On condamne et on dément
Le Parlement polonais, à l'instar de 15 autres pays, notamment européens, vient de condamner ce massacre, le qualifiant de génocide, suscitant la colère de la Turquie, pays candidat à l'entrée dans l'Union européenne.
Certaines agences de presses turques font cependant état d’un fait troublant : en marge du sommet des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN, qui s’est tenu à Vilnius en Lituanie, le chef de la diplomatie polonaise, Adam Daniel Rotfeld, a exprimé des regrets à son homologue turc et a déploré la résolution pro-arménienne votée le 20 avril par une poignée d’élus de la Diète polonaise (chambre basse du Parlement).
"Mon homologue m’a expliqué qu’il s’agissait d’une posture politique de certains élus. Il a affirmé que l’Assemblée avait été un peu prise de court. Il a dit avoir fait tout son possible mais qu’il n’a pas pu l’empêcher, que le gouvernement ne partageait pas cette opinion, et que cette résolution était le fait d’un petit groupe qui l’a adoptée alors que l’assemblée était vide" a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül, à l’issue de son entretien avec Adam Daniel Rotfeld.
Si les propos du ministre polonais venaient à être confirmé, cela serait une preuve que l’exercice de la démocratie en Pologne est aussi difficile que le travail de mémoire en Turquie.