Les idées reçues sur les migrants
Le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme a désigné la reine Paola comme la migrante du jour à l'occasion de la Journée internationale du migrant. La date du 18 décembre a été retenue par l'Assemblée générale des Nations unies (ONU) pour célébrer la Journée Internationale des migrants.
Selon le Centre, les migrants sont essentiellement perçus, aujourd'hui, de manière méfiante à cause d'une perception de la réalité souvent biaisée par des clichés. "Le migrant n'est ni un délinquant ni un envahisseur. Un migrant c'est chaque femme, chaque homme qui prend la décision de quitter son pays, temporairement ou non. Qu'ils soient demandeurs d'asile ou étudiants, venus rejoindre un conjoint - fut-il prince royal - ou travailler. Ces hommes et ces femmes ont des droits fondamentaux que tous les Etats d'accueil se doivent de respecter", explique encore le Centre pour l'égalité des chances.
[perrin1] Pour combattre les idées reçues, le Centre a fait réaliser trois études scientifiques par Nicolas Perrin, chercheur du Groupe d'études de démographie appliquée de l'UCL. Son premier sujet concerne les étrangers. Pour lui, la discordance entre réalité et perception provient essentiellement de l'utilisation courante du terme "étranger" pour désigner la personne d'origine étrangère quelle que soit sa nationalité. En effet, si le nombre d'étranger ne croît plus, le nombre de personnes d'origine étrangère augmente assurément. Les arrivées d'étrangers ne font donc plus croître la population étrangère, en raison de l'accroissement du nombre d'étrangers devenant belge.
[foule rue neuve] Le chercheur s'est ensuite penché sur les demandeurs d'asile. "L'évolution du nombre de demandeurs d'asile fut des plus mouvementées durant les vingt dernières années. Ce nombre s'est aujourd'hui stabilisé à un niveau plus élevé que dans les années 1980, mais assez bas au regard des deux pics historiques que la Belgique connut en 1993 et 2000", explique-t-il dans son étude.
Enfin, en matière de regroupement familial, Nicolas Perrin déplore la présence quasi inexistante de données statistiques permettant de comprendre ce phénomène. Le motif de délivrance des titres de séjour n'est en effet pas enregistré de manière informatique par les instances en charge de la question.