Une étude démonte les idées reçues
Les Africains ont une vie sexuelle très active, les jeunes font l’amour de plus en plus tôt, les couples mariés ont moins de désir sexuel, les célibataires occidentaux peinent à rencontrer des partenaires… voici quelques idées reçues auxquelles une étude publiée dans The Lancet vient de tordre le cou.
Les auteurs, des chercheurs britanniques, américains, sud-américains et français (Inserm) ont étudié la diversité des comportements sexuels à partir de publications scientifiques, d’enquêtes nationales et de bases de données de 59 pays des 5 continents. Le but des scientifiques : mieux connaître les mœurs sexuelles pour que les programmes de prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST) soient plus adaptés et plus efficaces.
Les résultats, publiés samedi sur le site Internet du Lancet montrent d’abord que dans la majorité des pays du monde les individus n’ont qu’un seul partenaire… et que la polygamie est plus fréquente dans les pays riches que dans les pays en développement !
Autres surprises : les gens mariés ont plus de rapports sexuels que les célibataires. Et les jeunes célibataires vivant dans les pays occidentaux ont une vie sexuelle plus active que ceux des pays moins riches. Les premiers seraient 75% à faire état d’une relation sexuelle récente contre seulement 65% dans les pays en développement.
L’entrée dans la sexualité se situe entre 15 et 19 ans. Même si les jeunes femmes africaines et asiatiques ont leur premier rapport sexuel de plus en plus tôt, les chercheurs constatent que contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de tendance vers une plus grande précocité de l’âge de la première expérience sexuelle.
Le Pr. Kaye de la faculté d’hygiène et de médecine tropicale de Londres et ses collaborateurs montrent que ce n’est pas la multiplicité des partenaires qui explique les taux élevés de MST et de sida. C’est en effet dans les pays industrialisés que le nombre de partenaires est le plus élevé et pourtant les taux de MST sont les plus faibles. Ce résultat suggère que les facteurs sociaux tels que le statut social des femmes, la pauvreté et l’accès aux moyens de prévention ont un rôle déterminant en matière de santé sexuelle. En tout cas plus important que celui de la multiplicité des partenaires sexuels.
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