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 Propagande de guerre et diabolisation

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Jacky
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Jacky


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MessageSujet: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyVen 7 Oct - 4:23

Selon Ponsonby, il existe des "lois fondamentales" qui existent par delà les camps et les idéologies et qui dirigent la propagande élémentaire de guerre ou pour mobiliser afin de faire la guerre Arrow

Les 10 principes fondamentaux mis en oeuvre dans les discours pour justifier l'usage de la violence :

1. Nous ne voulons pas la guerre

2. Le camp adverse est seul responsable de la guerre

3. L'ennemi a le visage du diable (ou L' "affreux" de service)

4. Les buts réels de la guerre doivent être masqués sous de nobles causes

5. L'ennemi provoque sciemment des atrocités, nous commettons des bavures involontaires

6. Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l'ennemi sont énormes

7. Notre cause a un caractère sacré

8. Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause

9. L'ennemi utilise des armes non autorisées

10. Ceux qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres


Développement sur la loi numéro 3 :

3. L'ennemi a le visage du diable

On ne peut haïr globalement tout un peuple. Il est donc efficace de concentrer cette haine de l'ennemi sur le leader adverse. L'ennemi aura ainsi un visage et ce visage sera évidemment odieux.
On ne fera pas la guerre seulement contre les Boches, les Japs....mais plus précisément contre le Kaiser, Mussolini, Hitler, Saddam ou Milosevic.
Ce personnage odieux dissimulera la diversité de la population qu'il dirige et où le simple citoyen pourrait retrouver ses alter egos.
Pour affaiblir la cause adverse il faut présenter pour le moins ses chefs comme incapables et faire douter de leur fiabilité, de leur intégrité.
Mais, dans toute la mesure du possible, il faut diaboliser ce leader ennemi, le présenter comme un fou, un barbare, un criminel infernal, un boucher, un perturbateur de la paix, un ennemi de l'humanité, un monstre .....
Et le but de la guerre serait dès lors de le capturer.
Dans certains cas ce portrait de notre ennemi peut nous sembler justifié mais il ne faut pas perdre de vue que ce monstre est la plupart du temps très fréquentable avant le conflit et même dans certains cas après .

Depuis la Seconde guerre mondiale, Hitler a été considéré comme un tel paradigme du mal, que tout chef ennemi doit lui être comparé.
Ce fut bien sûr le cas de Staline, Mao ou Kim Il Sung mais, bien plus récemment encore, tous les "affreux de service" ont également dû soutenir cette même comparaison.
Il n'en sera pas autrement de Milosevic que l'hebdomadaire italien L'Espressoprésente en couverture sous le titre "Hitlérosévic", avec une moitié du visage correspondant au visage d'Hitler et l'autre à celle de Milosevic.

Suivant la même mise en scène et au même moment, Le Vif-Express présente, lors des premiers bombardements contre la Yougoslavie, une couverture très sombre, affichant à gauche la moitié du visage de Milosevic et à droite le titre "L'effroyable Milosevic".
Dans le corps de l'hebdomadaire, au cours d'un texte appuyé de sombres et inquiétantes photos du dirigeant yougoslave, on apprendra que la capacité de nuisance de Milosevic est loin d'être épuisée.
Celui qui, qui trois ans plus tôt, levait son verre avec Chirac et Clinton, lors des accords de paix à propos de la Bosnie, signés à Paris, est un névrosé dont les deux parents et même l'oncle maternel se sont suicidés, symptomes évidents d'un déséquilibre mental héréditaire...

Le Vif-Express ne cite aucun discours, aucun écrit du maître de Belgrade mais par contre relève ses sautes d'humeur anormales , ses explosions de colère, maladives et brutales : Quand il était en colère, son visage se tordait. Puis, instantanément, il recouvrait son sang-froid.
Son épouse est une arriviste, une ambitieuse et une déséquilibrée dont les problèmes psychologiques remontent au fit qu'elle fut reconnue tardivement par son père...... Et l'hebdomadaire de conclure: Slobo et Mira ne sont pas un couple, c'est une association de malfaiteurs.

La technique de diabolisation du leader ennemi est efficace et continuera sans doute longtemps à être appliquée. Il faut au lecteur et au citoyen des "bons" et des "mauvais" , clairement identifiés, et le plus simpliste actuellement est de traiter l'affreux de service de nouvel Hitler. Quiconque voudrait, non pas prendre sa défense mais même douter qu'il soit l'incarnation précise du mal, est immédiatement disqualifié par cette comparaison.


Développement de la loi numéro 10 :

10. Ceux qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres [Note de ma part : j'ajoute Vatan Haini si vous préférez Clin d'oeil]

Le dernier principe de Ponsonby veut que ceux qui ne participent pas à la propagande officielle soient mis au ban de la société et soupçonnés d'intelligence avec l'ennemi.
Pendant la Première guerre mondiale, les pacifistes de tous pays ont déjà appris à leurs dépens qu'il n'était pas de neutralité possible en temps de guerre. Celui qui n'est pas avec nous est contre nous.
Toute tentative de mettre en doute les récits des services de propagande est condamnée sur l'heure comme un manque de patriotisme ou mieux une trahison.
Lors de la guerre contre la Yougoslavie le même scénario s'est déroulé en Occident.
La tactique médiatique de l'OTAN a été de produire chaque jour des informations reprises en choeur par les journalistes-soldats.
Les contradicteurs gênants étaient systématiqueement écartés, sauf de quelques tribunes libres peu suivies, servant d'alibi pour montrer le pluralisme de l'information.
Lors de l'annonce du "génocide" des Albanais du Kosovo, par exemple, quiconque émettait quelques doutes sur l'ampleur de ce phénomène se faisait traiter de "révisionniste", terme lourd de signification puisqu'il sert généralement à désigner ceux qui nient que le nazisme ait organisé l'extermination systématique des Juifs.
En France, c'est l'affaire Régis Debray qui cristallisera les passions. De retour du Kosovo, Debray avait contesté, dans une lettre au président de la République Jacques Chirac, la réalité de l'"épuration ethnique" au Kosovo.
Aussitôt les médias, entraînés par Bernard-Henri Lévy, auteur -dès le lendemain de la publication- d'une réponse intitulée "Adieu Régis Debray" organisèrent son lynchage public.
Daniel Schneidermann écrit que Debray "gifle à distance les réfugiés", Pierre Georges le traite de "faux journaliste", "porteur de ses préjugés", "ridicule de naïveté" et assure qu'il a accumulé les "erreurs élémentaires" et produit "un récit parcellaire et totalement contestable".
Alain Joxe, le taxera de "crétin international", rallié aux thèses de Milosevic et complice du régime fascisant serbe contre lequel l'U.C.K. se bat "pratiquement sans armes".
On rappelle fort habilement à ce moment que Régis Debray est un ancien compagnon de Che Guevara. Ajoutée à l'assimilation aux révisionnistes, l'accusation d'être un traître rouge-brun se précise.
Car, en temps de guerre, poser des questions est déjà hérétique.
L'hebdomadaire L'Evénement n'hésitera pas à dénoncer publiquement à l'opprobre ceux qu'il dénonce comme "Les complices de Milosevic" et dont il publie la photo.
Dans ce camp des "traîtres"on retrouvera pêle-mêle l'historien Max Gallo, l'abbé Pierre, Monseigneur Gaillot, le général Gallois, le cinéaste Carlos Saura, le chanteur Renaud, le dramaturge Harold Pinter ou le sociologue Pierre Bourdieu.
Pour s'être montrés méfiants face à la propagande officielle, ils sont accusés par l'hebdomadaire parisien d'avoir "choisi de brandir l'étendard grand-serbe", d'être passés à l'ennemi.

Article écrit par Anne Morelli ici
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Jacky
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MessageSujet: Re: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyVen 7 Oct - 5:15

Voici une analyse (qui commence sur un fond de témoignage personnel) de Anne Morelli. Je la trouve fondamentale pour comprendre un élément clé de la propagande de guerre. Elle met en évidence l'aisance avec laquelle on passe de la dénomination de "terroriste" à celle de "héros". C'est ce relativisme des termes qui m'intéresse ici.

La violence des vainqueurs, la violence des vaincus

Je suis la fille d'un résistant antifasciste italien qui, pour actes de sabotages et fourniture à la Résistance belge de silencieux à adapter à des revolvers, a été arrêté à Bruxelles, condamné le 5 mai 1944 à 1 an et 2 mois de prison et déporté en Allemagne.
Anne Morelli, mai 2002.


Il eut la chance de survivre à sa captivité. Il fut reconnu prisonnier politique et invalide de guerre. Il n'avait pourtant que 24 ans lors de son rapatriement en Belgique.

Mon enfance a donc été étayée par un certain nombre de repères historiques issus de la Seconde guerre mondiale et de la Résistance, auxquels j'ai adhéré et que j'ai transmis à mes enfants : le Chant des Partisans, L'Affiche rouge (poème d'Aragon chanté par Léo Ferré), le fol héroïsme du jeune de Sélys fonçant en plein Bruxelles sur le bâtiment de la Gestapo…

L'un de mes fils - encore tout petit - me demandait souvent : Maman, chante un peu la chanson de "ceux qui brisent les barreaux des prisons pour leurs frères". Il voulait m'entendre chanter le " Chant des partisans ". Il percevait sûrement l'émotion que ce chant véhiculait pour nous, comme par ailleurs Bella Ciao, qui raconte les derniers moments d'un jeune partisan armé italien, blessé mortellement par les fascistes, et que nous avons chanté lors de l'enterrement de mon père.

Je garde respect et admiration pour ceux qui ont sacrifié leur santé, leur vie, leur jeunesse dans la lutte contre le nazisme et le fascisme, et toute ma vie j'ai tenté d'être fidèle à leur cause. J'estime que leur violence était nécessaire et, dans ces circonstances, justifiée par les conséquences positives prévisibles de leur action.

Mais l'actuelle démonisation des " terroristes " ne peut manquer d'évoquer en moi certains parallèles. Ainsi pour le jeune de Sélys, dont le buste - casqué et doré - , orne le bout de l'avenue Louise à Bruxelles, il ne faut pas beaucoup d'imagination pour comprendre qu'il n'aurait pas été honoré si la Seconde guerre mondiale s'était terminée autrement.

Qu'a-t-il fait, en effet, pour être l'objet d'une telle reconnaissance ?

Ce jeune aviateur, bravant les ordres de ses supérieurs qui lui avaient interdit cette action, a foncé en avion sur l'immeuble de la Gestapo, situé au bout de l'avenue Louise, et l'a mitraillé.

Dans les caves de ce que le texte anglais du socle de sa statue appelle le " Gestapo building ", on torturait des résistants. Certains purent s'échapper grâce à cette attaque fulgurante. Mais celle-ci fit aussi, bien sûr, des victimes parmi la Gestapo et parmi le petit personnel (dactylos, employées…) qui y était occupé.

Si - symboliquement - cette action fit jubiler la Résistance, du point de vue nazi, et largement aussi de la population belge de l'époque, de Sélys était-il autre chose qu'un "terroriste", ayant fait d'innocentes victimes pour un résultat qui ne pouvait évidemment modifier le cours du conflit ?

Dans le même sens, l'Affiche rouge, publiée à Paris par les nazis, présentait 23 jeunes Résistants, tous étrangers (juifs, arméniens, italiens, espagnols…), comme "l'Armée du crime".

Ils avaient effectivement réalisé des sabotages, des attentats, et l'affiche, combinant les photos de ces "crimes" à leurs visages de prisonniers (déjà torturés) forcément patibulaires, devait jeter un effet de peur, dégoût et rejet sur les passants par rapport à la Résistance.

Léo Ferré chantait à leur propos et pour les justifier " Vous vous étiez servis simplement de vos armes. La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans ".

Le "Chant des Partisans" n'évite pas non plus les allusions aux actions "terroristes".

Quatre vers suffiront à rappeler que la Résistance n'a pu se manifester face à un ennemi bien supérieur que par la violence d'actions qu'on pourrait aussi appeler "attentats" : déraillement de trains de permissionnaires rentrant chez eux, assassinat de militaires isolés, de collaborateurs, de journalistes serviles…

Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades….
Ohé saboteur, attention à ton fardeau dynamite…
Ohé les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite…
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur nos routes….


En 2000, le journal Le Monde présentait une série intitulée "Des héros ordinaires de la Résistance", où l'on faisait connaissance avec un vieux Monsieur, Léon Rabinovitch, décoré de la Légion d'honneur pour son action pendant la guerre.
Il était, à dix-huit ans, en 1943 , poseur de bombes, spécialiste pour bourrer de dynamite un tuyau d'échappement et faire sauter avec cet armement précaire les voies ferrées (il précise dans son interview qu'il faut toujours mettre la bombe dans le virage et le détonateur un peu plus loin ).

Les cibles de son groupe ont été, à Lyon, l'hôtel Masséna, l'hôtel Vauban, le "Lucienne Bar", les endroits fréquentés par les Allemands (mais forcément d'autres aussi) qu'il voulait "démoraliser". Il a également tué des Allemands anonymes, isolés, et rappelle - sans plaisir - son premier tué de ce genre.

Quelles réflexions peut engendrer ce rappel qui peut sembler aventureux ?

Par idéal, parce qu'ils entendaient "les cris sourds du pays qu'on enchaîne" et ne supportaient plus "le vol noir des corbeaux sur nos plaines", ceux que nous appelons Résistants (et auxquels je maintiens ma profonde admiration), se sont résolus à tuer. Tuer des militaires, mais aussi des civils considérés comme traîtres ou qui se trouvaient par un malheureux hasard dans le champ de l'action. Des "dégâts collatéraux" en somme, sur lesquels il ne fallait pas s'appesantir, la fin justifiant les moyens.

Si nous reportons ce schéma à notre époque, nous éprouvons des difficultés à imaginer qu'un raisonnement semblable puisse animer les défenseurs d'autres causes. Eux aussi, pourtant, voient - ou croient voir - leur pays dépouillé et humilié, leur religion bafouée, leur liberté écrasée, leurs traditions agressées. N'ayant pas les moyens de lever une armée capable d'affronter l'Occident avec quelque chance de gagner, ils s'y attaquent avec les moyens de ceux qui n'ont pas les moyens : les attentats , le couteau, la dynamite, l'action désespérée, les grenades, les ruses, le culot….

Face au but à atteindre, le sacrifice des civils ne pèse pas lourd, que ces civils soient amis ou ennemis. Si le but est atteint, ceux qui y ont concouru seront appelés héros, des places porteront leur nom, les écoliers apprendront leurs exploits.

Ce sont les vainqueurs qui donnent son sens à l'histoire. Les petits Belges de ma génération avaient bien appris par cœur les aventures de Gabrielle Petit, qu'on pourrait bien appeler simplement une espionne du point de vue de l'ennemi. Le fascisme ayant été vaincu, l'action de ceux que les fascistes présentaient comme des "terroristes", des bandits , a été légitimée, mise en valeur.

Si la victoire n'avait pas été de notre côté, Résistance et Partisans prendraient-ils des majuscules ? Si le nazisme avait gagné , ma mère aurait en tous cas bu toute sa vie la honte d'avoir été la femme d'un terroriste.

Ceux qui ont contribué à la victoire sont des héros dont les "bavures" sont justifiées ou mises entre parenthèses. C'est là un des principes essentiels de la propagande de guerre : "L'ennemi commet sciemment des atrocités, nous ne commettons des bavures qu'involontairement". La violence des vainqueurs est une violence bonne et nécessaire. Par contre les faits héroïques du vaincu sont des actes de terrorisme. Ils sont le fait de "hors-la -loi" de "hordes", de "bandits", de "terroristes", de "bandes"… La violence des vaincus est aveugle, nuisible et gratuite.
[Note de ma part : cf les lois de Ponsonby plus haut]

Il reste à savoir - et cela ne me semble nullement relatif - si le nazisme devait ou non être abattu. Mais les méthodes pour l'abattre ne pouvaient - étant donné le rapport des forces en présence - être angéliques. Mon père savait, je crois, que les silencieux qu'il fournissait à la Résistance, n'étaient pas destinés à être adaptés à des pistolets à eau…

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MessageSujet: Re: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyVen 7 Oct - 20:18

D'accord avec tout ce que cette dame dit !

Néanmoins, ne peut-on pas trouver un moyen "objectif" de classifier les groupes qui utilisent la lutte armée parmi les terroristes. Je me base sur l'exemple suivant :

On peut effectivement estimer que la mort de civils peut être due à des "dommages collatéraux" lorsqu'on s'attaque à des cibles militaires. Mais il y a des groupements qui s'attaquent directement aux civils, sans que leurs attaques ne visent les militaires donc. C'est la notion même de "terreur" et de "terrorisme", c-à-d chercher à provoquer délibérément un traumatisme au sein de la population ennemie.

Les terroristes, eux, pourront encore dire que même ces actions font partie des dommages "collatéraux", pas d'une attaque précise [envers des militaires], mais d'une guerre généralisée dans laquelle tous les moyens sont bons pour gagner.

Or je pense qu'à partir du moment où on vise directement et délibérément des civils, c'est purement de la lâcheté, et au lieu de servir à une cause quelconque, ne fait qu'empirer les choses.

C'est pareil quand les armées "officielles" terrorisent les populations civiles en agissant directement sur elles. Terrorisme d'Etat ou terrorisme tout court, c'est évidemment strictement pareil.
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MessageSujet: Re: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyVen 7 Oct - 20:52

Ce que tu dis est tout à fait pertinent.

Il existe effectivement des personnes qui préfèrent distinguer ceux qui attaquent uniquement les civils (attentats de Londres, etc, etc...) et ceux qui visent directement des cibles militaires en représaille à une occupation et aux atteintes aux droits de l'homme (guerrillas en Cecnya, etc, etc...).

Bon, personnellement, je ne me risquerais pas à faire un tranchement clair entre les deux parce que la réalité est souvent plus complexe.
Je dis souvent de penser à un dégradé et non pas à deux couleurs juxtaposées dans des cas comme celui-là.
Il y a beaucoup de domaines pareils (comme dans la classification linguistique par exemple, telle langue + romane, telle langue + germanique en simplifiant).
Dans les groupes qui utilisent la violence armée, il y en a qui visent franchement les cibles militaires ou personnes armées et d'autres qui visent délibérément les civils mais il ne faut pas oublier que des victimes innocentes, il y en a toujours (et pas forcément parce qu'on l'a pas fait exprès).

Si on lit Noam, il dit que dans le cas de Hitler, toutes les pertes civiles liées à la destruction du nazisme (villages en Belgique détruits par les bombardements alliés, Dresde, etc...) étaient nécessaires. Je crois qu'il accepte l'idée des pertes collatérales. Il est clair qu'à un moment donné, ça devient ethique et que l'on doit trancher.
Etant pacifiste de conviction, je considère que mourir pour une patrie, par exemple, c'est de la connerie, je n'aime pas beaucoup les mémoriaux aux morts de la Seconde Guerre Mondiale dans la mesure où je considère qu'il y a les germes de justifications bellicistes futures.
Cette question m'apparaît donc assez difficilement tranchable mais dans tous les cas, elle est éminemment ethique.
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MessageSujet: Re: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyLun 6 Mar - 17:20

Les fameux 10 commandements de Morelli Mr. Green chaque année elle posait cette question à l'examen de critique historique... une fervente de gauche Langue
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Jacky
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MessageSujet: Re: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyLun 6 Mar - 17:28

oui, oui, j'en connais qui l'ont eu... Clin d'oeil

Tiens, si je te vois sur le Solbosh ou dans le triangle blanc, je vais venir te tirer les oreilles...
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MessageSujet: Re: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyMar 7 Mar - 1:49

Tiens, si je te vois sur le Solbosh ou dans le triangle blanc, je vais venir te tirer les oreilles...[/quote]


Mais qu'est ce que j'ai fais :'(
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MessageSujet: Re: Propagande de guerre et diabolisation   Propagande de guerre et diabolisation EmptyMar 7 Mar - 4:10

Mahinur a écrit:

Mais qu'est ce que j'ai fais :'(

Ben, j'ai jamais dit qu'il fallait avoir fait quelque chose Propagande de guerre et diabolisation 0002
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