Surpoids et santé

SURPOIDS ET SANTÉ (12/2005)

Épidémie mondiale d'obésité

Le nombre de personnes en surpoids ne cesse d'augmenter. Une évolution inquiétante, car les kilos superflus entraînent des risques pour la santé. Et personne ne sait vraiment comment renverser le courant...

Beaucoup de gens se trouvent trop gros. Le plus souvent, c'est surtout parce qu'ils ne sont pas satisfaits de l'image que leur renvoie le miroir. Toutefois, dans cet article, ce n'est pas de normes esthétiques qu'il est question, mais bien de santé. Qu'entend-on par surpoids, quelles sont les différentes formes et quels sont les risques pour la santé ?


Surpoids et obésité

Il est question de surpoids dès que l'on pèse plus que ce qui est considéré comme normal. Au-delà d'une certaine limite, le surpoids est appelé obésité. Qu'il s'agisse d'un surpoids limité ou d'obésité, dans les deux cas il y a une accumulation de graisse excédentaire. Et dans les deux cas, cet excès de graisse peut nuire à la santé. Mais il va de soi que l'obésité est plus dangereuse que les formes moins prononcées de surpoids.

Il existe différentes méthodes pour déterminer le degré de surpoids. La plus utilisée par le corps médical est la détermination de l'indice de masse corporelle ou IMC (BMI, pour qui préfère le franglais). L'IMC est aussi appelé indice de Quételet, d'après son inventeur, le Belge Adolphe Quételet (1796-1874). L'IMC donne une idée relativement fiable de la masse graisseuse. Pour calculer l'IMC, on divise le poids de la personne par le carré de sa taille (kg/m²).

Il va de soi que lors d'un calcul de l'IMC il faut faire preuve de bon sens. Ainsi, un calcul de l'IMC d'une personne très musclée risque de donner un résultat trompeur. Le poids «en trop» serait probablement dû aux muscles et non à un excès de graisse. À l'opposé, chez les seniors la masse musculaire peut avoir «fondu» au fil desans. Leur IMC peut sembler normal, alors qu'en réalité la contribution de la masse graisseuse à leur poids corporel est trop importante. Chez les enfants de petite taille, l'IMC peut surestimer le degré de surpoids, tandis que chez les enfants grands pour leur âge le risque est inverse. Une interprétation correcte de l'IMC suppose que l'on tienne compte de tels facteurs.


Dangereuse graisse

Être en surpoids, cela veut dire que le corps contient trop de graisse. Une des conséquences est l'augmentation du taux de cholestérol total. La quantité de «mauvais cholestérol» (LDL) augmente fortement, le taux de «bon cholestérol» (HDL) baisse. Le taux sanguin de triglycérides (un type de graisses) augmente. Le surpoids favorise aussi l'hypertension. Une autre conséquence est un certain degré de résistance à l'insuline, hormone qui sert à faire passer le glucose sanguin dans les cellules du corps. En cas de résistance à l'insuline, ce mécanisme est perturbé.

Le surpoids peut également perturber la production des hormones sexuelles.

Ce ne sont là que quelques-unes des conséquences nocives du surpoids.

- Le surpoids s'accompagne d'un risque accru de maladies cardio-vasculaires : infarctus, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque...
- La résistance à l'insuline peut favoriser l'apparition d'un diabète de type 2. Raison pourquoi cette forme de diabète est plus fréquente parmi les personnes en surpoids.
- L'obésité augmente les risques de cancer du côlon, de cancer du sein, de cancer des ovaires, de cancer de l'utérus, de cancer de la prostate et de cancer de la vésicule biliaire. On estime qu'en Europe 5% de tous les cancers sont attribuables au surpoids.
- Les personnes en surpoids souffrent également plus souvent de douleurs articulaires, de maux de dos, de douleurs de nuque, de problèmes des pieds, genoux et hanches. Un surpoids important favorise l'arthrose.
- L'apnée du sommeil est plus fréquente parmi les personnes dont l'IMC est trop élevé. Une apnée est un arrêt momentané de la respiration, dans le cas présent pendant le sommeil. L'apnée va fréquemment de pair avec des ronflements bruyants. Le dormeur peut alors se réveiller en sursaut. Des apnées fréquentes ont un impact sévère sur la qualité du sommeil. L'apnée du sommeil entraîne en outre un risque accru de maladie cardio-vasculaire.
- Souvent aussi, les obèses développent une surcharge graisseuse du foie, que les médecins nomment «stéatose hépatique» (un foie gras, pourrait-on dire). Cela peut parfois perturber le fonctionnement du foie, par exemple si l'on boit également beaucoup.
- Chez les femmes, l'obésité peut entraîner des troubles de la menstruation.
- Le surpoids favorise les calculs biliaires.
- Les personnes trop grosses ont parfois une respiration difficile et sont plus vite essoufflées. Cela est dû à des amas graisseux qui compriment les poumons et rendent la respiration plus difficile. Les voies respiratoires peuvent aussi être plus étroites à cause de la présence de graisse dans les tissus.
- Les personnes en surpoids transpirent plus. La sueur peut se loger dans les plis de la peau et favoriser les mycoses (infections par champignons) et autres problèmes dermatologiques.
- Le surpoids complique la circulation sanguine, se qui peut se manifester par des pieds et chevilles gonflés. Parfois, cela favorise les ulcères variqueux.
- L'incontinence urinaire est plus fréquente parmi les obèses, à cause de la graisse abdominale qui comprime la vessie.


Poires et pommes

Un autre élément utile pour déterminer dans quelle mesure le surpoids constitue une menace pour la santé est le tour de taille. La graisse en excès peut s'accumuler dans les hanches et les cuisses. C'est surtout le cas chez les femmes. Le résultat est une silhouette en forme de poire. Chez d'autres, la graisse est emmagasinée dans la région abdominale, ce qui donne une silhouette en forme de pomme. C'est celle-ci qui est dangereuse. La forme pomme est surtout fréquente chez les hommes et les femmes ménopausées. Elle va de pair avec de l'hypertension, un taux de cholestérol trop élevé, trop de triglycérides dans le sang, une baisse du «bon» cholestérol (HDL), un risque accru de diabète de type 2 et – chez les femmes – un excès d'hormones masculines. La forme pomme est dès lors considérée comme un facteur de risque supplémentaire.

Pour se faire une idée de la quantité de graisse dans la région abdominale, on mesure le tour de taille. Chez les hommes, un tour de taille de 102 cm ou plus est considéré comme dangereux, chez les femmes la limite est fixée à 88 cm. Le tableau combine IMC et tour de taille, avec le niveau de risque correspondant.


L'épidémie d'obésité

L'épidémie mondiale d'obésité ne se limite pas aux pays industrialisés. Dans de nombreux pays en développement, surtout dans les zones urbanisées, les habitudes alimentaires et le mode de vie changent rapidement, d'où un nombre croissant de personnes avec un excès de poids dangereux.

Environ 44% des Belges sont trop gros : 12% sont obèses et 32% ont un surpoids moins important mais quand même dangereux. Il ressort de diverses études que le nombre de personnes en surpoids augmente progressivement.

La situation belge est comparable à celle dans de nombreux autres pays européens. Dans certains pays, le nombre d'obèses est encore plus élevé que chez nous : plus de 30% aux États-Unis, 23% au Royaume-Uni, 22% en Australie.


Les enfants aussi

Il y a également de plus en plus d'enfants avec un excès de poids. On estime qu'au niveau mondial 22 millions d'enfants de moins de 5 ans et 155 millions d'enfants en âge scolaire ont un poids nettement trop élevé.

Aux États-Unis, 16% des enfants et adolescents entre 6 et 19 ans sont trop gros.

Dans l'Union européenne, 14 millions d'enfants en âge scolaire sont en surpoids, dont 3 millions sont obèses. Le nombre d'enfants trop gros augmente à raison de 400 000 par an, dont 85 000 cas d'obésité.

En Belgique, 15% des enfants seraient trop gros :

5% dans le groupe des 6 à 9 ans ;
14% dans le groupe des 10 à 14 ans ;
30% dans le groupe des 15 à 17 ans.
Si un enfant est trop gros, il y a beaucoup de chances qu'il le sera également comme adulte. Parfois, l'excès de poids peut même entraîner des problèmes de santé dès l'enfance. Ainsi, aux États-Unis, on signale déjà des cas de diabète de type 2 parmi les enfants très obèses. L'obésité peut également perturber la production hormonale, d'où notamment une puberté précoce.

(Suite...)


Quelles sont les causes ?

Différents facteurs contribuent au problème croissant de l'excès de poids.


Trop de calories

Nous bougeons toujours moins. Nous brûlons donc moins de calories. Mais nous ingérons toujours autant de calories, sinon plus. Un excès de calories ingérées par rapport aux calories brûlées débouche nécessairement sur l'excès de poids.

L'offre alimentaire dans les magasins, les écoles et les cantines des entreprises favorise une alimentation trop riche en graisses et sucres. Dans les écoles et les entreprises, on continue en dépit du bon sens à proposer des limonades, gaufres, biscuits, barres chocolatées et autres en-cas très caloriques.

Comparée à une alimentation pauvre en graisses et riche en fibres, une alimentation grasse et sucrée entraîne facilement une consommation excessive de calories. La valeur énergétique (calories par gramme) et la teneur en matière grasse de nombreux en-cas est souvent très élevée. Le volume des portions joue également un rôle. Aux États-Unis, les portions géantes servies dans de nombreux restaurants contribuent à favoriser l'obésité, d'autant plus qu'un nombre croissant de personnes mangent en dehors de leur domicile.


Manque de mouvement

L'inactivité physique est un autre facteur qui favorise surpoids et obésité. Pour conserver un poids optimal ou pour prévenir le passage d'un simple surpoids à une véritable obésité, on recommande au moins une heure d'activité physique d'intensité moyenne par jour. Mais le règne de l'automobile fait que les gens bougent de moins en moins. Il fut un temps où, pour accéder à son appartement, on était bien forcé de prendre l'escalier. Aujourd'hui, on trouverait difficilement un immeuble sans ascenseur. La mécanisation des tâches domestiques joue probablement également un rôle (machine à laver, lave-vaisselle, etc.), ainsi que l'automatisation sur le lieu de travail.


Télévision et ordinateur

Diverses études indiquent que la télévision, les jeux sur ordinateur et autre «activités» du même genre favorisent le surpoids, quand le résultat est que le nombre d'heures consacrées aux jeux en plein air et aux loisirs plus physiques diminue. Ces occupations assises encouragent en outre le grignotage. Normalement, les enfants de moins de 10 ans sont spontanément très actifs et aiment bouger et se dépenser physiquement quand ils en ont la possibilité. Mais où peut-on de nos jours encore jouer dehors sans risquer de se faire écraser ?


Facteurs génétiques et biologiques

Certaines personnes grossissent plus facilement que d'autres. Des facteurs génétiques peuvent jouer un rôle. Mais il n'est guère plausible que l'épidémie mondiale d'obésité s'explique par de récentes mutations génétiques.

Un facteur biologique qui a peut-être son importance, est le recul de l'alimentation au sein. De nombreux enfants sont aujourd'hui nourris au biberon ou ne reçoivent le sein que pendant une période très brève. Selon certaines études, plus la durée de l'allaitement au sein augmente, plus le risque d'obésité diminue.


Maladies

Dans quelques cas, le surpoids s'explique par une maladie sous-jacente qui perturbe la production hormonale. On peut citer l'hypothyroïdisme, un trouble de la glande thyroïde, et le syndrome de Cushing, qui va de pair avec une production excessive de cortisol (une hormone). Mais ce sont là des causes fort rares de surpoids.

Signalons encore que des médicaments peuvent favoriser une prise de poids, notamment certains antidépresseurs.


Mieux vaut prévenir que guérir

En théorie, rien de plus simple que de perdre du poids. Il «n'y a qu'à» manger plus sainement et à bouger plus, et voilà! En pratique toutefois, perdre du poids n'est pas une mince affaire. Soit on n'y arrive pas, soit on réussit, mais pour voir les kilos revenir de plus belle au bout de quelques mois. Peu de gens arrivent à modifier durablement leurs habitudes alimentaires et leur mode de vie. Et l'effet yoyo (maigrir, reprendre du poids, maigrir à nouveau, etc.) n'est pas une bonne chose pour la santé.

Hélas, jusqu'à ce jour aucune des méthodes recommandées pour perdre du poids n'a démontré de manière convaincante pouvoir déboucher sur une perte de poids suffisante et, surtout, durable. En changeant ses habitudes alimentaires, on peut certes perdre du poids, mais la grande majorité des personnes rechutent assez rapidement. S'il y avait une méthode vraiment très efficace, l'obésité ne serait pas un tel problème. Certains médicaments (orlistat, marque Xenical, ou sibutramine, marque Reductil) peuvent aider, mais leur efficacité à plus long terme n'est pas documentée. Dans des cas extrêmes, on peut avoir recours à la chirurgie, mais ces opérations ont souvent des effets indésirables gênants et des complications graves sont possibles.

Actuellement, les spécialistes de la question recommandent de ne pas être trop ambitieux et de reconnaître qu'il est illusoire d'espérer retrouver un poids idéal (surtout dans le cas de l'obésité). Il est plus réaliste de viser une perte de poids d'environ 10%. Même cet objectif modeste n'est pas si facile à atteindre. Mais une telle perte de poids assez limitée suffit pour avoir un impact favorable sur les facteurs de risque. Il faut toutefois veiller à maintenir ce poids plus favorable, ce qui reste toujours un défi.

Les personnes en surpoids doivent consacrer une attention particulière à leurs autres facteurs de risques : éviter de fumer, faire traiter l'hypertension, faire traiter l'hypercholestérolémie, etc. Pas nécessairement au moyen de médicaments : bien souvent une alimentation plus équilibrée et plus d'activité physique suffisent.

D'un point de vue plus général, il faut accorder plus d'attention à la prévention de l'obésité, et ce dès la petite enfance. Les parents ont un rôle à jouer, mais les familles ne vivent pas sous cloche. C'est tout le contexte de la société qui contribue à favoriser l'excès de poids et l'obésité. Si l'on veut endiguer l'épidémie obésité, c'est ce contexte qu'il faudra changer. Pour la Belgique, les ministres compétents pour la santé (niveaux fédéral, communautaire et régional) ont décidé en 2005 de développer un Plan National Nutrition et Santé. L'objectif étant de mener une lutte cohérente contre l'excès de poids et l'obésité. Des groupes de travail ont été formés, qui devront proposer des mesures à prendre. Espérons que cela résultera en des mesures vraiment efficaces.


Liposuccion?

Certains s'imaginent qu'une liposuccion abdominale (aspiration de la graisse dans la région du ventre pour des raisons «esthétiques» ) aura aussi un effet favorable sur leur santé. C'est loin d'être certain. Une étude dans le New England Journal of Medicine (17 juin 2004) concluait que la liposuccion ne modifie pas les facteurs qui vont de pair avec la «forme pomme» et qui favorisent le diabète et les maladies cardio-vasculaires (résistance à l'insuline, hypertension, triglycérides...). Du point de vue de la santé, il semble plus efficace de perdre du poids par les moyens traditionnels.


Test-Achats

Plutôt que de poster, fais un peu de sport, Hakan

Encore un peu d'entraînement, petit Scarabée

Vous allez pas vous plaindre??????

Moi ca me rassure, plus y'as de problemes plus y'as du travail.... dsl c la vérité !!!

Rien de tel que le sport pour évacuer le surplus de poids et une alimentation saine.
P.S.: Hakan arrête les Durum's

C'est bientôt les 20 km de Bruxelles, le 28/05/2006...ici on perd plutôt de l'eau, mais on se sent revivre. Y-a-t il des courageux présent dans le forum qui y participent cette année?

Faj a écrit:

Plutôt que de poster, fais un peu de sport, Hakan

Ca veux dire quoi ce mot ? a koné pas...

As-tu au moins cliqué sur l'hyperlien, petit Scarabée rose ?

Faj a écrit:

As-tu au moins cliqué sur l'hyperlien, petit Scarabée rose ?

Ca marche pas du boulot. Filtré.