Théâtre: Contre vents et coeurs (en turc - Gand - 22/4/05)

Vendredi 22/4/05 - 20H00 - @De Centrale - Gand - Belgique
http://sesimiztg.sitemynet.com/akcFR.html

Citation :: Contre vents et coeurs... (le troisième siège de Vienne)

Cette incroyable pièce est mise en scène par Ilknur Cengiz, cinéaste et lauréate en 2004 du Festival du Court métrage de Gand (Belgique) pour son film “Yolda” (en route), avec l’aide de la troupe théâtrale Sesimiz Tiyatro Grubu et ses 6 ans d’expérience. Après des années de vie en Europe et son regard perfide sur les Turcs européens, les Européens et les relations amour-haine entre l’Europe et la Turquie, Erdinç Utku avait déjà publié un livre satirique du même nom (Akintiya yürek çekmek) sur le sujet. Cette fois, à travers une nouvelle pièce de théâtre, il tente d’évaluer au moyen de sa plume les 40 années de tentative de vie commune. L’auteur Erdinç Utku, qui a déjà publié 3 livres, est un jeune écrivain humoristique. Il écrit principalement pour le quotidien de qualité Cumhuriyet et dirige le site www.binfikir.be, un portail internet à l’attention des Turcs de Belgique.

A travers de petits et grands sketchs qui s’inscrivent dans une unité de pensée et une comédie à double rideau, la pièce reprend l’aventure des Turcs en Europe de manière satirique. Cette pièce qui ouvre une nouvelle fenêtre sur le monde des Turcs d’Europe ne peut s’empêcher non plus de toucher notamment aux thèmes récurrents comme le discours des racistes, des politiciens verreux, les Européens remplis de préjugés, les Turcs de Turquie,... Le contenu qui traite de la vie quotidienne des Turcs, leurs multiples interrogations, leurs connaissances mais aussi leurs ignorances, leurs détachements ou leurs déracinements, n’ambitionne nullement d’endosser un rôle didactique (d’apprentissage). C’est une histoire pour rire ou s’émouvoir qui montre que les Turcs peuvent aussi philosopher et savent aussi très bien se moquer d’eux-mêmes. De plus, elle montre de façon caustique la manière dont les Européens considèrent les Turcs et la Turquie.

Premier rideau

Sans aucune raison logique et tandis que tout roule tranquillement, une météorite tombe sur le continent européen et la terre encaisse un léger sursaut. Pendant un très court instant, un léger brouillard couvre les cieux européens. Puis, les esprits et les corps des Janissaires ottomans de 1683 ayant participé au deuxième siège de Vienne reprennent le souffle de la vie. En plein centre de Vienne, deux tentes se dressent. Ils pensent qu’ils sont toujours en train de se battre durant le deuxième siège de la capitale. Et non! Ils sont en réalité à l’issue du troisième siège, celui qui a vu les Turcs conquérir l’Europe à l’aide des... sandwiches au döner-kebab. Les Janissaires pensent alors que le couteau à döner n’est qu’une nouvelle arme inventée par l’ennemi européen et commencent à s’attaquer aux vendeurs de pittas à l’aide de leurs sabres ottomans. Quand ces vendeurs répondent à l’assaut à l’aide de leurs couteaux de cuisine, on assiste alors à une nouvelle sorte de bataille des tranchées.

La suite de la pièce se déroule dans un café. Dans un lieu où l’on voit des Turcs jouant le “okey” en réseau avec des portables tout en discutant via GSM, chat ou surf, refaisant le “guide du typique Turc”, le jeune en crise de net, etc. Ensuite, les personnages populaires turcs du théâtre d’ombre chinoise, Karagöz et Hacivat, entrent en scène et discutent à leur manière des problèmes des Turcs européens.

Dans un autre sketch, Yasin Öztürk, qui vient de se naturaliser belge, décide de changer son nom en Jean Purbelge et essaye d’être encore plus belge qu’un Belge. Le mariage blanc, les imams qui postillonnent, les questions idiotes des autorités belges lors de la procédure de naturalisation trouvent aussi un echo dans ce sketch.

En piquant la vedette à Soeur Güzin, Frère Güzin empoigne le débat télévisuel sur la relation orageuse ou amoureuse de TC avec la belle blonde UE, de 34 ans sa cadette. Une libre antenne qui éclaire les débats sans fin entre la République de Turquie (TC) et l’Union européenne (UE).

Second rideau

A travers les télévisions fixées dans le café, on regarde les journaux télévisés, la météo ou les pages publicitaires à l’attention des Belges ou des Turcs.

Concernant les petits sketchs dans la pièce, on trouve le xénophobe qui consulte l’”omar” de café turc, la floraison des mendiants en Belgique, le Belge officiel qui est toujours considéré comme un étranger, le traducteur corporel flamand-turc et les femmes qui se disputent sur des imprécations quotidiennes. La belle-fille importée chante également une parodie musicale intitulée “la blessure de l’importation”. En fin de parcours, l’auteur compare la Belgique et la Turquie par le biais d’une lettre à sa fille qui vient de naître puis tire le rideau, laissant la tragi-comédie se poursuivre dans le quotidien de nos vies...

Bref, la pièce, l’auteur, le metteur-en-scène et les comédiens sont tous “Made in Belgium”.

Adresse :
DE CENTRALE
Kraankindersstraat, 2
9000 Gand
Belgique

Date : Vendredi 22/4/05 - 20H00

Billets : 5 €

Réservations :
Téléphone : 09 265 98 28
Fax : 09 265 98 24
E-mail : decentrale@gent.be
Site web de la salle : www.decentrale.be

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