La méfiance règneTrois Turcs sur cinq affirment ne pas avoir confiance en l'Europe, alors que l'Union doit ouvrir lundi des pourparlers d'adhésion avec la Turquie. Les Kurdes ont manifesté dans les rues de Bruxelles pour exprimer leurs exigences.Plusieurs milliers de Kurdes et de sympathisants se sont rassemblés samedi à partir de 10 heures à Bruxelles pour exprimer leurs exigences quant à une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union européenne, à deux jours de l'ouverture prévue des négociations avec Ankara.
Les manifestants ont convergé vers le Boulevard Albert II et devaient rejoindre la porte d'Anderlecht via l'axe nord-sud. Ils réclament que la voix des Kurdes, qui représentent, avec ses vingt millions de personnes, 30 % de la population de la Turquie, puisse être entendue en ce qui concerne leurs revendications de liberté, de paix, de dialogue et de respect de leur identité.
Les manifestants souhaitent également l'adoption d'un "plan d'action" pour la résolution de la question kurde, affirmant que le gouvernement d'Ankara n'a pas encore fait beaucoup d'efforts, malgré les promesses faites à l'UE. La manifestation est organisée par la Confédération des associations kurdes d'Europe (Kon-Kurd), une organisation liée au parti Kongra-Gel. [
Note de ma part : ça, ça va pas forcément vous faire plaisir
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Selon la police, les organisateurs espéraient la présence de quelque 10.000 personnes, mais ce nombre n'était pas atteint. Certains autobus transportant des manifestants auraient toutefois pris du retard en raison du mauvais temps régnant en Allemagne.
L'UE doit ouvrir lundi à Luxembourg des pourparlers d'adhésion avec la Turquie, dont le lancement avait été décidé en décembre 2004.
Les Turcs n'ont pas confianceTrois Turcs sur cinq affirment ne pas avoir confiance en l'Union européenne, selon un sondage publié samedi par le quotidien turc Milliyet, alors que doivent s'ouvrir lundi, sur fond de polémique, des négociations d'adhésion entre Ankara et le bloc européen. Seuls 17,5% des sondés disent avoir confiance en l'Union, d'après cette enquête, menée du 24 au 29 septembre par l'institut de sondage A&G auprès de 1.834 personnes, qui signale par ailleurs une baisse notable de l'enthousiasme en faveur de l'adhésion turque au cours de l'année passée.
Si 67,5% des sondés répondaient positivement en 2004 à la question « la Turquie doit-elle absolument rentrer dans l'UE? », il n'étaient plus que 57,4% à le faire en septembre 2005, contre 18,2% se déclarant indifférents au résultat des pourparlers Turquie/UE (+5,7%) et 10,3% se disant opposés à l'intégration (+1,6%).
La presse turque a évoqué, au cours des dernières semaines, un sentiment de « raz-le-bol » croissant au sein de la population locale face aux hésitations de l'UE quant à l'avenir européen de la Turquie et aux pressions croissantes exercées sur Ankara sur des sujets sensibles comme la reconnaissance de Chypre ou le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis sous l'empire ottoman.
Le Soir