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 Le voyage intérieur d’une jeune fille iranienne

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Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
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Faj


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MessageSujet: Le voyage intérieur d’une jeune fille iranienne   Le voyage intérieur d’une jeune fille iranienne EmptyJeu 5 Jan - 12:28

"Une nuit" :
Ce film aborde pas mal de thèmes discutés sur TFE;-)

l'Humanité a écrit:
Alors que Chantal Akerman a réalisé Toute une nuit, Niki Karimi propose Une nuit. À une autre culture répond un autre style de narration, un autre type de montage. Niki expose sa « nuit » de manière linéaire en se concentrant sur l’histoire nocturne de sa jeune héroïne. En quête de son destin, la jeune fille est projetée dans la réalité d’une société qui se révèle à elle dans ses mystères, ses doutes, voire ses fausses certitudes, et son odyssée devient une superbe « modification » persane. Dans un pays où les acteurs sont adulés, Niki Karimi, qui est apparue toute jeune sur les écrans iraniens, a très vite connu un énorme succès populaire. Mais son statut d’actrice célèbre ne la satisfait pas totalement. Collaboratrice d’Abbas Kiarostami, elle décide de passer à la réalisation et y prend goût. Une seconde modification s’opère sous nos yeux.

Vous êtes née à Téhéran en 1971. Quels souvenirs avez-vous de votre enfance, et particulièrement de la période de la révolution ?

Niki Karimi. J’avais alors six ans et je me souviens d’immenses manifestations permanentes dans les rues dégorgeantes de monde. Je suis une enfant de la révolution, qui évidemment a dû mettre un foulard pour aller à l’école. Ma famille appartenait à la classe moyenne, mes parents avaient une passion pour le cinéma. Mon père avait une grande bibliothèque à laquelle j’avais accès. J’ai beaucoup lu, particulièrement les poètes japonais qui écrivaient des haïkus.

Comment êtes-vous devenue une actrice aussi célèbre en Iran ?

Niki Karimi. Juste après mes études, j’ai tout de suite voulu être actrice. Je jouais dans la troupe de théâtre de l’école, j’aimais être sur scène. J’avais une passion pour cette femme poète iranienne, Forough Farrokhzad. J’avais écrit un scénario, dont le nom d’un personnage - que j’ai d’ailleurs joué - était le sien.

J’étais assistante de réalisation lorsque Jamshid Haidari m’a vue et m’a demandé de jouer dans son film, la Tentation. J’avais à peine dix-huit ans. Puis j’ai été l’héroïne de la Jeune Mariée, de Behrouz Afkhami en 1990, et de Sara, de Dariush Mehrjui en 1993, deux films qui ont connu un immense succès en Iran. J’étais aux États-Unis pour étudier le design lorsqu’au bout d’un an Dariush m’a appelée de nouveau. Il avait un scénario pour moi et je suis revenue en Iran pour tourner Pari avec lui. Mais j’ai toujours été passionnée par la décoration, le graphisme et l’art du cadre au sens cinématographique du terme. J’ai été très attirée aussi par la mode et les bijoux. J’ai eu une « maison de couture » (en français) avec ma soeur mais c’était très dur de tenir seulement entre femmes. C’était un à-côté de ma carrière.

Les films dans lesquels vous avez joué étaient des films populaires, mais c’est avec un auteur, Dariush Mehrjui, que vous êtes remarquée à l’étranger, en obtenant le prix d’interprétation à Saint-Sébastien en 1993 pour Sara...

Niki Karimi. Après avoir joué dans la Jeune Mariée, le plus gros succès au box-office de toute l’histoire du cinéma iranien, je suis restée deux ans sans travailler. Toutes les propositions étaient de rejouer le même rôle... Lorsque j’ai lu le scénario de Sara, j’ai su immédiatement que c’était ce que je voulais faire. Dariush Mehrjui ne me demandait pas seulement d’être belle... Et l’année suivante, j’ai tourné Pari avec lui. J’ai joué dans plusieurs films de Tahmineh Milani (Deux Femmes en 1998, la Moitié cachée en 2001) mais je dois reconnaître que c’est avec Dariush que j’ai eu une reconnaissance internationale. Il m’a vraiment appris à jouer devant la caméra en évitant tous les clichés et m’a mise sur la bonne voie. Il a été le premier grand cinéaste iranien à être reconnu à l’étranger, avec Sohrab Sahid Saless.

Malgré tout, vous ne semblez pas très satisfaite et, en 2001, vous avez réalisé un documentaire, Avoir ou ne pas avoir, proposant un cinéma à l’opposé de celui dans lequel vous jouiez...

Niki Karimi. En fin de parcours je n’étais pas heureuse, et j’ai eu l’occasion de collaborer avec Abbas Kiarostami sur Le vent nous emportera, ABC Africa... à la production et à la postproduction. J’aime vraiment son approche du cinéma. Les films dans lesquels j’ai joué étaient artistiques mais très classiques. J’aime le réalisme au cinéma et traiter du temps présent. Voilà pourquoi je suis passée à la réalisation. Avoir ou ne pas avoir est un film sur la fertilité : avoir des enfants ou pas, et les problèmes que cela pose dans les deux cas. En tant qu’actrice j’ai eu envie de passer à la fiction, mais en fait Une nuit est un compromis entre les deux. J’ai cherché pendant un an une idée de scénario et je suis allée dans la rue avec un ami. Une caméra vidéo et un magnétophone en main, nous avons observé les gens. Ensuite, j’étais prête.

Il y a une phrase clé dite par le deuxième personnage rencontré par la jeune fille, lorsqu’il cite Hafez : « On ne peut pas changer son destin »...

Niki Karimi. Mon documentaire pose aussi la question de la quête. On y voit des couples qui font des démarches médicales, des opérations pour avoir un enfant. Ils vont contre la nature. La jeune fille d’Une nuit regarde autour d’elle mais surtout elle effectue un voyage intérieur. À l’issue de cette nuit, elle doit voir plus clair en elle.

La rencontre entre la jeune fille et les trois hommes, plus ou moins représentatifs de la société masculine iranienne, démontre une chose : il n’est pas facile de vivre en respectant la démocratie et l’égalité dans le couple...

Niki Karimi. En Iran, si vous devez aller témoigner en face d’un homme, il faut deux femmes parce que la femme « vaut » la moitié de l’homme. Il y a tellement de soi-disant intellectuels qui parlent de démocratie et sont incapables de mettre leurs beaux principes en pratique ! Malheureusement, ce comportement me semble universel. Nous pouvons alors nous demander : qui sommes-nous, où en sommes-nous ?

Maintenant, avez-vous des projets d’actrice ou de réalisatrice ?

Niki Karimi. J’ai un scénario prêt. Dès que je rentre en Iran, je commence à le tourner. Pour l’instant, jouer ne m’intéresse plus.

Entretien réalisé par Michèle Levieux


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