Srebrenica: 11ème anniversaire
50.000 musulmans bosniaques ont assisté mardi aux cérémonies marquant le 11ème anniversaire du massacre de Srebrenica.
En 1995, environ 8.000 musulmans étaient tués par les forces serbes bosniaques, la pire tuerie en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les cérémonies, marquées par la présence du procureur du Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, Carla Del Ponte, ont eu lieu au cimetière commémoratif de Potocari, à l'entrée de Srebrenica.
Après une prière pour les morts, des rescapés de la tragédie et des proches ont participé à l'inhumation des restes de 505 victimes, âgées de 15 à 78 ans au moment de la tragédie.
Après avoir été exhumés des fosses communes des alentours de Srebrenica, ces victimes ont été identifiées grâce à des tests ADN.
Des restes de 2.000 personnes ont déjà été enterrés à Potocari. A ce jour, environ 6.000 cadavres ont été exhumés de plus de 60 fosses communes dans la région de Srebrenica. Des restes conservés dans quelque 3.500 sacs, dans une morgue spécialisée, attendent d'être identifiés.
L'année dernière, Mme Del Ponte avait refusé de participer au 10e anniversaire "en signe de protestation" contre la cavale prolongée des ex-chefs militaire et politique des Serbes bosniaques Ratko Mladic et Radovan Karadzic, considérés comme les principaux architectes de ce massacre.
Inculpés de génocide en 1995 par le TPI, les deux hommes sont toujours en fuite. Un procès géant, intenté devant cette instance contre 7 Serbes de Bosnie, responsables présumés du massacre, va commencer vendredi.
Massacre de Srebrenica : rappel
Perpétré cinq mois avant la fin de la guerre de Bosnie (1992-1995), le massacre de Srebrenica a été qualifié de génocide par le TPI.
Décrétée "zone de sécurité" par l'ONU en avril 1993, l'enclave était tombée le 11 juillet 1995 aux mains des forces serbes bosniaques.
Environ 450 casques bleus néerlandais avaient assisté à la séparation du reste de la population par des militaires serbes des hommes en âge de combattre et d'un nombre important de garçons.
Ces hommes et ces adolescents, près de 8.000 au total, ont été tués en quelques jours et enterrés dans des dizaines de fosses communes.