THÉ Et FEU
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 Interview de Ahmet Insel sur tf1.fr

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ilker
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ilker


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MessageSujet: Interview de Ahmet Insel sur tf1.fr   Interview de Ahmet Insel sur tf1.fr EmptyMer 16 Mar - 0:43

"Les Turcs sont blessés par l'attitude française"
Mis en ligne le 16 décembre 2004)

Ahmet Insel, universitaire, explique que la société turque vit très mal les réticences européennes et notamment celles de la France, en raison des liens qui unissent les deux pays depuis longtemps.

Ahmet Insel est professeur à l'Université francophone de Galatasaray. Il est également l'un des animateurs de la revue politique intellectuelle de gauche "Birikim". Il explique à tf1.fr les raisons pour lesquelles la société turque aspire à intégrer l'UE. Et pourquoi le refus de l'opinion publique française a créé une "cassure".

tf1.fr : Les Turcs se sentent-ils européens ?

Ahmet Insel : Ils se sentent tout d'abord Turcs, comme les Français se sentent Français avant de se sentir Européens. Mais il y a un vrai sentiment de proximité et d'affinités avec l'Europe, malgré la différence de religion. Les Turcs sont ainsi beaucoup plus proches des Européens que des Moyen-Orientaux. Ils s'impliquent donc beaucoup dans les débats d'adhésion. Ce n'est pas seulement un sujet réservé à la vie politique.

tf1.fr : Que représente l'Union européenne pour la société turque ?

A.I. : Une véritable force d'attraction. C'est une civilisation moderne vers laquelle elle est tournée depuis longtemps. Les Turcs la considèrent comme un modèle social et culturel attirant Cela ne signifie pas pour autant qu'ils sont prêts à devenir chrétiens pour intégrer l'UE.

L'Europe représente également une aire de stabilité politique et démocratique. Et comme pour les dix nouveaux pays membres, il ne faut pas nier un attrait économique. Mais ce n'est pas seulement une demande de pauvres pour entrer dans un club de riches et bénéficier de subventions. L'union douanière répond déjà à ces besoins. Cela va au-delà. Il s'agit surtout d'ancrer et d'intégrer le pays dans l'espace économique européen pour que les entreprises européennes s'installent en Turquie et y investissent directement.

tf1.fr : Comment la jeunesse turque voit-elle l'Europe ?

Ahmet Insel-
A.I. : Elle se sent bien sûr plus universaliste que ses aînés. Elle est plus ouverte aux influences étrangères. Elle est donc très désireuse d'intégrer l'UE. Pas spécialement pour circuler librement en Europe mais surtout pour sortir du provincialisme. Elle aspire à être en phase avec la jeunesse européenne. On le voit depuis que la Turquie fait partie du programme d'échanges d'étudiants "Socrate". Cela bouleverse les Universités qui se battent pour envoyer leurs étudiants à l'étranger et pour faire venir les étudiants étrangers.

"Ils ne veulent pas de nous car nous sommes musulmans"
tf1.fr : Comment la société turque vit-elle les réticences à son adhésion ?

A.I. : Comme une douche froide. Depuis plusieurs années, nous multiplions les réformes dans tous les domaines, c'est une vraie "révolution silencieuse". Mais plus on s'approche des Européens, plus ils s'éloignent de nous, surtout ceux qui apparaissaient comme de fervents partisans de notre adhésion.

La position française crée ainsi une véritable incompréhension. Les Turcs ne comprennent pas les sondages d'opinion. Il y a une interrogation existentielle qui se résume ainsi : "Ils ne veulent pas de nous car nous sommes musulmans". Le "Non à la Turquie" de Philippe De Villiers lors des européennes a été très blessant, comme a pu l'être pour vous la campagne contre la France aux Etats-Unis lors de la guerre en Irak.

tf1.fr : Les Turcs comprennent-ils les arguments des opposants ?

A.I. : Ils comprennent qu'on leur dise qu'il y a encore du chemin à faire. Ils savent très bien que l'adhésion ne peut se faire en 2005. Mais personne, les intellectuels comme la classe populaire, n'accepte qu'on veuille changer les règles du jeu en cours de route et ajouter des conditions qui ne figuraient pas dans les engagements précédents.


On a en fait l'impression que les Européens font un traitement à part pour les Turcs. Proposer un "partenariat privilégié" ou souligner explicitement que négociation ne signifie pas adhésion est par exemple perçu comme malveillant. Cela n'a jamais été fait auparavant et ce n'est pas le cas avec la Croatie. Là, encore, la conclusion est que "l'Europe ne veut pas de nous car nous sommes musulmans". Il y a une vraie cassure. Elle sera longue à réparer. Les musulmans pratiquants ne sont pas réellement étonnés. En revanche, l'effet est dévastateur chez les laïcs.

"Une grande richesse culturelle"

tf1.fr : Que peut apporter la société turque à l'UE ?

A.I. : Tout d'abord sa force démographique. Dans 20 ans, la population européenne va à la fois diminuer et vieillir. Or la société turque est beaucoup plus jeune. Elle pourra donc combler le déficit de population active et rééquilibrer la pyramide des âge avant de se stabiliser en 2060 autour de 95 millions d'habitants.

Grâce à sa taille et à son Histoire, elle apportera également une grande richesse culturelle. C'est d'ailleurs déjà le cas depuis quelques années. Les films turcs commencent à être primés à Berlin, à Cannes, les chanteurs et les groupes partent en tournée en Europe, les auteurs turcs sont de plus en plus traduits.

http://up.news.tf1.fr/news/monde/0,,3191009,00.html
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Çökelek
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MessageSujet: Re: Interview de Ahmet Insel sur tf1.fr   Interview de Ahmet Insel sur tf1.fr EmptyMer 16 Mar - 0:47

C'est Mr Insel Cool droit qu'on veut voir sur les plateaux télés, pas des pantins!!


Hourra Hourra Hourra Hourra Hourra
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ilker
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MessageSujet: Re: Interview de Ahmet Insel sur tf1.fr   Interview de Ahmet Insel sur tf1.fr EmptyMer 16 Mar - 11:24

Semih Vaner et Reynald sont également très lucides dans leur discours, mais malheureusement on les voit peu dans les médias..

L'autre jour il y avait l'émissions arrêt sur image sur France 5 concernant la médiatisation télévisuelle de la Turquie en France, l'invité turc Mesud Tufan (journaliste à Rfi) était trop discret; pour représenter le point de vue des Turcs, qui n'ont pas souvent la parole ce n'est pas idéal.
J'ai d'ailleurs envoyé un courriel pour m'exprimer au sujet du traitement de l'information concernant la Turquie que je trouve pour le moins partial.

Dans le site Internet de l'émission il y a un article intéressant sur les adversaires de l'adhésion de la Turquie à l'UE -qui sont souvent d'extrême droite précise le texte.
http://www.france5.fr/asi/006869/26/123408.cfm

Citation :
Chercher les opposants à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne oblige immanquablement à rencontrer nombre de sites d'extrême droite. Attendu, leur discours se concentre sur la peur de l'islamisme. Passons.

Les opposants à l'adhésion de la Turquie ont un point de ralliement sur Internet dont le titre est facile à retenir : Non à la Turquie.com.

Quelle est la première chose qui frappe à l'arrivée sur ce site ? Peut-être, comme c'est généralement le cas, le bandeau sur lequel se trouve le titre, en haut de la page. Ou bien l'encadré coloré, orné d'une miss souriante, qui se trouve en bas à droite et demande : "Que proposer à notre amie la Turquie ?". Si on suit ce lien, on accède à un texte qui s'ouvre ainsi : "La Turquie est un pays ami, qui a adhéré à la modernité occidentale, et a soutenu l'alliance des pays libres face au danger communiste. Pour cela la Turquie mérite notre respect, notre reconnaissance et notre amitié". On peut difficilement se faire une idée plus fausse du site qu'en commençant par ici.

Car la critique principale arrive vite. Le texte évoque "l'inclinaison actuelle vers l'islamisme" des Turcs. Il suffit alors de redresser les yeux et de regarder le bandeau d'accueil du site avec un peu plus d'attention. On y voit des visages grimaçants, une femme voilée, des militaires et des minarets qui se veulent sans doute menaçants. Où est-on donc ? Difficile de le savoir. Le site vise à encourager une "mobilisation citoyenne" pour arrêter le "processus anti-démocratique" d'adhésion de la Turquie à l'Europe.

La rubrique "Contact" ne permet pas de savoir qui anime ce site. Il faut en fait cliquer sur "Réunions publiques" pour apprendre que le "principal orateur" du mouvement est Alexandre Del Valle (il est de tous les combats notre ami Mr. Green ), auteur du livre La Turquie en Europe, un cheval de Troie islamiste?, dont les accointances avec certains milieux parfois proches de l'extrême droite ont été relatées dans un article de Ras l'Front :

Bien référencés dans Google, les sites extrémistes ne sont pas pour autant les seuls à exprimer une opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union.

On trouve ainsi le site belge Info-Turk, qui se dit "résolu de contribuer à la défense des droits de l'homme en Turquie". Il publie chaque mois un bulletin d'actualités qui ont en commun de ne guère mettre ce pays en valeur. La récente répression d'une manifestation pour les droits de la femme y est évidemment relatée.

Côté politique, l'expression est plus affirmée que chez les partis partisans du "oui". L'UMP a récemment réaffirmé son "non" à la Turquie et plaidé pour un "partenariat privilégié". La formation de Nicolas Sarkozy s'en explique sur son site. D'abord, elle estime que la Turquie n'est pas européenne, ni historiquement ni géographiquement.

De plus, la candidate mettrait en péril les institutions européennes. "Avec comme perspective 97,6 millions d'habitants en 2025, la Turquie aurait 96 députés au Parlement européen, nombre maximal autorisé par pays selon la Constitution et le nombre de députés français serait réduit. La Turquie deviendrait alors la première force au Conseil européen avec 17,7 % des votes contre 13,8 % pour l'Allemagne et 11,2 % pour la France, et ainsi le premier décideur européen".

Favorable elle aussi à un simple "partenariat privilégié", l'UDF explique sur son site européen qu'"il ne s'agit pas de savoir si la Turquie réalise les réformes démocratiques nécessaires pour entrer dans l'Union européenne. Avec l'adhésion turque, la question posée est celle de la nature de notre projet européen".

Quel projet ? "Celui hérité des pères fondateurs", "une union politique forte qui défende des valeurs et un modèle de société original, une Europe puissante qui tienne sa place sur la scène mondiale à côté des Etats-Unis ou de la Chine".

Bref, c'est culturellement que la demande turque ne passe pas : "Pour former une union politique, il faut que des citoyens aient suffisamment de points communs, qu'ils partagent les mêmes repères, la même vision du monde. Sans unité culturelle, il n'y a pas d'unité politique". Et à moins de jeter au feu tous les manuels d'histoire, cela ressemble à un "non" définitif.
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