Entretien Caramanlis - Schröder

Caramanlis – Schroeder rappellent à la Turquie l'agenda de ses obligations

[infogrece] · Posté le 22 mars 2005 à 09:53:20 CET

Le chancelier allemand, Gerhard Schroeder et le Premier ministre grec, Costas Caramanlis, lors de leur entretien, lundi à Berlin, ont rappelé à la Turquie ses obligations d'application effective de ses engagements envers l'Union Européenne, alors que M. Caramanlis devait dîner dans la soirée à Bruxelles avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

Voir aussi :
· La Grèce sanctionnée pour faire le tri fiscal lors des rassemblements de capitaux
· Pacte de stabilité et de croissance. Impasse à Bruxelles. La Grèce optimiste
Mais les entretiens étant principalement consacrés aux dossiers économiques - perspectives budgétaires de l'UE pour la période 2007-2013, Pacte de Stabilité, et Stratégie de Lisbonne -, le chancelier Schroeder a clairement indiqué que l'Allemagne était le plus gros contributeur au budget du 4e CCA (cadre communautaire de soutien) dont les subventions constituent un véritable bol d'air pour l'économie grecque. Façon de faire savoir que son pays entend user de cette position dans ses relations avec les pays bénéficiaires.

Un désaccord est apparu en ce qui concerne le 4e CCA, le chancelier allemand observant que les deux pays ont des positions totalement différentes et rappelant que l'Allemagne est l'investisseur le plus important alors que la Grèce est un pays qui reçoit des fonds de l'UE. "Il est évident qu'il ne peut y avoir une identité de vues", a-t-il remarque tout en précisant que des rencontres auront lieu au niveau d'experts pour discuter de la question et veiller à faire converger les positions.

Pour sa part, M. Caramanlis a affirmé que la Grèce espère en un accord qui garantisse le succès de l'élargissement, la réalisation des objectifs communs de l'UE ainsi que la cohésion européenne et la compétitivité. Il a réitéré que la Grèce soutient les propositions de la Commission visant à résoudre les problèmes provoqués par les niveaux de développement différents entre les 25 Etats-membres de l'UE.

MM. Caramanlis et Schroeder se sont accordes sur la décision des ministres des Finances pour la reforme du Pacte de Stabilité et de croissance, "cette évolution", souligne M. Caramanlis, "étant très positive pour l'Europe car elle rétablit la crédibilité du Pacte et parallèlement offre les éléments indispensables de flexibilité pour faciliter la croissance en Europe". "Ce qui importe pour la Grèce, c'est de réduire les grands déficits et dettes dont nous avons hérite de nos prédécesseurs. Le Pacte reforme facilitera cet effort, mais il est certain que nous devons nous aussi intensifier nos efforts car nous avons à franchir une longue distance", a-t-il ajouté.

Au sujet de la Turquie, MM Caramanlis et Schroeder se sont accordés sur le fait qu'Ankara doit faire face à ses engagements face à l'UE. M. Caramanlis a notamment souligné que "le gouvernement grec soutient l'orientation européenne de la Turquie, mais il est toutefois important que le gouvernement turc remplisse les conditions qui sont posées à chaque étape du processus d'adhésion", rappelant à cet effet "la nécessité pour le gouvernement d'Ankara de signer, dans les délais convenus, le Protocole d'Ankara".

De son côté, M. Schroeder a rappelé que certains engagements concrets avaient été convenus pour l'ouverture des concertations d'adhésion le 3 octobre 2005 et que "ces engagements devront être tenus, non seulement sur le papier, mais devront aussi être appliqués". Il a en outre précisé que la Turquie devra signer le Protocole d'Ankara avec les 10 nouveaux Etats-membres de l'UE, précisant qu'"il existe des rapports annuels sur les progrès réalisés et nous pouvons inclure également des questions concernant leur application".

Concernant le reste de la situation politique dans les Balkans, interpellé par les journalistes lors de la conférence de presse, au sujet de l'appellation de la FYROM, le chancelier allemande a estimé que "si il existe une procédure concernant l'orientation européenne de la +Macédoine+ celle-ci a alors besoin de la Grèce et je l'ai souligne il y quelques jours au premier ministre +macédonien+. Je considère que la position du Premier ministre grec est très sage de vouloir un règlement politique rapide qui convienne à la souveraineté de la +Macédoine+ et qui donnera la possibilité à la Grèce de soutenir son orientation européenne".

Pour sa part, M. Caramanlis a indiqué "nous soutenons et veillons à promouvoir une politique qui conduira à un règlement mutuel. Toutefois, il est nécessaire que l'autre partie réponde à nos efforts".