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 A Leeds, des kamikazes très ordinaires

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Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
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MessageSujet: A Leeds, des kamikazes très ordinaires   A Leeds, des kamikazes très ordinaires EmptyMar 19 Juil - 14:58

http://www.lefigaro.fr/europe/20050719.FIG0155.html

A Leeds, des kamikazes très ordinaires

Leeds : de notre envoyé spécial Adrien Jaulmes
[19 juillet 2005]

Un policier soulève poliment le ruban de plastique qui barre la rue pour laisser le passage à une vieille dame voilée. Mais, à l'exception des riverains, la circulation reste interdite dans Colwyn Road. L'une des maisonnettes qui répliquent leurs façades de briques le long de cette rue de Beeston, un quartier du sud de Leeds, est toujours masquée par des bâches de plastique. A l'abri des regards, la police britannique continuait hier de passer au peigne fin le domicile où Shehzad Tanweer, 22 ans, l'un des quatre auteurs présumés des attentats suicides de Londres, vivait avec sa famille.

Quelques ruelles minables plus loin, derrière d'autres courettes de briques jonchées de gravats et d'ordures, un autre cordon de plastique et d'autres policiers en coupe-vent fluorescent isolent de la même façon le Centre d'apprentissage Irqa. Cette librairie islamique est l'un des lieux où Tanweer rencontrait régulièrement deux autres membres du futur commando suicide : son copain Hasib Hussain, 18 ans, venu du quartier de Holbeck, de l'autre côté de l'autoroute M 621, et leur mentor à tous deux, Mohammed Sidique Khan, 30 ans, longtemps éducateur dans l'école primaire du quartier.

Même si l'enquête apporte de nouvelles révélations, le choc est déjà grand en Grande-Bretagne en découvrant l'univers familier dans lequel ont grandi les quatre auteurs présumés des attentats. Pas de barres d'immeubles impersonnels sur la colline de Beeston, ancien quartier résidentiel de Leeds, l'une des vieilles villes industrielles du Yorkshire, dans le nord de l'Angleterre. Pas de ghetto ethnique non plus. De jeunes mères de familles anglaises en jupes de jeans y font leurs courses dans des supermarchés tenus par des musulmans en tuniques longues et aux barbes taillées selon les préceptes de l'islam le plus rigoureux. D'autres jeunes mères de famille, celles-là rigoureusement voilées, font de la même façon la queue à la caisse entre des Anglais aux oreilles percées et aux avant-bras couverts de tatouages. Cette carte postale d'une Grande-Bretagne moderne et multiculturelle où cohabitent tranquillement entre des maisonnettes de briques et des pelouses vert vif diverses communautés apparaît depuis quelques jours comme une illusion.

«Je vois maintenant ces gens différemment», dit une vieille dame anglaise qui tire son chariot dans l'une des rues de Beeston. «C'est comme si les musulmans avaient vécu ici en ayant une double vie. Même si je sais que ces jeunes étaient isolés dans leur communauté, je ne me sentirais plus jamais vraiment tranquille ici», dit-elle. Dans la quincaillerie Zaccaria Moneysaving Superstore, le vendeur, à la barbe fournie comme celle d'un taliban, est inquiet. «Les musulmans vont être les principales victimes de cette histoire. Ces événements vont être utilisés contre notre communauté, alors que la majorité des musulmans mènent des vies tranquilles», dit-il.

C'est pourtant leur profil parfaitement ordinaire qui rend les kamikazes de Beeston encore plus inquiétants pour les Britanniques. Le «professeur de la mort», comme est surnommé Mohammed Sidique Khan par le journal local Yorkshire Evening Post, était un éducateur apprécié dans tout le quartier. Père d'une petite fille, auteur d'une brochure contre la drogue, il avait même été invité par le député local à visiter le Parlement à Londres pendant l'été 2004. Et, même si son nom est apparu en 2004 dans une enquête du MI5, le service de sécurité intérieure britannique, aucune surveillance n'a été mise en place autour de ce jeune homme tranquille. La municipalité lui avait même attribué 4 000 livres sterling sur des subventions européennes pour créer des salles de sport pour garçons, dont l'une dans l'entresol d'une mosquée du quartier.

Il y avait encore moins de raisons de soupçonner Shahzad Tanweer. Cet amateur de cricket et d'arts martiaux, qui aidait parfois à tenir le magasin de fish'n chips de son père, avait cessé ses incartades de petit délinquant grâce à l'islam et à l'influence de Sidique Khan et de ses salles de sport. Même profil pour Hasib Hussain, un costaud souvent impliqué dans des bagarres au collège, mais que le sport et un retour à la religion avaient transformé. Les fréquents voyages des trois jeunes gens en Arabie saoudite, mais surtout au Pakistan, n'ont pas plus attiré les soupçons, tant les liens sont étroits entre les Britanniques issus des anciennes colonies et leurs pays d'origine. Leurs séjours dans des madrasas (écoles coraniques) fondamentalistes n'ont pas non plus été remarqués, si ce n'est par les responsables de certaines mosquées de Beeston, qui les ont invités à aller faire ailleurs leurs cinq prières quotidiennes. Rien ne semblait non plus prédisposer le quatrième membre du commando, Germaine Lindsay, à se transformer en bombe humaine. Jamaïquain amateur de kick-boxing, converti à l'islam et marié à une Britannique elle aussi convertie, il avait rencontré Sidique Khan alors qu'il vivait dans une ville proche de Leeds. Il était resté en contact avec lui, mais n'appartenait pas à un groupe radical particulier.

L'artificier présumé du groupe, le diplômé en biochimie Magdy el-Nashar, 33 ans, arrêté vendredi dernier au Caire, n'avait pas été plus remarqué pendant ses cinq années d'études à l'université de Leeds. «Son sujet de doctorat était le «développement d'une nouvelle matrice pour l'immobilisation des enzymes dans les biotechnologies», dit la porte-parole de l'université, qui précise qu'il «bénéficiait d'une bourse du gouvernement égyptien». La police a pourtant trouvé dans son appartement une pleine baignoire de TATP, l'explosif artisanal utilisé dans les attentats.

Que l'organisation finale de l'opération ait ou non reposé sur un sixième homme lié directement à al-Qaida, et qui aurait pu, selon des sources policières, quitter le Royaume-Uni la veille des attentats importe peu. Le profil terriblement banal des kamikazes de Beeston, jeunes musulmans britanniques parmi d'autres devenus le bras armé d'al-Qaida au coeur de Londres, constitue déjà pour les experts britanniques une menace d'un genre nouveau. Recrutés par Internet et les chaînes de télévision par satellite plutôt que par des réseaux d'anciens moudjahidins afghans, les bombes humaines de Leeds ont en même temps que les wagons du métro londonien mis à mal le modèle multiculturel britannique.
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