Iran : 1000 personnes arrêtées dans des affrontements entre la police et les soufis
Reuters, Téhéran, 15 février – La police iranienne a arrêté environ 1000 individus dans la ville sainte de Qom, au centre de l’Iran, lors d’affrontements violents ayant éclaté suite à la fermeture d’un centre de culte appartenant à des Musulmans soufis mystiques, ont déclaré mercredi des hauts responsables de la ville.
Ces dirigeants ainsi qu’un résident de Qom ont affirmé que la police avait lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule de derviches, ou mystiques, et des personnes qui s’étaient rassemblées pour les soutenir. Selon eux, les derviches étaient armés de couteaux et de pierres.
Près de 200 personnes ont été blessées durant l’émeute, selon un haut responsable.
L’affrontement a éclaté lundi après que les soufis aient refusé d’évacuer une maison de banlieue où ils s’étaient réunis pour célébrer des rites derviches, a déclaré un haut responsable de la municipalité de Qom qui a désiré rester anonyme.
« Les violences ont cessé et la maison a été démolie mardi », a-t-il dit, puis il a ajouté que la municipalité avait démoli le bâtiment parce que les soufis avaient illégalement transformé cet immeuble résidentiel en centre de culte.
Le culte musulman soufi est toléré par les principales lois islamiques strictes de l’Iran chiite, bien que certains dignitaires religieux demandent parfois des mesures répressives contre leurs rites.
Le gouverneur général de Qom a accusé les derviches de faire partie d’un complot international, mais il n’a pas développé cette allégation.
« Nous n’avions pas l’intention initialement de les confronter, mais lorsque nous avons suspecté… un complot, nous avons pris des mesures », aurait dit Abbas Mohtaj selon le journal Jomhuri-ye Eslami.
« Les puissances arrogantes ne perdent pas une seule opportunité de créer l’insécurité dans notre pays et les liens (des soufis) avec les pays étrangers sont évidents », a-t-il ajouté. Mohtaj a affirmé qu’environ 200 personnes avaient été blessées et 1000 arrêtées.
Le chemin mystique des soufis vers Dieu par la danse et la musique n’est pas bien accueilli par certaines importantes figures religieuses du pays.
En septembre, l’ayatollah Hossein Nouri-Hamedani a réclamé des mesures répressives contre les groupes derviches, qu’il a qualifiés de « danger pour l’Islam », dans la ville sainte de Qom.
Certains disent que les tensions avec les derviches de Qom sont dues à la popularité grandissante du soufisme dans cette ville.