BAMAKO (AFP)
L'immigration au centre des débats du 23e sommet France-Afrique
Le ministre des Affaires étrangères français Philippe Douste Blazy salue des danceurs Dogon, le 2 décembre 2005 à Bamako - AFP
L'immigration et les moyens de redonner espoir aux milliers de jeunes africains, qui tentent de gagner l'Europe au péril de leur vie, devraient s'imposer comme deux des principaux thèmes du 23e sommet France-Afrique, ce week-end à Bamako au Mali.
Ce sommet, organisé tous les deux ans et marquée cette année par l'absence du président ivoirien Laurent Gbagbo, a pour thème général "la jeunesse africaine, sa vitalité, sa créativité, ses aspirations" avec en toile de fond les récentes mesures de refoulement des immigrés africains à la frontière maroco-espagnole.
Les participants du sommet doivent cependant aborder de manière informelle une série d'autres sujets, dont les conflits en cours, en Côte d'Ivoire ou au Darfour (ouest du Soudan).
Le président Gbagbo sera ainsi le grand absent de cette rencontre, alors qu'une mystérieuse attaque contre un camp de gendarmerie, jeudi soir à Abidjan, a encore alourdi le climat dans ce pays coupé en deux par une rébellion armée depuis 2002.
Le président français Jacques Chirac est arrivé vendredi soir à Bamako, ainsi qu'une série de chefs d'Etats et de gouvernements africains.
Manifestation de membres de la "Coalition des alternatives africaines dette et développement", le 2 décembre 2005 à Bamako - AFP
M. Chirac a notamment appelé la communauté internationale à faire un "effort plus important" pour le développement, et demandé que les pays pauvres d'Afrique ne soient pas lésés dans les négociations commerciales de l'OMC.
Ce sommet doit être une nouvelle occasion pour Paris, dont la politique est contestée dans certaines de ses ex-colonies, comme au Togo et en Côte d'Ivoire, d'afficher sa doctrine d'un "partenariat" avec l'Afrique, notamment en appuyant les efforts de l'Union africaine (UA) pour créer une force de maintien de la paix à l'horizon 2010.
Le sommet doit débuter à 10H30 GMT. Les chefs d'Etats et de gouvernements, plus d'une trentaine présents à Bamako, écouteront notamment une adresse de la "jeunesse africaine" (plus de 60% des Africains ont moins de 25 ans) rédigée par des jeunes représentants de tout le continent.
Les discussions doivent se tenir à huis clos jusqu'à la mi-journée de dimanche.
Courrier International