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 Les Grecs d’Albanie et les Albanais

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Faj
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MessageSujet: Les Grecs d’Albanie et les Albanais   Les Grecs d’Albanie et les Albanais EmptyLun 7 Aoû - 15:30

Sud de l’Albanie : retrouvailles en chansons avec les voisins grecs

« Eux » et « nous », les Grecs d’Albanie et les Albanais : tels sont les acteurs d’un nouveau documentaire consacré aux relations entre la minorité et la communauté majoritaire. Au-delà des déchirements imposés par la politique, Grecs et Albanais vivent ensemble depuis des siècles, se marient et chantent même les mêmes chansons. La redécouverte d’une longue histoire de relations humaines.

Par Elsa Demo

« Du vin, du vin, à boire pour tout le monde », ou « La fille des vagues » font partie de ces chansons polyphoniques partagées aussi bien par les Albanais que par la communauté minoritaire grecque de la Vallée de Drinos, Zagorija et Pogon. Les chansons et les rituels de mariages mixtes se trouvent par dizaines dans le bureau d’état civil et les archives de Gjirokastra, et ils marquent l’histoire du début de ce documentaire sur les relations entre « eux » et « nous ».

Pluton Vasi, metteur en scène, et Arjan Dodbiba, journaliste et scénariste, se sont fondés sur ces données pour réaliser leur documentaire « Les Voisins », voulant essayer d’évaluer jusqu’où s’érigeait le mur dogmatique qui distingue vraiment les catégories de « nous, les Albanais » et d’« eux, les Grecs ». Le projet fait partie d’un des trois gagnants du Centre National Cinématographique, il sera coproduit par « Art Studio Pegaso » et l’ONG Albania Progress. La télévision grecque ERT se chargera de la distribution.

Le metteur en scène Pluton Vasi raconte. Son expérience de documentariste longue de 13 ans, à la télévision d’état albanaise, riche de nombreux films dont « Jeux de mondes », « Barbe blanche », « Avalanche en trois temps », « La chanson », « Que signifie », qui ont connu du succès dans les festivals internationaux.

Que veut montrer le film « Les Voisins » ?

Il veut montrer la très longue cohabitation humaine, simple et provocante, de la minorité grecque de la Vallée de Drinos, Zagorija et Pogoni avec les Albanais. Dit de cette manière, cela prend un air généraliste. Ce que le documentaire évoque plus spécifiquement, ce sont les mariages mixtes, à travers le rituel des noces qui traduit parfaitement dans des détails la synthèse des rapports et de la cohabitation.

Qu’est-ce qui rend cette cohabitation provocante et pourquoi spécialement dans ces contrées que vous avez mentionnées ?

Parce que si l’on fait attention et si l’on feuillette l’histoire, la politique a toujours frappé les cohabitations. Donc, la doctrine a toujours été théoriquement problématique, alors que là-bas, sur le terrain, les gens ont toujours su vivre ensemble en paix. Naturellement, un mariage mixte défie toujours la doctrine et la politique. Les relations entre États sont toujours éphémères comparé à ce qu’un homme peut vivre avec une femme de la minorité grecque ou vice-versa.

Concrètement, comment vit cette minorité ethnique au sein de la nation albanaise ?

L’histoire nous fournit des indications que notre civilisation ne sait plus lire. Une partie du documentaire concerne la polyphonie. Le rituel de la noce recèle une dizaine de chansons où la langue est la seule variante entre les deux communautés grecque et albanaise. Cette isopolyphonie représente des rituels, des relations et des traditions qui sont presque les mêmes, et montre à quel point les deux entités ethniques se sont acceptées mutuellement. Voici ce qu’il en est dans les grandes lignes, autrement il faudrait remplir des pages entières pour les détails. Le documentaire sert à montrer tout cela à travers des morceaux de vie filmés. Sokol Zhupo nous a été d’une aide précieuse bénévole médiatrice.

Les rituels s’effilochent au rythme du développement de la région, le développement économique des temps modernes, est-ce que cela finit aussi par amenuiser ces relations ?

Les mariages mixtes sont toujours d’actualité. C’est un indice majeur qui dément la thèse de l’effilochage des relations. Bien sûr, les migrations des populations sont importantes, mais j’ai l’impression que c’est la doctrine qui tend à assimiler la réalité, la vie là-bas. Cela aussi fait partie du documentaire.

Même dans le sens de la discrimination et de la violation des droits des minorités ?

Cela aussi c’est une thèse établie par la doctrine. Le documentaire ne traite pas de cette thèse, mais rapporte la vie telle qu’elle évolue là-bas. La réponse à la question de la discrimination, de la reconnaissance des droits, c’est le documentaire lui-même qui l’apportera. Il ne se veut pas un pamphlet politique, mais un miroir des relations entre deux communautés grecque et albanaise, en Albanie qui partagent la vie ensemble depuis belle lurette.

Est-ce que vous excluez une part de fiction de ce thème ?

Le long métrage artistique fait partie de moi. Si je devais me poser cette question, je pense que le documentaire prévaut dans mon âme de documentariste et si un jour je devais me lancer dans un long métrage artistique, il se référerait encore à des faits et des lieux concrets, et à une documentation psychologique. Mais cette fois, ayant collaboré avec un journaliste connu comme Arjan Dodbiba et un professionnel comme Sokol Zhupo, je pense que le documentaire est en vigueur. Même si en Albanie le documentaire continue à être mal compris et qu’il est évident qu’il a besoin de temps et de plus de productions, car c’est un genre que je qualifierais d’élitiste. Nous aimons bien voir 20 ou 30 ans après les documentaires sur les modes de vie et les relations humaines. Souvent, lorsque les documentaires manquent, d’autres documentaires doivent reconstruire des scènes internes pour rapporter l’authenticité des relations de l’époque.

Depuis votre premier documentaire jusqu’à ce dernier, quelle est la constante dans vos recherches et qu’est-ce qui évolue ?

Il y a deux types de documentaires en moi, de factures traditionnelles et émotionnelles, dans certains documentaires j’aime apporter les faits à travers les émotions, et dans d’autres j’aime le faire à travers l’élément rationnel. Mais je reviens à l’idée que les temps modernes ont plutôt besoin d’éléments documentaires rationnels. Nous devons rapporter les relations actuelles pour qu’on puisse voir dans 40 ans ce qui s’est passé, ce qui se passe en Albanie. C’est une mentalité qui fait défaut ici. Le documentaire n’a aucune part de relativisme, il constitue une référence et, des années plus tard, il devient un film artistique dont la créativité reste relative car si l’art ne meurt pas, la vie si. Mais surtout, le documentaire peut et doit être le moins contestable possible.

Est-ce que nos télévisions privées sont prêtes à produire des documentaires ?

Je vois des choses très positives dans bien des chaînes. J’y vois quelques lueurs d’espoirs malgré leur jeune âge. Je suis convaincu que le documentaire a des chances d’évoluer librement. Mais l’endroit où il pouvait se développer à merveille, à la Radio Télévision Albanaise, il a été combattu et détruit pour des raisons dues à la conjoncture politique.

Y a-t-il une histoire précisé à avoir inspiré « Les Voisins » ?

Dans les bureaux de l’état civil à Gjirokastra, nous avons vu une myriade de mariages mixtes, mais l’histoire concrète c’est celle des chansons communes. Ce documentaire dépasse le message qu’il veut véhiculer pour offrir beaucoup du point de vue esthétique.

Pouvez-vous nous dire deux vers des chansons partagées par les deux communautés ?

Je peux vous les dire en albanais, car en grec je ne les connais pas : « du vin, du vin, à boire pour tout le monde ». Ou bien « La fille des vagues », chantée aussi bien par les Grecs que les Albanais. Il y a onze chansons bilingues dans le documentaire.
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