Génocide arménien: la Turquie demande à l'Arménie de participer à une commission commune d'enquête sur les massacres
AP | 14.04.05 | 08:55
ANKARA (AP) -- Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré devant le Parlement que son gouvernement appelait l'Arménie à participer à une commission commune d'enquête sur les massacres des Arméniens pendant et après la première guerre mondiale.
Abdullah Gul a précisé mercredi que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a envoyé une lettre au président arménien Robert Kotcharian, pour inviter l'Arménie à créer une commission de recherche commune.
La Turquie, qui n'entretient aucune relation diplomatique avec l'Arménie, ne reconnaît toujours pas le génocide arménien tandis que l'Arménie accuse la Turquie d'avoir tué jusqu'à 1,5 million d'Arméniens pendant le premier conflit mondial et à la chute de l'empire ottoman dans le cadre d'une campagne pour forcer les Arméniens à quitter l'est de la Turquie.
L'appel plutôt inhabituel par son caractère direct du ministre turc survient deux semaines avant le 90e anniversaire de la date que les Arméniens commémorent comme étant celle du début des massacres. Autre fait inhabituel de la part d'Ankara, le ministre a reconnu que la Turquie a négligé de répondre de manière adéquate aux accusations arméniennes. «Malheureusement, la Turquie n'a pas fait le travail nécessaire et cela a conduit à la fausse image d'une Turquie qui cherche à cacher quelque chose», a-t-il souligné.
La Turquie cherche ainsi à atténuer la pression arménienne sur les pays européens et les Etats-Unis pour qu'à cette date, ils reconnaissent ces massacres comme un génocide.
Il n'y a encore eu aucune réaction officielle en Arménie à l'appel de Gul, mais en février dernier, le ministre arménien des Affaires étrangères Vardan Oskanyan avait affirmé qu'Erevan n'avait aucune intention d'effectuer des recherches complémentaires sur une question qui est déjà considérée comme un fait historique avéré.
Pour l'heure, seules la France et la Russie ont officiellement reconnu le génocide arménien. AP