Exit le CPE, voici l'insertion "nouvelle" version
Par David STRAUS
CPE : Exit le CPE, voici l'insertion "nouvelle" version Le CPE ne sera pas remplacé par un nouveau contrat aidé. Le gouvernement a opté pour un renforcement des dispositifs encourageant l'embauche des jeunes de 16 à 26 ans en difficulté pour l'accès au marché du travail. Contrat d'insertion dans la vie sociale, contrat "Jeunes en entreprise" et contrat de professionnalisation seront musclés.
Créé le 10 avril 2006
Mis à jour le 10 avril 2006 à 16h13
Les mesures annoncées lundi en remplacement du Contrat première embauche reposent sur un principe unique : celui du soutien financier des employeurs embauchant des jeunes de 16 à 26 ans en difficulté pour l'accès au marché du travail. L'ardoise sera de 150 millions d'euros pour 2006, qui viendront s'ajouter au budget de l'Etat, et du double pour 2007. Le nouvel article 8 de la loi sur l'Egalité des chances s'articule en quatre axes majeurs :
* Un suivi renforcé du Civis
Ce qui existe : Créé en juillet 2003, le Contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis) a déjà bénéficié à 159 000 jeunes de 16 à 26 ans en difficulté d'insertion professionnelle. Le jeune est aidé dans ses démarches par un "référent" et se voit allouer un soutien financier (jusqu'à 900 euros) si son stage ou son emploi n'est pas rémunéré.
Ce qui change : Le parcours d'accès à la vie active s'articulera en trois temps : trois mois pour faire un bilan de compétences, un enchaînement soit de contrats de travail soit de périodes de formation et enfin, un suivi par le référent pendant toute la première année d'emploi effectif. Ce dispositif coûtera 20 millions d'euros à l'Etat.
* Un SEJE étendu pour le privé
Ce qui existe : Prévu dans le programme de Soutien à l'emploi des jeunes en entreprises (SEJE) adopté en 2002, ce contrat à durée indéterminée était réservé aux jeunes de moins de 22 ans qui n'ont pas le bac. Selon le gouvernement, il a bénéficié à 300 000 jeunes depuis sa création.
Ce qui change : Ce contrat, dédié au secteur marchand, est étendu à toutes les personnes rentrant dans les conditions d'un Civis. L'aide à l'employeur sera de 400 euros par mois pendant la première année, puis de 200 euros pour la deuxième année.
* Un Contrat de professionnalisation subventionné
Ce qui existe : Ce contrat a pour but de développer l'alternance. Il attribue une exonération des cotisations patronales de sécurité sociale à l'employeur qui en contrepartie offre au salarié une qualification professionnelle. Les périodes de formation doivent correspondre à un quart du temps travaillé.
Ce qui change : Pour les jeunes concernés, l'aide à l'employeur sera portée à 200 euros par mois la première année et à 100 euros la seconde. 30 000 de ces contrats pourraient être concernés par les mesures d'aides.
* Des stages pour les "métiers en tension"
Ce qui change : Quelque 50 000 stages de qualification, de trois à six mois, seront proposés à des jeunes actuellement en Civis. La mesure ne vaut que pour "des métiers en tension" de main-d'oeuvre, où les emplois sont difficilement pourvus, comme la santé ou l'aide à la personne.