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 Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik)

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Toxik
Sublime Conteur des Mille et Une Nuits
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Toxik


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MessageSujet: Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik)   Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik) EmptyJeu 5 Mai - 4:25

Extrait d'une interwiew de Boris Cyrulnik
[...]

Mais certains étaient des enfants d’immigrés plutôt bien intégrés en Europe...
Ils devaient faire partie de ces gens qui n’avaient pas réussi à passer le cap de l’adolescence. Il y en a de plus en plus dans nos pays, 30% en moyenne, parce qu’on ne sait pas s’en occuper. Ces jeunes qui flottent sont des proies parfaites pour les sectes et les mouvements extrémistes. Quand on ne sait pas qui on est, on est ravi qu’une dictature vous prenne en charge et, dès l’instant où l’on se soumet à un maître, à un texte unique, on devient fanatique. De plus, la mondialisation angoisse beaucoup de gens, qui ont l’impression d’être dépersonnalisés. Les personnes angoissées se sécurisent en obéissant à quelqu’un qui leur dit «voilà comment il faut se comporter». La soumission, chez ces gens-là, provoque la disparition de l’angoisse.

Vous ne pensez donc pas que la mondialisation économique induise une «mondialisation psychique», la naissance d’une sorte d’«inconscient collectif mondial» qui nous permet de nous adapter aux flots d’idées et d’informations venues de toutes parts?
Non. Il peut y avoir une mondialisation sur le plan technique mais pas sur le plan psychologique. Au contraire, si je veux voir le monde, il faut que j’accepte de ne pas tout percevoir. L’identité est comme la parole. Lorsqu’un bébé arrive au monde, il possède plusieurs milliers de phonèmes. Mais pour parler, il est obligé d’en réduire le nombre entre 100 et 300, selon les langues. L’identité, aussi, est une réduction: je renonce à mille choses que je ne pourrai jamais intégrer pour être la personne que j’espère devenir. Aujourd’hui, avec la mondialisation, beaucoup de gens cherchent à retrouver leurs racines pour pouvoir «se réduire» afin d’acquérir une identité.

Le repli identitaire serait donc dû à l’expansion trop brutale du «modèle» occidental?
Il y a effectivement retour à une identité forcenée, qui devient une aliénation. Comme c’est l’Occident qui a les armes, l’argent et la technologie, il y a de fortes chances pour que les mentalités occidentales se mondialisent. Soit les gens s’y plieront mais seront malheureux. Soit, à l’opposé, la haine de l’Occident grandira, comme actuellement. Des identités imaginaires, vieilles de plusieurs siècles ou même de plusieurs millénaires, continueront à resurgir. Nous avons donc le choix entre la «désidentification» et l’aliénation.

Il n’y a pas de solution médiane?
Si. Pour éviter d’être aliéné par une identité, il faut que les gens sachent qu’elle est constituée d’un patchwork de différents éléments. Toutes les identités sont le produit de l’héritage d’un père, d’une mère et d’une religion que chacun interprète selon son contexte culturel. En France, par exemple, les Bretons sont très fiers de leur vaisselle peinte de Quimper mais bien peu savent que ce style a été créé par un Italien immigré en Bretagne, il y a un siècle.

Vous avez évoqué les problèmes graves des adolescents d’aujourd’hui, qui «flottent» de plus en plus. De fait, on n’a jamais aussi bien compris les enfants que maintenant et pourtant, il n’y a jamais eu autant de névroses précoces, de suicides d’adolescents, de délinquance.
Ce n’est pas paradoxal. Tous les progrès se payent. Le prix de la liberté, c’est l’angoisse. Aujourd’hui, on aide les enfants à développer leur personnalité, à prendre conscience d’un tas de choses. Ils sont plus intelligents, plus vifs, mais plus angoissés. On s’en occupe très bien à la maternelle et à l’adolescence, on les abandonne. La société ne prend pas le relais des parents. Du coup, un adolescent sur trois s’effondre, après le bac généralement. Pour éviter cela, il faudrait davantage de structures sociales et culturelles qui leur permettraient de donner un sens à leur vie, en encourageant la créativité, la parole, l’être ensemble, l’élan vers l’autre. Or, on ne le fait pas.
Problème de l’adolescent: «qu’est ce que je vais faire de ce qu’on a fait de moi?». Pour répondre à cette question, il doit être entouré de structures affectives (des groupes partageant la même activité, des copains) et pouvoir travailler. Mais la technologie a provoqué une telle révolution qu’actuellement, l’école a le monopole du tri social. Si un gamin ou une gamine s’y épanouit, il réussit des études et apprend un métier. Il fera partie des deux adolescents sur trois qui profitent de l’amélioration des structures de la petite enfance. Mais un enfant sur trois ne se plaît pas à l’école, s’y sent humilié et n’a pas la possibilité de s’épanouir ailleurs. Il se retrouve largué dans les quartiers, sans travail, et souvent sans famille... Comment fait-il pour retrouver son estime de soi? Il accomplit des actes «ordaliques», c’est-à-dire qu’il se met à l’épreuve, retrouve des rituels d’intégration archaïques comme la violence, la bagarre, la drogue.


Vous dites «il n’y a pas de famille». N’est-ce pas plutôt que la famille évolue?
Il n’y a pas de famille ET la famille évolue, comme elle l’a toujours fait. Quand ces gosses rentrent chez eux, il n’y a personne. Le père n’est pas là, la mère non plus. Pourquoi s’isoleraient-ils dans une maison vide alors qu’il y a des copains dans la rue? Dans certains pays d’Amérique latine, où j’ai travaillé, ils disent qu’ils se sont disputés avec leur mère ou leur beau-père et qu’ils sont partis. Dans la rue, où la vie est physiquement très dure, il y a toujours un événement, une fête, un vol, un truc à partager; on parle et on vit. Ces enfants-là s’adaptent à l’absence de famille par la délinquance. Un petit Colombien des rues qui n’est pas délinquant a une espérance de vie de dix jours: il est éliminé s’il ne s’intègre pas dans une bande. La délinquance est une fonction d’adaptation à une société folle.

Mais comment faire? Renvoyer les femmes à la maison?
Non. Mais il faut qu’il y ait quelqu’un, homme ou femme. Dans certaines cultures, où il y a encore des familles élargies, il y a toujours un adulte à la maison. Ailleurs, il faut innover. Au Brésil par exemple, des Brésiliens décident de fabriquer des familles qui n’ont rien à voir avec le sang, avec le biologique. Un vieux monsieur dit à une vieille dame: «j’en ai marre de descendre les pentes raides des favelas, je vais entretenir la maison»; la vieille femme dit: «moi, je vais m’occuper des enfants du quartier». Et puis un autre, plus jeune, dit: «moi, je ramènerai de l’argent car j’ai un petit boulot». Ce sont des familles verbales, qui passent une entente pour se protéger, s’attacher, faire la fête et s’engueuler, comme dans toutes les familles. La délinquance disparaît instantanément de ces foyers.

En Occident, la famille évolue très difficilement; non dans les faits, mais dans les lois et les mentalités.
On est partis sur un contresens, en parlant de «famille traditionnelle». Or, celle-ci est apparue au xixe siècle en Occident, en même temps que les usines. C’était une adaptation à la société industrielle: l’homme était une annexe de machine et la femme une annexe d’homme. L’usine fonctionnait, le château fonctionnait, les églises fonctionnaient. L’ordre régnait. Les individus, presque toutes les femmes et la plupart des hommes, étaient psychologiquement massacrés. Mais une minorité, 2% de la population environ, pouvait se développer correctement. Ils se mariaient pour transmettre leurs biens. A l’époque, cette famille traditionnelle était d’ailleurs assez peu répandue car la plupart des ouvriers ne se mariaient pas (puisqu’ils n’avaient rien à transmettre). Cette société a disparu, la famille traditionnelle existe de moins en moins mais le modèle est toujours dans les esprits. Et les lois commencent seulement à changer.
Quand une seule théorie se met en place, l’évolution des mentalités est très lente. Il faut mener des «guerres verbales», débattre, publier, pour faire avancer les choses. On peut inventer mille formes de familles différentes mais les enfants ont besoin d’un lieu de protection, d’affection et de développement, avec des interdits: l’inceste et d’autres prescriptions qu’ils peuvent négocier.


La notion de résilience que vous développez dans vos derniers ouvrages1 fait une très belle carrière. Pourquoi un tel succès?
Quand on se penche sur les enquêtes épidémiologiques mondiales de l’OMS, on constate qu’aujourd’hui, une personne sur deux a été ou sera gravement traumatisée au cours de sa vie (guerre, violence, viol, maltraitance, inceste, etc.). Une personne sur quatre encaissera au moins deux traumatismes graves. Quant aux autres, ils n’échapperont pas aux épreuves de la vie. Pourtant, le concept de résilience, qui désigne la capacité de se développer dans des conditions incroyablement adverses, n’avait pas été étudié de manière scientifique jusqu’à une période récente. Aujourd’hui, il rencontre un succès fabuleux. En France, mais surtout à l’étranger. En Amérique latine, il y a des instituts de résilience, en Hollande et en Allemagne, des universités de résilience. Aux Etats-Unis, le mot est employé couramment. Les deux tours du World Trade Center viennent d’être surnommées «the twin resilient towers» par ceux qui voudraient rebâtir.

Pourquoi ce concept n’a-t-il pas été étudié plus tôt?
Parce qu’on a longtemps méprisé les victimes. Dans la plupart des cultures, on est coupable d’être une victime. Une femme violée, par exemple, est souvent condamnée autant que son agresseur: «elle a dû le provoquer», dit-on. Parfois, la victime est même punie plus sévèrement que l’agresseur. Il n’y a pas si longtemps, en Europe, une fille qui avait un enfant hors mariage était mise à la rue alors que le père ne courait guère de risques. D’autre part, les victimes des guerres ont honte et se sentent coupables de survivre. La famille, le village les soupçonne: «s’il rentre, c’est qu’il a dû se planquer ou pactiser avec l’ennemi».
Après la Deuxième Guerre mondiale, qui fut la plus meurtrière de l’Histoire, on a basculé dans l’excès inverse. Les victimes sont devenues héroïques: elles devaient faire une carrière de victime car on pensait que si elles s’en sortaient, cela relativiserait les crimes des nazis. A l’époque, René Spitz et Anna Freud décrivent des enfants dont les parents ont été massacrés par les bombardements de Londres. Ils sont tous très altérés, pseudo-autistes, en train de se balancer, atteints de troubles sphinctériens. Lorsqu’ils les revoient des années plus tard, Spitz et Anna Freud s’étonnent de leur récupération et écrivent clairement que ces enfants abandonnés passent par quatre stades: protestation, désespoir, indifférence... tous les étudiants apprenaient cela. Mais personne ne s’intéressait au quatrième stade: guérison.


Comment la résilience s’est-elle imposée en psychologie?
Le mot, qui vient du latin resalire (re-sauter) est apparu dans la langue anglaise et est passé dans la psychologie dans les années 1960, avec Emmy Werner. Cette psychologue américaine était allée à Hawaï faire une évaluation du développement des enfants qui n’avaient ni école ni famille, et qui vivaient dans une grande misère, exposés aux maladies, à la violence. Elles les a suivis pendant 30 ans. Au bout de tout ce temps, 30% de ces individus savaient lire et écrire, avaient appris un métier, fondé un foyer: 70% étaient donc en piteux état. Mais si l’homme était une machine, on aurait atteint 100%.

Y a-t-il un profil socio-culturel de l’enfant résilient?
Non mais il y a un profil d’enfants traumatisés qui ont l’aptitude à la résilience, ceux qui ont acquis la «confiance primitive» entre 0 et 12 mois: on m’a aimé donc je suis aimable, donc je garde l’espoir de rencontrer quelqu’un qui m’aidera à reprendre mon développement. Ces enfants sont dans le chagrin mais continuent à s’orienter vers les autres, à faire des offrandes alimentaires, à chercher l’adulte qu’ils vont transformer en parent. Ensuite, ils se forgent une identité narrative: je suis celui qui... a été déporté, violé, transformé en enfant soldat, etc. Si on leur donne des possibilités de rattrapage, d’expression, un grand nombre, 90 à 95%, deviendra résilient. Il faut leur offrir des tribunes de créativité et des épreuves de gosses: le scoutisme, préparer un examen, organiser un voyage, apprendre à être utile. Les jeunes en difficulté se sentent humiliés si on leur donne quelque chose (et si en plus, on leur fait la morale). Mais ils rétablissent le rapport d’équilibre quand on leur donne l’occasion de donner. Devenus adultes, ces enfants sont attirés par les métiers d’altruisme. Ils veulent faire bénéficier les autres de leur expérience. Ils deviennent souvent éducateurs, assistants sociaux, psychiatres, psychologues. Avoir eux-mêmes été des «enfants monstres» leur permet de s’identifier, de respecter l’autre blessé.
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Isis
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MessageSujet: Re: Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik)   Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik) EmptyJeu 5 Mai - 22:58

Sarajevo, Bosnie-Herzégovine, 1995.

Ethologue de formation, Boris Cyrulnik a ouvert en France le champ de la recherche à l’éthologie humaine dans une approche résolument pluridisciplinaire, bouleversant de nombreuses idées reçues sur l’être humain*. Ses deux derniers ouvrages, Un merveilleux malheur et Les Vilains Petits Canards, qui ont connu un immense succès en France, relatent ses travaux sur le concept de résilience, cette capacité à pouvoir surmonter les traumatismes psychiques et les blessures émotionnelles les plus graves : maladie, deuil, viol, torture, attentat, déportation, guerre... Autant de violences physiques et morales auxquelles des millions d’enfants, de femmes et d’hommes sont exposés dans le monde aujourd’hui. S’appuyant sur de nombreux exemples observés sur le terrain, dans son cabinet de psychothérapeute comme lors de ses missions à l’étranger - de la Bosnie au Cambodge, en passant par le Brésil ou la Russie -, il nous explique comment, même dans les cas les plus terribles, les personnes peuvent s’en sortir et reprendre le cours de leur vie, grâce à quelles facultés acquises dans l’enfance et à quels soutiens après l’expérience traumatisante.

Label France : Qu’est-ce qui caractérise un traumatisme et le distingue d’une simple épreuve physique ou morale ?

Boris Cyrulnik : Pour pouvoir parler de traumatisme il faut "avoir été mort", pour reprendre l’expression employée par des écrivains comme Primo Levi, Jorge Semprun [rescapés des camps d’extermination nazis] ou la chanteuse Barbara [victime d’inceste de la part de son père], ainsi que par beaucoup de personnes avec qui j’ai travaillé. Alors que dans l’épreuve, on souffre, on se bagarre, on déprime, on est en colère, mais on se sent bien vivant et on finit par surmonter les choses. Dans le cas d’un traumatisme, les personnes demeurent prisonnières de leur passé et revoient bien souvent pendant des années les images de l’horreur qu’elles ont vécue.

D’autre part, et c’est la psychanalyste Anna Freud qui a expliqué cela, il faut frapper deux fois pour faire un traumatisme : une fois dans le réel (c’est l’épreuve, la souffrance, l’humiliation, la perte) et une fois dans la représentation du réel et le discours des autres sur la personne après l’événement. C’est, en effet, bien souvent dans le discours social qu’il faut chercher à comprendre l’effet dévastateur du trauma.

“Il faut frapper deux fois pour faire
un traumatisme : dans le réel
et dans sa représentation”

L’idée que l’on se fait de ce qui nous est arrivé dépend beaucoup du regard des autres. Si vous avez du dégoût, de la pitié, de l’horreur pour ce qui m’est arrivé, c’est votre regard qui va transformer mon épreuve en traumatisme. Je pense aux femmes violées en disant cela. Elles racontent presque toutes que ce n’est pas la compassion qui les a aidées à s’en sortir, mais quand un homme leur a dit "je compte sur toi". Que quelqu’un ait à nouveau de l’estime pour elles les a réparées en tant que femmes.



L’impact d’un traumatisme dépend donc aussi de la perception, du sens que lui attribue la personne atteinte. Il y aurait une certaine relativité des causes de traumatismes...



BC : Freud s’étonnait de la grande inégalité des traumatismes. Il est en effet très frappant de voir que des personnes s’effondrent pour des raisons qui, pour la plupart des gens et vues de l’extérieur, n’ont aucune gravité. A l’inverse, on voit des gens qui traversent des épreuves immenses et redémarrent dans la vie alors que la majorité d’entre nous se dit qu’elle n’aurait jamais pu s’en sortir. Cette différence de réaction s’explique notamment par la signification que prennent les événements dans l’histoire de chacun.



Quel type d’éducation et de liens avec l’enfant, dès son plus jeune âge, voire avant sa naissance, favorise le développement de ses capacités de résilience ?



BC : On propose la distinction entre les ressources internes et les ressources externes. Les ressources internes sont celles qui ont été imprégnées dans notre mémoire biologique avant la parole, au cours des interactions précoces du bébé avec son entourage. On constate que lorsqu’un enfant est élevé dans un milieu affectivement stable, il acquiert cette confiance primitive préverbale - c’est l’inconscient cognitif, et non l’inconscient freudien du refoulé - qui fait qu’en cas de problème il recevra le "premier coup", il souffrira, il sera malheureux, il pourra même déprimer, mais il aura au fond de lui le sentiment qu’il a été aimé, et donc qu’il est aimable, ce qui lui permettra de garder espoir et de rebondir.





Beyrouth, Liban, 1991.


Cette sécurité affective commence à se construire dans les six dernières semaines de la grossesse, si la mère n’est pas stressée, et surtout la première année après la naissance. D’autre part, elle s’établit à condition que l’enfant participe à une relation triangulaire qui inclut les deux parents, ou tout autre partenaire affectif fort de la mère, que cela soit un autre homme, sa propre mère, son propre père... Ce sont ces trois personnes qui, dans leurs interactions, sont coauteurs du développement de l’enfant, qui n’est pas un récipient passif.

Après le traumatisme du nazisme en Europe, qui avait glorifié l’autorité jusqu’à la destruction des personnalités, on a assisté à un rejet de l’autorité. On a pensé que moins on imposerait de contraintes aux enfants, mieux ils se développeraient. Cela a bousillé une ou deux générations d’Américains en particulier. La notion nouvelle qui apparaît avec la résilience, c’est qu’il faut donner aux enfants des occasions de victoire, pour renforcer leur confiance en eux, ne pas faire à leur place, ne pas trop les protéger car cela crée des personnes qui, à l’adolescence, sont souvent obligées de se mettre à l’épreuve par des conduites à risques, des passages à l’acte pour découvrir qui elles sont et ce qu’elles valent vraiment.



Qu’est-ce que les tuteurs de développement, dont vous parlez, et quel est leur rôle ?



BC : Faire naître un enfant n’est pas suffisant, il faut aussi le mettre au monde, disposer autour de lui les circuits sensoriels et sensés qui lui serviront de tuteurs de développement. Même si un enfant est sain génétiquement, neurologiquement, mais qu’autour de lui il n’existe pas des manières de le toucher, de lui parler, de le toiletter, ou même de le gronder, son développement sera gravement altéré. La privation de contacts et d’affection peut aller jusqu’à entraîner des atrophies physiques et cérébrales. Dans des institutions où les enfants orphelins sont dépersonnalisés, on voit même des filles ne pas se féminiser hormonalement.



Ce qui montre combien l’identité sexuelle est aussi une construction sociale et culturelle...



BC : En effet, la différence entre les sexes est d’ordre hormonal, anatomique, mais aussi énormément d’ordre affectif et culturel. C’est notre civilisation occidentale qui a clivé le biologique d’un côté et le culturel de l’autre, mais ils sont en réalité en interaction. C’est pourquoi un enfant, pour se développer, a autant besoin de glucides que de paroles.



Quelles peuvent être les réactions d’un individu après un traumatisme et à quelle logique obéissent-elles ?



BC : Il faut savoir qu’un traumatisme est réparable mais pas réversible. Il y a une contrainte à la métamorphose. Si on a acquis des ressources internes et qu’autour de nous, après le traumatisme, il y a des ressources externes - des tuteurs de résilience -, on a plus de chances de s’en sortir que de rester blessé. Sinon, on devient vulnérable. L’impact des traumatismes est donc très inégal selon l’histoire des personnes et leur environnement.




Abidjan, Côte d’Ivoire, 1999.



Il existe chez l’être humain des stratégies adaptatives, des troubles post-traumatiques qui visent à moins souffrir. Mais cette adaptation face à un trauma, chez les enfants notamment, n’est pas toujours bénéfique lorsqu’elle entraîne une amputation de leur personnalité, la soumission, le renoncement à devenir soi-même, la recherche de l’indifférence intellectuelle, la glaciation affective, la méfiance ou la séduction de l’agresseur.

Certaines réactions peuvent être salvatrices alors qu’elles sont condamnées par la société. Ainsi, les enfants abandonnés vivant dans les rues, notamment en Amérique latine, ne peuvent survivre qu’à condition de devenir délinquants. Celui qui ne sait pas voler, qui ne sait pas s’associer avec d’autres pour agresser les adultes, a une espérance de vie de huit ou dix jours. Dans leur cas, la délinquance a une valeur adaptative à une société folle.
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MessageSujet: Re: Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik)   Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik) EmptyJeu 5 Mai - 23:00

suite



“Pour se développer, un enfant a autant
besoin de glucides que de paroles”

Autre réaction salutaire dans certains cas après un trauma, le déni de mémoire. Je pense qu’il est respectable, par exemple à l’échelle d’un pays qui a connu une guerre civile et qui a besoin de se reconstruire. Ainsi au Cambodge où les Khmers rouges mangent aujourd’hui à la même table que les enfants de ceux qu’ils ont assassinés. Comment faire pour coexister et aller de l’avant après des drames pareils si on ne pratique pas le déni ?



Vaudrait-il mieux alors pour les sociétés ne pas assumer sur la place publique certaines horreurs commises ou subies dans le passé pour pouvoir se reconstruire ?



BC : Les Africains du Sud, ayant la connaissance de nos travaux, ont décidé d’organiser tout de suite après l’abolition de l’apartheid des débats entre Blancs et Noirs, et cela s’est terminé par une catastrophe. Cela ravivait les tensions et creusait le fossé entre les communautés, les gens sortaient avec la haine au ventre, parce que la blessure était trop récente.



Ne pensez-vous pas qu’à terme il reste tout de même important pour un pays de pouvoir regarder son histoire en face ?



BC : Cela dépend. Je compare le déni à la réaction des blessés de la route qui, lorsqu’ils arrivent à trouver une position antalgique, refusent d’être bougés si on veut les aider. Ils ont raison, car si on les touche n’importe comment on risque d’aggraver leurs blessures et de les faire souffrir. Mais ils ont également tort car on ne peut pas les sauver en les laissant sur la route. Je pense qu’il faut tenir compte de cet aspect-là. Idéalement, il faudrait pouvoir ouvrir les dossiers tout de suite tout en évitant la guerre civile, ce qui paraît rarement possible, malheureusement.



Quelle attitude devraient adopter les proches, les professionnels, les pouvoirs publics pour aider les personnes traumatisées, notamment les enfants, à guérir et à s’épanouir ?



BC : Il est crucial de souligner que même dans les cas les plus terribles, comme ceux des enfants qui ont assisté au massacre de toute leur famille, il y a toujours de l’espoir, car la plupart des déterminismes humains ne sont pas définitifs. Mais il est indispensable pour cela de ne pas considérer la personne comme fichue. Déclarer qu’un enfant est foutu et l’abandonner à son sort revient à créer les conditions de ce qu’on a prédit. Il ne faut pas réduire la personne à son trauma ou l’enfermer dans une position de victime.

“Faire taire les personnes traumatisées
empêche leur guérison”

D’autre part, la possibilité de résilience dépend beaucoup des réactions émotionnelles de l’entourage, pour qui il est souvent très difficile de supporter la représentation de l’atteinte que leur enfant, leur conjoint ou leur parent, a subie. Mais ce n’est surtout pas en plongeant avec lui que l’on va aider l’enfant, la femme, l’homme blessés.



Quelle est l’importance de la parole dans la guérison ?







Rue d’Antigua, Guatemala, 1998.


BC : Il est très important de ne pas faire taire les personnes traumatisées. Si on les réduit au silence, parce qu’il est trop dur d’entendre ce qu’elles ont à raconter, parce qu’on ne l’accepte pas, leur personnalité va se cliver. Une partie d’elles-mêmes, qui sera obligée de rester secrète, pourra alors s’exprimer par des changements d’humeur ou de l’agressivité en apparence inexplicable. Les soldats des guerres non assumées (Algérie, Vietnam) par leur pays ne peuvent ainsi jamais s’en sortir, tandis que ceux qui ont été soutenus par leurs proches ou la société ne développent pas de syndrome posttraumatique.

Enfin, il faudrait offrir l’occasion à la victime de donner, de se rendre utile, afin qu’elle puisse réparer son estime de soi. Nous avons là tout un travail culturel à mener pour ne pas nous contenter d’assister les personnes. Dans le cas d’enfants en difficulté, violents, délinquants, il s’agit de les responsabiliser en leur confiant des tâches rémunérées qui les valorisent et qui soient utiles à la communauté, comme cela se fait en Grèce, en Suède ou en Islande par exemple.



Et les tuteurs de résilience ?



BC : On doit disposer autour des enfants blessés des tuteurs pour les aider à reprendre leur développement. Ce qui compte, c’est d’inviter ces enfants à faire quelque chose de leur trauma, sans attendre que les hasards de la vie placent sur leur chemin une rencontre, une passion qui leur permettra de redémarrer. C’est pourquoi, s’il leur est trop difficile d’exprimer verbalement ce qui leur est arrivé, nous proposons aux enfants d’autres modes d’expression, notamment artistiques (le dessin, l’écriture de pièces de théâtre, de poésie...), qui permettent la maîtrise de l’émotion et la mise à distance du trauma.

Enormément d’anciens enfants blessés s’engagent dans des activités artistiques ou militantes au service des autres. Presque tous cherchent à comprendre le pourquoi de ce qui leur est arrivé et développent une capacité d’intellectualisation importante. Ce qui est pour eux un mécanisme de défense précieux a aussi le mérite de profiter à la société tout entière. Ces modes de résilience sont culturels et bénéfiques pour tous. Ils pourraient facilement être mis en œuvre par toutes les cultures.



Y a-t-il des expériences insurmontables en elles-mêmes ?



BC : Il y a des situations où le choc du réel est tellement fort que l’être humain ne peut plus rebondir. D’autres aussi où l’absence de sens prive l’individu de défense pour réagir. Dans les camps d’extermination nazis, par exemple, ceux qui sont partis les premiers se demandaient pourquoi ils étaient là, ils ne comprenaient pas, alors que les communistes, les opposants politiques, les résistants, qui savaient pourquoi ils étaient là, tenaient mieux le coup et arrivaient à se battre et à s’organiser.



Les capacités de résilience varient-elles en fonction de l’âge, sont-elles très différentes entre un enfant et un adulte ?



BC : Ce qui traumatise un enfant n’est pas ce qui traumatise un adolescent ou un adulte. Avant la parole, ce qui traumatise un enfant, c’est la perte affective, son monde se vide. Après, avec la parole, c’est ce qu’on dit de son traumatisme, « le pauvre, il a perdu sa mère, il vaut moins que les autres ». Ce sont des phrases qui étaient déjà prononcées pour les bâtards. Pour un adulte, c’est la signification que son histoire donne à ce qui lui est arrivé qui peut être traumatisante.

Un enfant a une plasticité supérieure à celle d’un adulte, mais même âgés, les êtres humains ont encore la capacité de récupérer et de s’adapter, nous le vérifions dans le cas de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. S’ils oublient la parole, ils développent d’autres modes de communication avec les autres que nous devons apprendre à décoder.



Y a-t-il un type de culture qui soit plus favorable qu’un autre au développement de personnes résilientes ?



BC : Pour que la culture offre des tuteurs de résilience, il faut qu’elle engendre des acteurs bien plus que des spectateurs. C’est pourquoi j’oppose la « culture créative » à la « culture passive », qui domine nos sociétés de consommation et de divertissement.

Les cultures favorables à la résilience sont celles où tout le monde accède et participe à la culture, en sortant, en allant au spectacle, en lisant, en discutant de ce qu’on a vu, ressenti, face à des histoires qui traitent des problèmes de chacun. C’est une fonction importante de l’art que de mettre en scène nos représentations intimes, dont on pourra parler avec nos proches.



Comment expliquez-vous la violence de certains adolescents dans nos sociétés ?



BC : Je pense qu’elle repose notamment sur un problème d’éducation précoce. Le façonnement de l’interdit se joue en grande partie au cours de la deuxième année. C’est le moment où les enfants doivent apprendre l’interdit comportemental, lorsque l’empathie, l’aptitude à se représenter le monde de l’autre se met en place, l’enfant doit savoir qu’il ne peut pas tout se permettre. Or, si un enfant est entouré par des parents qui font tout à sa place et hésitent à lui interdire quoi que ce soit, il a de grandes chances de devenir un adolescent violent, parce qu’il ne saura pas poser de limites à ses désirs.



Quel est l’équilibre à trouver entre la sanction et l’éducation des enfants, des adolescents délinquants ?



BC : La sanction est nécessaire parce que si on ne les punit pas, ils se puniront eux-mêmes, notamment par des conduites autodestructrices. Je vous citerai le cas de ces deux frères qui se bagarraient pour jouer et dont l’aîné, frappé à l’estomac, est décédé d’une hémorragie interne avant l’arrivée des secours appelés par leurs parents. Ceux-ci décidèrent de ne pas révéler les circonstances de la mort de leur fils pour ne pas envoyer leur cadet en prison. Ce garçon que j’ai suivi en psychothérapie, hyperdoué, hyperintelligent, s’est puni de différentes façons pendant une quinzaine d’années. J’affirme que si ce garçon avait été sanctionné par la société, qui a le devoir d’énoncer et de rappeler la loi, il aurait payé, il aurait souffert, et il aurait été libéré de cette culpabilité.

D’autre part, il faut privilégier la responsabilisation à travers des démarches de réparation. On demandera, par exemple, à un enfant qui attaquait des vieilles dames d’aller faire leurs courses. A travers le lien qui s’établit entre eux et leur « victime », grâce à l’utilité de ce qu’ils font, ces enfants acquièrent une fierté, un respect des autres ou de leur quartier étonnant. Ces expériences donnent de très bons résultats car les enfants qui commettent ces actes sont généralement des enfants désinsérés, largués, sans repères. Ils dérivent souvent vers des sectes, des bandes, qui glorifient la violence et la brutalité, mais où ils trouvent des règles et des lois, souvent très dures d’ailleurs.



Que pensez-vous de la prison ?
Est-elle toujours la solution ?



BC : La prison, c’est une école de délinquance, c’est une perversion. Tous les patients que j’ai eus et qui étaient passés par là m’ont raconté qu’en prison ils avaient appris à perdre le sens de l’autre et à éteindre en eux tout sentiment humain pour éviter de souffrir. Quand ils sortaient de prison, ils étaient encore plus violents qu’en y entrant. La société doit trouver de véritables solutions aux problèmes de la violence et réfléchir à ses causes socio-économiques.

Entretien réalisé par Anne Rapin

* L’éthologie est l’étude scientifique du comportement des animaux dans leur milieu naturel. Boris Cyrulnik, notamment dans le cadre de ses travaux sur l’attachement, a combiné les enseignements et la méthodologie de l’éthologie, de la linguistique, de la psychiatrie, de la neurologie et de la biologie pour avoir l’approche la plus globale et la plus juste de la place de l’homme dans le vivant.

Pour aller plus loin

De Boris Cyrulnik :

• Mémoire de singe et paroles d’homme (1983), éd. Hachette, Paris, 1998.
• Sous le signe du lien (1989), éd. Hachette, Paris, 1997.
• Les Nourritures affectives, (1993), éd. Odile Jacob, Paris, 2000. Traduit en allemand, danois, espagnol, italien, néerlandais, polonais, portugais (Portugal et Brésil), et russe.
• Un merveilleux malheur, éd. Odile Jacob, Paris, 1999. Traduit en allemand, espagnol, italien, portugais.
• Les Vilains Petits Canards, éd. Odile Jacob, Paris, 2001. Traduit en allemand, espagnol, italien, néerlandais, danois, coréen (japonais et portugais à venir).








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MessageSujet: Re: Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik)   Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik) EmptyLun 9 Mai - 16:59

Boris Cyrulnik a écrit:
Ces jeunes qui flottent sont des proies parfaites pour les sectes et les mouvements extrémistes. Quand on ne sait pas qui on est, on est ravi qu’une dictature vous prenne en charge et, dès l’instant où l’on se soumet à un maître, à un texte unique, on devient fanatique.

On joue avec leurs sentiments avant qu'ils aient appris à se servir de leur raison et de leur bon sens.
Boris Cyrulnik a écrit:
Les personnes angoissées se sécurisent en obéissant à quelqu’un qui leur dit «voilà comment il faut se comporter». La soumission, chez ces gens-là, provoque la disparition de l’angoisse.
On est d'autant plus angoissé dans le monde moderne quand on ignore la diversité des personnes et des cultures.
Boris Cyrulnik a écrit:
Non. Il peut y avoir une mondialisation sur le plan technique mais pas sur le plan psychologique.
(...)
Comme c’est l’Occident qui a les armes, l’argent et la technologie, il y a de fortes chances pour que les mentalités occidentales se mondialisent.
Les gens de la rue sont peu influencés par le leadership des armes ou de la technologie, si ce n'est à travers les médias, qui nous transmettent un "symbolisme" exacerbé des armes et de la technologie.

Je n'ai pas tout lu attentivement, vous exagérez les filles, c'est trop long Yeux roulants
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MessageSujet: Re: Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik)   Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik) EmptyLun 9 Mai - 17:11

Faj a écrit:
Boris Cyrulnik a écrit:
Ces jeunes qui flottent sont des proies parfaites pour les sectes et les mouvements extrémistes. Quand on ne sait pas qui on est, on est ravi qu’une dictature vous prenne en charge et, dès l’instant où l’on se soumet à un maître, à un texte unique, on devient fanatique.

On joue avec leurs sentiments avant qu'ils aient appris à se servir de leur raison et de leur bon sens.
Boris Cyrulnik a écrit:
Les personnes angoissées se sécurisent en obéissant à quelqu’un qui leur dit «voilà comment il faut se comporter». La soumission, chez ces gens-là, provoque la disparition de l’angoisse.
On est d'autant plus angoissé dans le monde moderne quand on ignore la diversité des personnes et des cultures.
Boris Cyrulnik a écrit:
Non. Il peut y avoir une mondialisation sur le plan technique mais pas sur le plan psychologique.
(...)
Comme c’est l’Occident qui a les armes, l’argent et la technologie, il y a de fortes chances pour que les mentalités occidentales se mondialisent.
Les gens de la rue sont peu influencés par le leadership des armes ou de la technologie, si ce n'est à travers les médias, qui nous transmettent un "symbolisme" exacerbé des armes et de la technologie.

Je n'ai pas tout lu attentivement, vous exagérez les filles, c'est trop long Yeux roulants

Je vais me faire malpoli Rougir

Tes commentaires sont hors sujet faj , ce n'est pas cela qu'il parle , relis le texte
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MessageSujet: Re: Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik)   Il y a eu une vie après l'horreur (Boris Cyrulnik) EmptyLun 9 Mai - 18:58

J'ai bien vu Seçil. Mais la longueur des textes est quelque peu "traumatisante"
Langue
C'est très intéressant malgré tout, je conseille aux lecteurs de ce forum de lire aussi : https://forum-tfe.forumactif.com/portal.forum?article=567&pid=1
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