THÉ Et FEU
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 Ces Russes qui se disent néo-nazis

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AuteurMessage
Pedro
Honorable Aventurier du Baklava Envoûtant
Honorable Aventurier du Baklava Envoûtant



Nombre de messages : 182
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Date d'inscription : 14/04/2005

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MessageSujet: Ces Russes qui se disent néo-nazis   Ces Russes qui se disent néo-nazis EmptyMer 7 Juin - 17:56

Hello!

Bon allez, encore un article sur la Russie...
Sinon, vous avez vu? La finale de la coupe du monde se fera dans le stad construit pour les JO organisé par Hitler. A part le nouveau toit, tout est resté comme avant. Ils ont le sens de l'humour là-bas...

Pédro
http://www.quefaire.be/Rencontre-litt%E9raire-tch%E9tch%E8ne-Lecture-de-contes-37166.shtml

Allez, nous allons jouer une scène : moi, je suis le Caucasien et vous, à quatre, vous me sautez dessus.» La répétition se déroule dans le jardin d'un club de jeunes du sud de Moscou, quartier industriel particulièrement paisible en ce vendredi soir. «C'est chouette cet endroit, on peut tuer ici sans problème», ont glissé nos accompagnateurs, en arrivant dans cette cour qui semble à l'écart de toute civilisation. Dmitri Demychkine, jeune «Führer» du mouvement «SS», un des mouvements néo-nazis les plus en vogue actuellement en Russie, a réuni là une petite dizaine de jeunes et quelques instructeurs pour un «entraînement». En russe, SS se veut le sigle d'Union slave (Slavianski Soyouz), mais l'allusion aux escouades d'Hitler est évidente pour tout le monde. Face à l'instructeur, ancien champion de lutte, cagoulé pour ne pas être reconnu, six jeunes «combattants» ont d'abord crié «Gloire à la Russie !», exécuté une centaine de pompes d'échauffement, et apprennent maintenant, en rigolant, comment terrasser un homme en se jetant à quatre contre lui.

«Nous nous entraînons à la bataille de rue. Pour l'avenir de notre pays», explique Piotr, 19 ans, l'un de ces jeunes aux cheveux coupés courts. En journée, Piotr affirme être «étudiant en finances» ; en soirée, trois fois par semaine depuis quelques mois, il dit s'entraîner à la lutte pour savoir «défendre ses idées» : «Oui, Hitler fut l'ennemi de la Russie, admet-il. Mais son idéologie était juste. La seule issue pour la Russie, c'est une dictature populaire de type national-socialiste.» «Au total, nous avons 5 500 combattants, réunis en 64 groupes régionaux à travers toute la Russie, et quelque 25 000 sympathisants», affirme le jeune Dmitri Demychkine, lançant des chiffres semble-t-il largement surestimés. Entrecoupés de blagues et de pauses pour admirer les lames et les coups de poing américains amenés par les instructeurs, les exercices de ces jeunes « SS » paraissent un peu irréels, le leader du parti ne cessant lui même de parler de «spectacles» qu'il organise pour la presse. Sauf que ces «SS» sont là en train de répéter très précisément ce qui se produit ces temps-ci plusieurs fois par semaine en Russie : l'agression, et souvent l'assassinat d'étrangers par des bandes de jeunes, aux cris de «Gloire à la Russie !»

Un groupe de musique au nom évocateur : «Zyklon B»

Au moins trente et un meurtres racistes l'an dernier et déjà une vingtaine cette année ont été recensés par l'association de défense des droits de l'homme Sova. Le nombre de skinheads russes, généralement estimé à 50 000, semble pourtant stable ces dernières années. Mais à leurs côtés se développent plusieurs autres mouvements ­ comme l'Union slave ­ qui prônent un nationalisme non seulement virulent, mais aussi physique. «Le nombre total d'attaques racistes est en forte augmentation depuis trois ans, observe Galina Kojevnikova, directrice adjointe de Sova. Et encore, une petite partie seulement des attaques racistes sont répertoriées. Il y a beaucoup de régions de Russie, à commencer par les environs de Moscou, où très peu d'informations circulent.» Que comptent donc faire les jeunes «SS» de Dmitri Demychkine avec ces techniques de «lutte de rue» qu'ils répètent ce soir ? Le petit Piotr répond au nom de toute la troupe : «ça, c'est l'affaire de chacun. Mais rassurez-vous, on ne pourra pas tuer tous les étrangers qui vivent en Russie. A l'avenir, il faudra aussi d'autres méthodes.»

«Les armes à terre ! Tout le monde couché ! Mains sur la nuque ! La gueule au sol !» C'est la sonnerie du téléphone portable de Dmitri Demychkine, qui régulièrement vient rythmer la rencontre. Le jeune russe énumère avec enthousiasme les diverses activités qu'il propose à ses recrues : concours de tir, concerts de groupes aux noms évocateurs tels que «Zyklon B» et «Doberman», patrouilles dans Moscou. «Les chemins de fer nous paient pour que nous fassions le ménage dans les gares, pour chasser les Tsiganes par exemple», explique-t-il, refusant toutefois de nous laisser accompagner une de ces patrouilles. «Moi-même, j'ai beaucoup tué», déclare le jeune néo-nazi. Il raconte comment il a commencé dans les années 90 comme «skinhead» à «bastonner les satanistes» au centre de Moscou, avant de rejoindre RNE (Unité nationale russe), principal parti ultranationaliste de Russie au milieu des années 90, avant de former les «SS», à partir de l'ancien service d'ordre de RNE. «Mais le but de notre mouvement n'est pas le meurtre, précise Dmitri Demychkine. Le but est de ne pas laisser les étrangers se sentir maîtres en Russie. Et je dis à mes militants que s'ils ne peuvent s'empêcher de passer à l'acte, qu'ils soient prudents.» Comment lui-même peut-il se permettre de dire qu'il a tué, sans craindre de poursuites ? «Oh, moi on ne me touchera pas. Qui se battrait contre les Oranges, si ce n'est moi ?» Il fait ainsi allusion à la phobie du Kremlin de voir se développer en Russie une révolution pro-occidentale du type de celle qui avait triomphé en Ukraine l'an dernier, avec la couleur orange pour drapeau. «Hier encore, je prenais une bière avec un fonctionnaire de l'administration présidentielle», se vante-t-il encore, glissant sur le ton de la confidence que le club de jeunes, où s'entraînent ses troupes appartient au parti de Poutine, le parti Russie unie.

«Les armes à terre ! Tout le monde couché...» Cette fois, c'est la chaîne de télévision NTV qui appelle le chef des «SS». La chaîne, passée sous le contrôle de Gazprom, c'est-à-dire du Kremlin, a besoin de filmer quelques néo-nazis en train de tabasser un homosexuel. «Mais où trouver un homosexuel ?», s'interroge Demychkine, aussitôt rassuré par les journalistes : ils amèneront avec eux l'homosexuel, qui sera en fait un des leurs, «déguisé». Un peu plus tard, NTV rappelle et Dmitri Demyckine est déçu : finalement, les journalistes ne veulent plus venir à l'entraînement des «SS», ils s'arrangeront pour bidonner la scène tout seuls.

En se vantant de ses contacts avec «l'administration présidentielle» et quelques députés ultranationalistes de la Douma, Dmitri Demychkine confirme une thèse aujourd'hui très répandue en Russie. Le Kremlin, ou du moins certains conseillers de Poutine, encourageraient en sous-main ces mouvements extrémistes dans un double objectif : disposer de troupes pour exécuter quelques sales besognes, telles que nettoyer les gares des vendeurs de drogue ou effrayer les homosexuels qui voulaient tenter leur première Gaypride le 27 mai à Moscou et montrer combien le président Poutine est un démocrate, modéré et éclairé, par contraste avec ces fauves. «On retrouve en particulier la trace du FSB [les services secrets russes, qui ont succédé au KGB, ndlr] dans un autre projet récent, le Mouvement contre l'immigration illégale (DPNI) d'Alexandre Belov, qui est connu comme ancien élève d'une académie du KGB, observe Alexandre Tarassov, chercheur spécialisé dans les mouvements d'extrême droite. Ce nouveau mouvement semble aussi servir à entretenir la flamme nationaliste, tout en contrôlant ces milieux.»

«Russie, ma patrie chérie, où il n'y a pas de place pour les Tadjiks !»

Rencontré dans un restaurant japonais de la banlieue sud de Moscou, Alexandre Belov, 30 ans, dément n'avoir jamais «servi» le KGB ou le FSB, mais reconnaît qu'il travaille en collaboration avec les autorités, comme le jour de la Gaypride, où lui et d'autres leaders ultranationalistes ont déployé plusieurs centaines de manifestants «contre la débauche» au centre de Moscou. «Il fallait montrer que le peuple russe, dans toute sa variété, des jeunes aux plus âgés, était contre la manifestation des homosexuels, raconte-t-il. Dieu lui-même a dit qu'il faut tuer les homosexuels, c'est dans l'Ancien testament !», précise le leader du DPNI, qui se veut pourtant beaucoup «moins radical» que les «SS». Entre deux bouchées de sushi, Alexandre Belov raconte aussi comment il s'est lancé dans l'ultranationalisme très jeune, au début des années 90 : «Quand tout d'un coup, le Lénine accroché dans nos salles de classes devient l'ennemi absolu, et que le tsar qu'on nous disait assoiffé de sang devient soudain un saint ça peut amener à s'intéresser à l'histoire russe», affirme Alexandre Belov, racontant avoir ainsi d'abord rejoint Pamiat (Mémoire), premier grand mouvement nationaliste et antisémite de la fin de l'époque soviétique. «Mais il n'y a pas qu'en Russie que le nationalisme a un bel avenir devant lui, assure cet idéologue. A la mondialisation économique, nous voulons opposer une mondialisation du nationalisme», explique-t-il, se disant très désireux de liens avec des nationalistes étrangers et s'avouant Ñ comme d'ailleurs les «SS russes» Ñ grand admirateur de Le Pen. «Son programme est très semblable au nôtre», assure encore Alexandre Belov.

Samedi, 11 heures, sur un parking d'une autre banlieue sud de Moscou : une demi-douzaine de militants du DPNI se sont donné rendez-vous pour une «marche forcée». Ivan Lebedev, 30 ans, ancien instructeur des Spetznaz (forces spéciales de l'armée ou de la police russe) et chef du service d'ordre du DPNI, commande la petite troupe : «Nous disons que nous sommes contre l'immigration illégale, nous avons un programme très modéré, pour pouvoir ratisser large», confie-t-il, avant d'entonner avec ses gars une petite chanson pour se mettre en train : «Russie, ma patrie chérie, où il n'y a pas de place pour les Tadjiks !» (1) Sitôt dépassés les derniers HLM de Moscou, la troupe fait halte dans un sous-bois et Ivan révèle quelques-unes de ses techniques de combat : «Un coup dans l'aine, un coup à la gorge. Allez, par groupes de deux, entraînez-vous ! Qui veut jouer le Tadjik ?» A la sortie du bois, ainsi chauffée, la troupe traverse un village où des étrangers viennent d'ouvrir un petit kiosque. Les marcheurs se lancent dans des blagues à tue-tête, imitant un accent du sud : «Le cochon, c'est un animal sale !» Une solide ménagère, occupée à sarcler son jardin, les entend et s'en mêle : «Mais non, ce n'est pas sale du tout, le cochon ! Ce sont ces étrangers qui sont sales», s'écrie-t-elle de tout son coeur. Ivan et sa troupe exultent : «Vous voyez, le peuple russe sait bien ce qu'il faut penser !» «Nous allons régler ça !», promet-il à la ménagère, tout en continuant pour cette fois son chemin. Plus de 50 % des Russes approuvent aujourd'hui le slogan «La Russie aux Russes», se félicitent les jeunes du DPNI, qui voient là un «premier bon résultat» de leur travail.

(1) Nom d'un peuple d'Asie centrale qui par extension peut désigner tous les indésirables.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=388102
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