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 L'opium électronique du peuple en Chine

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Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
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MessageSujet: L'opium électronique du peuple en Chine   L'opium électronique du peuple en Chine EmptyVen 25 Aoû - 11:57

L'opium électronique du peuple en Chine

La Chine est en train de devenir le pays au monde où il y a le plus de dépendance à l'Internet. Parmi les 123 millions d'internautes chinois, 5 millions seraient dépendants, selon les autorités sanitaires. La tendance est très marquée chez les jeunes. Ils seraient 10 % des internautes de moins de 25 ans (contre 1 % au Royaume-Uni) à être «accros» aux jeux en ligne et aux tchats. Les médecins définissent comme dépendante «la personne qui passe plus de cinq heures par jour, pendant plus d'un an, devant l'ordinateur pour autre chose que son travail, qui tend à augmenter les durées, et pour cela réduit son temps de travail, de repos et d'alimentation, et se sent mal si elle est privée de l'Internet». Le phénomène inquiète tellement les autorités chinoises qu'elles ont lancé une campagne nationale contre les méfaits de l'Internet, avec séries télévisées éducatives et flicage des cybercafés où l'on doit désormais présenter une pièce d'identité valide pour prouver son âge.
La clinique du docteur-commandant
L'exemple de Zhang Xiaoyi, qui s'est suicidé en décembre 2004 à l'âge de 13 ans après avoir passé trente-six heures dans un cybercafé, n'est pas le seul. Fin juillet, Qiao Qiao, une fillette de 11 ans, a été assassinée par un ado de 16 ans qui lui a volé 5 euros pour aller jouer à un jeu vidéo. Ces drames sont largement exploités par les médias officiels, qui dénoncent «l'opium électronique du peuple» . L'avocat pékinois Zhang Chunliang soutient des familles qui attaquent les sociétés de jeux vidéo. Il explique : «Les jeunes ont l'impression de progresser vite et de s'accomplir dans les jeux, alors qu'en société leur vie stagne. C'est comme la drogue.» Malgré les campagnes, le taux de dépendance continue à augmenter.
Uniforme vert olive, blouse blanche et cheveux gominés, le médecin militaire Tao Ran a créé un programme spécial de désintoxication des jeunes à l'Internet. Selon lui, «c'est en train de devenir un problème de société majeur. Les raisons sont multiples : enfants uniques qui manquent de communication avec leurs parents, et surtout un système éducatif qui soumet les élèves à une pression intolérable, avec des professeurs qui manquent de pédagogie. Pour les plus défavorisés, l'Internet est aussi un moyen de s'évader à bon compte quand l'avenir semble sans lendemain. Les autorités découvrent le problème maintenant qu'il est déjà trop important. Comme souvent dans cette société qui change vite, on soigne les effets, pas les causes» .
Derrière les murs d'une caserne en banlieue de Pékin, se trouve la clinique que le commandant Tao a fondée il y a un an. Ici, des dizaines de jeunes de 13 à 24 ans sont traités pour leur dépendance. Amenés par leurs parents de tout le pays, ils sont très perturbés. Certains ne vont plus en cours, jouent plus de dix-huit heures par jour, revendent les objets de famille pour jouer. Une patiente de 16 ans est persuadée qu'elle a sept maris (rencontrés sur le Net) qui lui ont «offert des habits, une voiture et des diamants» dont elle ne comprend pas qu'ils sont virtuels. La plupart ont la colonne déformée et l'air autiste, sont pâles et nerveux, comme ce jeune qui est fier de pouvoir cliquer «362 fois en une minute» sur sa souris.
Un véritable arsenal
La cure mêle entraînement militaire, techniques psychiatriques et médicamenteuses occidentales. Electrothérapie et calmants sont complétés par un suivi psychologique. Quand on pousse la porte d'une salle étiquetée «Troubles comportementaux», on a un sursaut. C'est un véritable arsenal. Des dizaines d'AK-47 et autant de MP5-Navy sont rangés le long des murs. Ce sont des armes réelles mais neutralisées, les mêmes qui sont utilisées par la police et les terroristes dans le célèbre jeu Counter-Strike. Un système de lasers intégrés permet de compter les points. Une fois par semaine les jeunes accros à ce jeu vont faire la guerre «pour de vrai» sur des terrains d'entraînement, jusqu'à épuisement physique total. «C'est pour leur apprendre que c'est beaucoup plus dur en vrai que sur ordinateur», explique une charmante infirmière en blouse blanche et pantalon de treillis, une kalachnikov à la main.
«C'est vraiment fatigant, j'aurais pas imaginé», raconte un jeune en cure. C'est Liu, 17 ans, qui jouait plus de douze heures par jour devant son écran, dans une bourgade de la lointaine province du Xinjiang, quand ses parents l'ont amené ici en lui faisant croire que c'était une colonie de vacances. «Ils m'ont piégé, au début c'était horrible. Ces barreaux, l'entraînement militaire, les séances de psy, les médicaments qui m'abrutissent, et surtout pas d'ordinateur, je voulais vraiment m'enfuir. Et puis je me suis fait des amis, maintenant j'aime bien ça.» Il a presque terminé sa thérapie et se considère guéri, mais il ne veut pas retourner chez lui. «Il n'y a rien à faire là-bas, je vais aller faire ma vie tout seul, loin de mes parents.»
Alcooliques, parieurs fous, kleptomanes...
Le commandant Tao est fier d'avoir déjà «désintoxiqué» un millier de jeunes en un an. Autrefois, il traitait des soldats dépendants à la morphine suite à des opérations, puis l'armée l'a fait travailler sur des programmes expérimentaux pour alcooliques, parieurs fous, kleptomanes et obsédés sexuels. Avec l'explosion de l'Internet et des jeux en réseau au début des années 2000, de nombreux parents sont venus lui demander de l'aide dans son service d'hôpital militaire pékinois. La grande muette lui a alors donné carte blanche pour monter ce programme, appelé à s'étendre et à se vendre à l'étranger. «Nous intégrons le meilleur des techniques occidentales et chinoises et nous développons un modèle qui pourra s'exporter», assure-t-il. Car, comme souvent en Chine, la thérapie est payante, 30 euros par jour pendant un à trois mois, logement, soins et nourriture compris. Un prix élevé, mais relativement abordable pour toute une classe moyenne qui a accès à l'Internet.
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