La Corée du Nord semble être déterminée à tester un missile balistique en vue d'un lancement, malgré les injonctions du Japon, des Etats-Unis et de l'Australie. Le Japon a annoncé qu'il était prêt à engager une "riposte vigoureuse".
La Corée du Nord a achevé l'approvisionnement en carburant d'un missile intercontinental Taepodong 2 d'une portée qui serait comprise entre 3 500 et 4 300 kms, capable de toucher les Etats-Unis, a-t-on appris de source américaine autorisée. Selon Washington, ce nouveau dispositif accroît la probabilité d'un essai effectif du missile.
A l'annonce de ces éventuels manoeuvres, le Japon et les Etats-Unis avaient publié des communiqués samedi pour prévenir la Corée du Nord qu'un tir de missile à longue portée serait extrêmement critiqué et ne servirait pas les intérêts du pays qui a besoin de l'aide internationale. Dimanche, le ministre des Affaires étrangères japonais, Taro Aso, avait précisé que l'affaire serait portée devant les Nations unies et que Tokyo pourrait décréter des sanctions contre le régime communiste. Ils n'avaient reçu aucune réponse.
"Le Japon et les Etats-Unis partagent cette idée que les missiles nord-coréens, s'ils étaient lancés, constitueraient une menace à la sécurité régionale", a affirmé le vice-Premier ministre japonais Shinzo Abe.
"Une riposte vigoureuse"
Dans une conférence de presse, ce lundi, le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, a menacé le gouvernement de la Corée du Nord d'une riposte "vigoureuse" au cas où le régime de Pyongyang procèderait à un tir de missile balistique sans toutefois préciser quel type de riposte il envisagerait.
De son côté, l'Australie a averti Pyongyang que de tels essais l'isoleraient un peu plus sur la scène internationale. Le ministre australien des Affaires étrangères, Alexander Downer a adressé un message à l'ambassadeur de Corée du Nord en Australie, "pour le mettre en garde contre ces essais de missiles longue portée, et lui expliquer les conséquences sérieuses que pourrait entraîner une telle opération".
Selon des responsables américains, si le test peut encore être annulé, cette hypothèse est peu probable compte tenu de la difficulté de retirer le carburant d'un missile une fois qu'il a été approvisionné.
Le dernier tir de missile de Pyongyang remonte à août 1998. La Corée du Nord avait alors lancé au-dessus du Japon un missile Taepodong 1, qui avait fini sa course dans l'océan Pacifique.