Ehoud Olmert gèle son plan de retrait de Cisjordanie
Conséquence des ratés du conflit au Liban, le premier ministre israélien renonce à l’un de ses chevaux de bataille. Très critiqué, le gouvernement d’Ehoud Olmert est éclaboussé par une série d’affaires judiciaires.
Eté difficile pour Ehoud Olmert. Le premier ministre israélien a admis que son plan de retrait unilatéral de la Cisjordanie n’était plus à l’ordre du jour, selon son entourage.
Cette opération, baptisée « plan de regroupement », visait à rééditer en Cisjordanie le succès qu’avait connu Ariel Sharon en retirant les forces israéliennes de la Bande de Gaza durant l’été 2005. Il impliquait l’abandon de certaines colonies israéliennes isolées. Malgré les critiques d’une partie de la droite, ce plan, soutenu par George Bush, semblait remporter l’adhésion de l’opinion israélienne. Il avait constitué le cheval de bataille du parti d’Ehoud Olmert, Kadima, lors des dernières élections législatives.
La guerre au Liban a changé la donne. Les milliers de roquettes du Hezbollah qui se sont abattus sur le nord de l’Etat hébreu, tirées principalement depuis le Sud-Liban, mais aussi depuis la bande de Gaza, ont retourné l’opinion. Du moins est-ce l’avis d’Olmert et de ses conseillers, qui jugent ce plan « inopportun » pour le moment. Le gouvernement va se consacrer à la réparation des dommages, après 34 jours de conflit.
Démission du ministre de la Justice
Confiant au début de la crise, Ehoud Olmert sort affaibli de cette guerre. L’armée israélienne n’a pu totalement le Hezbollah. Sous la pression de l’opinion, le premier ministre a dû mettre en place une commission d’enquête sur la gestion du conflit. Le gouvernement d’Ehoud Olmert doit aussi composer depuis quelques semaines avec les ennuis judiciaires.
Dernière en date, l’accusation de harcèlement sexuel qui a poussé le ministre de la Justice, Haïm Ramon, à la démission. Le procureur général d’Israël, l’ait averti vendredi, qu’il envisageait son inculpation. Ramon aurait embrassé de force une femme soldat de 18 ans à l’occasion d’un pot de départ dans son ministère.
Un autre proche d’Olmert, Tzahi Hanegbi, membre de Kadima et président de la très influente Commission de la Défense et des Affaires étrangères de la Knesset, devrait prochainement être inculpé de fraude, corruption et faux témoignage. Le président israélien Moshé Katsav, est également accusé de harcèlement par une ancienne employée, sans qu’il y ait de dépôt de plainte.
Le premier ministre lui-même n’est pas épargné. Le Contrôleur de l’Etat le soupçonne d’avoir bénéficié d’un important rabais dans le cadre d’une transaction immobilière à Jérusalem Une affaire qui tombe on ne peut plus mal, alors que selon un sondage du quotidien populaire Yediot Aharonot, 41% des israéliens réclament la démission du premier ministre.
Accueil 
