Débat à l'Assemblée Nationale en 2004 concernant l'adhésion de la Turquie à l'UE, c pas mal instructif -pour qui sait écouter :
http://www.assembleenationale.fr/vod/videoquestions/questions_041221.htm#
Le discours de Jean-Marc Ayrault du groupe socialiste est
Quelques extraits :
-Quand Jacques Chirac met en évidence les liens historiques qui unissent la Turquie et l’Europe depuis Byzance, Nicolas Sarkozy le contredit sans ménagement : Si la Turquie était Européenne ça se saurait.
-C’est la polyphonie des peurs, l’UMP et l’UDF font un saut de simplicité pour exprimer que la Turquie et l’Europe sont incompatibles.
On convoque l’Histoire, la géographie, la démographie, le PIB, la religion. On rejoue le siège de Vienne, la bataille de Lépante, on évoque le déferlement migratoire, l’instabilité frontalière de l’Irak, l’Iran ou de la Syrie, on invoque les différences culturelles mais sans jamais dire précisément M. Sarkozy, M. Bayrou -c’est vous qui le suggérez- l’impossibilité d’intégrer 70 millions de Musulmans dans une Europe de 400 millions d’habitants : dites le franchement M. Bayrou, dites le franchement M. Sarkozy.
-En attisant les peurs et les fantasmes, vous prenez la responsabilité en effet de brouiller les enjeux, et de conclure leurs électeurs à exprimer immédiatement
leur refus de la Turquie en s’opposant à la Constitution Européenne. Voilà comment d’une pierre on peut commettre deux catastrophes. ===> bien vue c'est en effet ce qui s'est passé.
-Je rappelle la position des socialistes, c’est que ce processus de négociations avec la Turquie sera long 10-15 ans, peut-être plus et qu’il sera souverainement tranché par chacun des Etats membres ; c’est ça la réalité, ce n’est pas de jouer avec les peurs, c’est de dire la vérité. Le courage en politique ce n’est pas de chevaucher les peurs, il n’est pas de désigner des boucs-émissaires trop commodes. M. le premier Ministre vous aviez donné le mauvais exemple en parlant des bureaux anonymes de Bruxelles, la Constitution Européenne pour d’autres et maintenant voilà
la Turquie pour justifier nos renoncements mais aussi nos impuissances. Mes chers collègues, je voudrais vous le dire sincèrement, la France se perd à se recroqueviller sur elle-même, à vivre dans l’esprit d’une forteresse assiégée. Elle abandonne la capacité de peser sur la marche de l’Histoire, d’influencer le cours de l’Europe, elle renvoie l’image d’une nation déboussolée, sans repère, en crise de confiance.
C’est ce découragement, cette tentation du repli qui sont aujourd’hui notre ennemie et pas la Turquie.. ===>le rejet violent de l'adhésion turque en France est au fond symptomatique d'une crise d'identité et de confiance plus personnelle.
-Alors arrêtons de faire croire que l’Europe puissante se bâtira par rejet ou décret.
-Où est la grande politique européenne de la France?
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Y a un discussion très intéressante
en cours sur ptikolkums http://www.ptilokum01.levillage.org/viewtopic.php?t=886