La femme chez les anciens Turcs et dans l'Empire Ottoman

En faisant une petite recherche sur Halide Edip Adivar (militante et romanciere à l'epoque de la chute de l'empire) je suis tombé sur cet article tres interesssant, la partie qui m'a le plus interpellé est celui, on y decrit la place de la femme turque seljoukide ...

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Un certain nombre de travaux sur les origines du peuple turc présentent l'ancêtre de la femme turque sous les traits d'une femme des peuples nomades d'Asie mineure. Active, libre et respectée, cette femme semble avoir beaucoup bénéficié des mouvements migratoires de ces tribus (de l'an 4000 av. J.-C. au Xème siècle ap. J.-C.), la sédentarisation, elle, réintroduisant au terme de chaque déplacement une vie sociale distincte et une organisation selon le principe de la division du travail. Sur la base des inscriptions Orkhon découvertes en Mongolie vers l'an 800 et mentionnant pour la première fois l'appellation "turcs", les femmes sont décrites chevauchant aux côtés de leurs maris, donnant leur nom à des actes de vente, concluant des marchés ou se pourvoyant en justice. La religion chamaniste des anciens Turcs, qui sacralise les femmes et leur reconnaît une autorité religieuse, aurait eu une influence telle sur l'organisation sociale de ces peuples nomades que Ziya Gökalp (1876-1924), tout à sa recherche d'origines proprement turques, y vit un certain féminisme. Chez les Huns, première tribu mentionnée en Asie centrale et en Europe vers l'an 1000 av. J.-C., les femmes jouissent, semble-t-il, d'un statut plus égalitaire : la naissance d'une fille est fêtée et, contrairement aux pratiques en vigueur chez les Hittites d'Anatolie centrale, les femmes, aguerries à l'usage de l'épée et au combat, participent à la vie militaire, politique et sociale du groupe. La maternité reste cependant l'élément déterminant puisqu'elle leur octroie une autonomie de décision et qu'elle instaure une hiérarchie entre les femmes du groupe. Tout un courant s'accorde ainsi pour dire que jusqu'au Xème siècle, date des conversions massives à l'islam dans ces régions, les femmes ont bénéficié d'un statut et d'une reconnaissance sociale comparables à ceux des hommes. L'argument de la modernité de l'islam, religion nouvelle et réformatrice au temps des tribus bédouines du VIIème siècle, est ainsi écarté pour les peuples d'Asie centrale, l'islam ayant réduit, au contraire, l'autonomie traditionnelle des femmes. Leur perte d'influence sur la vie publique survient néanmoins progressivement. Si l'on se réfère aux écrits de Ibn Batoutah, la femme seldjoukide jouissait d'une liberté de déplacement totale, participait tant aux activités agricoles qu'aux activités religieuses. Les femmes de condition supérieure étaient respectées pour leurs connaissances scientifiques en médecine et en astronomie ou encore connues pour être les créancières de travaux architecturaux (écoles, hôpitaux, mosquées, chantiers navals, palais...). La polygamie était essentiellement une habitude princière et l'auteur ne mentionne ni voile, ni séparation des sexes, ni harem. « Je fus témoin (...) d'une chose remarquable, écrit-il, c'est-à-dire de la considération dont les femmes jouissent chez les Turcs ; elles y tiennent, en effet, un rang plus élevé que celui des hommes ». Dans quelle mesure cette distinction propre à une certaine élite sociale s'étendait-elle au reste de la population féminine?


article integral : http://cemoti.revues.org/document62.html

merci à toi bulgur, de nous avoir dégotté cet article, c'est vraiment très intéressant.

Si j'ai bien suivi, depuis que l'homme a cessé de chevaucher, la femme s'est faite plus discrète <-(
Qui a visité l'expo "Mères, déesses et sultanes" au Bozar de Bruxelles ?

Les emplacements de virgule sont cruciaux dans ces expressions d'un autre siècle. A ce propos, le jargon actuel est d'une incommensurable platitude.

Je disais donc qu'un monde sans femme, c'est comme un texte sans virgule, ça manque d'air. Donc vive "elles" !

Il convient aussi de remercier mes profs de français

Effectivement, Hakan .Les mauvaises langues auraient dit : "comme les virgules, que les femmes restent à leur place (cuisine, maison), et n'en bougent pas" .

On peut comparer un "homme sérieux" à un point. C'est pour ça que quand ils se rencontrent (point-virgule), le point se met au-dessus de (chevauche) la virgule. Il veut dominer le texte.

J'ai dit sérieux, parce que, quand ils vont par trois, c'est la débandade ...

Bulgur a écrit:

En faisant une petite recherche sur Halide Edip Adivar (militante et romanciere à l'epoque de la chute de l'empire) je suis tombé sur cet article tres interesssant, la partie qui m'a le plus interpellé est celui, on y decrit la place de la femme turque seljoukide ...

Très très intéressant !
Il faudrait maintenant comprendre quand (historiquement)la femme a perdu cette place et pourquoi ?
Car très souvent on parle de cette place identique de la femme aux côtés des hommes mais il est bien triste d'en parler au passé.
Quelles sont donc ces idées qui ont chassé les femmes de leur place originelle ? Et on comprendra peut-être mieux quelles sont les idées à combattre pour qu'elle reprenne la place et le rôle qui lui correspondent...

Isis a écrit:

Toute l'habileté d'une femme réside dans le fait de vous faire croire ce qu'elle a envie

Et les déesses alors, à quoi servent-elles ?

Jaser ? pas de risque, ce sont des points en parallèle <-p

Spartakiste a écrit:

Très très intéressant !
Il faudrait maintenant comprendre quand (historiquement)la femme a perdu cette place et pourquoi ?
Car très souvent on parle de cette place identique de la femme aux côtés des hommes mais il est bien triste d'en parler au passé.
Quelles sont donc ces idées qui ont chassé les femmes de leur place originelle ? Et on comprendra peut-être mieux quelles sont les idées à combattre pour qu'elle reprenne la place et le rôle qui lui correspondent...

La suite de l'article en parle aussi ...

Dans l'empire ottoman, l'évolution du statut de la femme devient irrémédiablement liée à celle d'une société d'abord et avant tout musulmane . La communauté musulmane sert de trame à ce vaste empire et, au fur et à mesure que la umma se développe, la position de la femme dans la vie sociale et politique régresse . A partir du XVème siècle (date à la quelle l'Empire hérite du califat d'Egypte), les conditions d'existence sont de plus en plus régulées par la loi islamique orthodoxe. Cette rigidité va d'ailleurs en s'accentuant à mesure que vacille le géant aux pieds d'argile. Une certaine littérature misogyne se développe. L'image de la femme est associée à celle du danger, du vice et de la ruse. Son autonomie est toujours plus limitée. Par ailleurs, le travail féminin n'est plus accepté par l'éthique traditionnelle ; les femmes sont exclues de la vie publique, des affaires politiques et religieuses, à l'exception près des oeuvres de charité. Plusieurs pratiques sont introduites à cette époque. Elles marqueront profondément le statut des femmes : le harem, la séparation stricte des sexes dans l'espace public comme privé et la réglementation des déplacements. Les femmes ottomanes s'organisent désormais essentiellement dans l'univers clos du foyer. Leurs activités s'articulent autour des deux rôles que leur assignent la religion et le patriarcat : être une maîtresse de maison, responsable de la tenue du foyer conjugal, et une mère, responsable de l'éducation de ses enfants. Il faut noter combien le rang social est un facteur déterminant dès cette époque. La vie des femmes de l'aristocratie est principalement une vie de divertissements : Lady Mary Montagu les décrit se rendant au hamam ou en visite chez des amies. Elles reçoivent bien quelques rudiments d'instruction mais, de manière générale, leur activité intellectuelle est bien faible. D'abord et avant tout orientée vers un apprentissage du Coran, elle est destinée à faire d'elles de bonnes mères, de pieuses musulmanes et des épouses honorables. Les femmes les plus pauvres, si elles ne bénéficient d'aucune éducation, mènent une vie beaucoup plus active, et cela par pure nécessité économique. Leur présence est requise dans les champs et leurs travaux d'artisanat, de blanchissage ou de tissage, sont une source de revenu précieuse. La pauvreté propulse les femmes à l'extérieur, l'aisance les cantonne à l'intérieur.

...

Spartakiste faut lire tout l'article ! Pfff j'vous jure faut macher le travail avec ces hommes regarde ce qui est dit "leur activité intellectuelle est bien faible" yorma beni !
Bon c'est un pavé de 20 pages apres si tu as le courage et l'interêt

Je n'avais pas remarqué que c'était un extrait donc j'avais pas cliqué sur le lien ! En fait je me doutais des raisons mais je voulais voir ce qu'il en était...
Voilà j'étais perdu et c'est encore une fille qui me met sur la voie. mais que ferait-on sans vous pour retrouver nos clés, la télécommande, nos papiers...

C'est une super revue sinon ! J'ai compris où tu te cultures maintenant
Et hop enregistré dans mes favoris...

Spartakiste a écrit:

Voilà j'étais perdu et c'est encore une fille qui me met sur la voie. mais que ferait-on sans vous pour retrouver nos clés, la télécommande, nos papiers...

...vos têtes, vos facultés de reflexion ...

Citation :

C'est une super revue sinon ! J'ai compris où tu te cultures maintenant

C'est mon envie de culturation qui ma mené à cette revue, fruit du pur hasard, hyper $uet en plus comme source