Le polar turc qui assassine le pape
De sombres complots se trament contre le pape sur les rives du Bosphore. Benoît XVI est assassiné à Istanbul au cours de sa visite à la fin du mois de novembre: sa voiture explose sur la route de l'aéroport. Oriano Ciorella, le journaliste italien qui fomente l'attentat est à la solde d'un cardinal membre de l'organisation catholique de l'Opus Dei et de la loge maçonnique P2, rendue célèbre par ses connexions avec la mafia italienne. Le meurtre du souverain pontife à Istanbul entraîne des répercussions dans tout le Moyen-Orient. Pour finir, les Américains menacent de bombarder la Mecque en Arabie saoudite. Aux lecteurs d'imaginer la suite. Ce scénario catastrophe sort de "Attentat contre le pape", roman policier turc paru au printemps dernier. Le polar s'est vendu à 5000 exemplaires et surfe sur la vague littéraire actuelle: l'an dernier, Tempête de métal avait ainsi occupé la tête des ventes en librairie pendant des mois avec le récit des F16 américains mettant la Turquie à feu et à sang. Mais l'intrigue d' Attentat contre le pape prend une tonalité particulière. Les violences contre les chrétiens se multiplient dans le pays. L'auteur, Yücel Kaya, a fait parvenir une lettre à Georges Marovitch, le représentant du Vatican à Istanbul pour réclamer un renforcement des mesures de sécurité lors de la «vraie» venue du pape en Turquie: «Les malheureuses tentatives d'attentats contre Jean Paul II, les récents événements à Trabzon et Samsun (n.d.l.r.: un prêtre italien a été assassiné et un prêtre français poignardé dans ces villes turques) renforcent la probabilité (…) d'un tel complot.»