Cinq soldats américains accusés de viol et de meurtre en Irak
L'armée américaine annonce avoir inculpé cinq soldats américains dans l'affaire du viol et du meurtre d'une adolescente irakienne et du meurtre de sa famille en mars dernier à Mahmoudiya, près de Bagdad.
"Le 8 juillet 2006, cinq soldats ont été inculpés pour leur participation présumée dans le viol et le meurtre d'une jeune femme irakienne et de trois membres de sa famille", a indiqué dans un communiqué la 101e division aéroportée de l'armée américaine.
"Le cinquième soldat a été accusé de manquement au devoir pour ne pas avoir signalé le viol et le meurtre de ces civils irakiens, mais il n'est pas présumé coupable d'avoir participé directement à ce viol et ces massacres."
"Tous sont accusés de s'être entendus avec l'ancien première classe Steven D. Green pour commettre ces crimes", est-il précisé dans le communiqué.
Réformé de l'armée et poursuivi pour les mêmes chefs d'accusation, l'ex-soldat Steven Green est soupçonné d'avoir été le meneur dans cette affaire.
A 18 MOIS
En mars dernier, Green se serait rendu, accompagné d'autres soldats, dans une habitation proche de Mahmoudiya où il aurait violé puis tué une adolescente après avoir massacré ses deux parents et sa petite soeur.
Une certaine confusion règne sur l'âge de la jeune femme, qui était âgée de 25 ans selon la justice américaine, 20 ans selon des responsables de l'armée, et seulement 14 ans d'après sa carte d'identité et son certificat de décès.
Abir Kassim Hamza est née le 19 août 1991 à Bagdad, indique cette carte d'identité que Reuters s'est procurée grâce à un proche de la victime. Délivrée en 1993, elle comporte une photographie de l'adolescente alors âgée de 18 mois, les yeux grands ouverts et le front couvert d'une mèche de cheveux bruns.
L'Association des oulémas, organisation de religieux sunnites irakiens, a dénoncé la semaine dernière ces crimes comme révélant le "véritable visage, hideux, de l'Amérique".
L'affaire risque de ternir encore l'image des Etats-Unis en Irak après plusieurs massacres de civils où la responsabilité de soldats américains est mise en cause, notamment dans le meurtre de 24 civils à Hadissa en novembre dernier.
En tout, 16 militaires ont déjà été accusés de meurtres dans le seul mois écoulé.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a demandé mercredi une révision de l'immunité judiciaire accordée aux forces internationales devant la loi irakienne.