanbul

Attaque tragique d'un bus après des émeutes meurtrières dans le Sud-Est.

AP

Les émeutes kurdes qui ont frappé ces derniers jours le Sud-Est à majorité kurde de la Turquie se sont étendues à Istanbul, première métropole du pays.

Douze personnes, dont trois enfants, ont trouvé la mort depuis le début de la semaine dernière dans de violents incidents survenus à Diyarbakir, principale ville du Sud-Est anatolien, et ses environs. Trois autres personnes sont mortes dimanche soir à Istanbul dans l'attaque au cocktail Molotov d'un bus, en marge d'une manifestation. Le véhicule a été pris pour cible par une centaine de manifestants masqués scandant des slogans favorables au PKK à Bagcilar, un quartier populaire. Une femme de 62 ans, sortie affolée du bus en feu, a été heurtée par une voiture et est morte à l'hôpital. Deux corps ont été découverts après que la police eut dégagé la carcasse du bus, qui s'était encastré dans un camion en tentant d'échapper à l'attaque.

Menacés par des Roms

Plus tôt dans la journée, quelque 200 manifestants kurdes avaient affronté la police anti-émeutes sur la place de Taksim, en plein coeur de la métropole. Tentant de trouver refuge dans le quartier voisin de Dolapdere, plusieurs manifestants ont été attaqués et sévèrement battus par les habitants, en majorité des Roms, qui brandissaient des couteaux, haches et bâtons, criant des slogans nationalistes.

Cette nouvelle vague de violences, une des plus violentes depuis que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a pris les armes, en 1984, a démarré mardi dernier dans le Sud-Est anatolien après les funérailles de 14 membres du PKK tués dans des accrochages avec les forces de sécurité.

Heurts interethniques

La propagation des manifestations à Istanbul, où résident, souvent dans des conditions précaires, plusieurs centaines de milliers d'immigrés kurdes, faisait craindre d'éventuels heurts interethniques. Mais la plupart des quotidiens turcs imputaient lundi la responsabilité des violences au PKK, condamné selon eux à mener une politique de tension pour assurer sa propre survie. «Le PKK, qui sent qu'il n'aura pas de place dans le processus politique, tente de recréer les conditions des jours anciens de la sale guerre «, a commenté Ferai Tinç, du journal Hürriyet.

"...Mardi, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis davantage de démocratie et de libertés, affirmant que les émeutes n'affaibliraient pas les efforts de démocratisation de son pays. "Nous n'allons pas faire marche arrière dans la voie de la démocratie, des libertés et du droit", a-t-il dit devant le groupe parlementaire de son parti, tout en rendant la rébellion armée kurde responsable des violences. Il a au contraire promis "plus de démocratie, plus de libertés et plus de droits" pour les régions kurdes défavorisées du Sud-Est anatolien..."

"...M. Erdogan a affirmé que son gouvernement ne permettrait pas que le PKK se serve de la pauvreté prévalant dans ces régions. "[Les membres du PKK] veulent que ces villes soient pour toujours condamnées à la pauvreté", a souligné M. Erdogan, qui a affirmé que "leur idéologie repose sur la haine, mais nous allons à chaque fois investir davantage, construire un hôpital, une école ou un commerce" dans le Sud-Est."

Le Monde,
Le 05/04/06

c'est tout ce que demande la majorité des Kurdes...

Gülmeli a écrit:

"...Mardi, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis davantage de démocratie et de libertés, affirmant que les émeutes n'affaibliraient pas les efforts de démocratisation de son pays. "Nous n'allons pas faire marche arrière dans la voie de la démocratie, des libertés et du droit", a-t-il dit devant le groupe parlementaire de son parti, tout en rendant la rébellion armée kurde responsable des violences. Il a au contraire promis "plus de démocratie, plus de libertés et plus de droits" pour les régions kurdes défavorisées du Sud-Est anatolien..."

"...M. Erdogan a affirmé que son gouvernement ne permettrait pas que le PKK se serve de la pauvreté prévalant dans ces régions. "[Les membres du PKK] veulent que ces villes soient pour toujours condamnées à la pauvreté", a souligné M. Erdogan, qui a affirmé que "leur idéologie repose sur la haine, mais nous allons à chaque fois investir davantage, construire un hôpital, une école ou un commerce" dans le Sud-Est."

Le Monde,
Le 05/04/06

c'est tout ce que demande la majorité des Kurdes...

Peut être mais ce n'est pas si simple à mettre en place.
Ceux qui sont à leur tête (des kurdes) sur ces régions ne dde pas du tout ça, ils entendent bien garder la main mise sur les territoires et l'asservissement des populations.
Et les autorités preferent deleguer leurs "pouvoirs" à ces chefs, pour eviter bien des tracas.
Mais un jour viendra où ils ne pourront plus fonctionner comme ça.