Dossier : La dépression

Dossier que j'ai reçu à travers la newsletter de Test-Achats (association de protection des consommateurs en Belgique)

____________________________________

Par-delà les nuages noirs

Coup de blues, abattement, lassitude… Nous sommes nombreux à ranger ces états d’âme sous le même dénominateur: la dépression.

Or, ce n’en est pas toujours une. D’autres symptômes doivent être présents pour parler de dépression. Lesquels ? Quels traitements choisir et en quoi consistent-ils ?

Vous vous sentez triste et las, vous avez envie de tout envoyer promener et vous avez les larmes aux yeux pour un rien. Tout le monde s’est retrouvé un jour ou l’autre dans un tel état d’esprit déprimé. Les uns plus souvent que les autres. Un état dépressif accompagne aussi parfois des syndromes psychiques ou certaines affections physiques sans qu’il s’agisse forcément de dépression.

Cet article ne s’attarde pas sur les sentiments normaux d’abattement ni sur les sentiments dépressifs liés à une maladie donnée. Il traite de la dépression chez l’adulte et des différents traitements possibles.

- Comment reconnaître une dépression?
- Quels sont les types de dépression?
- Quelles sont les personnes à risque?
- Les causes et les suites d’une dépression
- Quel traitement?
- La psychothérapie
- Les antidépresseurs
- Existe-t-il encore d’autres solutions?
- La durée du traitement
- Que puis-je faire moi-même?
- Que peut faire l’entourage?

Comment reconnaître une dépression?

Un symptôme essentiel pour pouvoir parler de dépression est la présence d’une humeur dépressive pendant au moins 2 semaines. Cette humeur dure (pratiquement) toute la journée. Un dépressif n’éprouve plus d’intérêt ou de plaisir pour quasi aucune de ses activités, y compris ses loisirs ou les tâches journalières qu’il appréciait pourtant auparavant. Il se comporte aussi différemment.

Si, outre les caractéristiques susmentionnées, plusieurs des symptômes suivants sont présents, on parle de dépression.

– Une perte ou une prise de poids importante en l’absence de régime. Une diminution ou une augmentation de l’appétit (p. ex. comme réconfort) peut aussi révéler une dépression;

– Des insomnies ou, au contraire, une tendance à trop dormir (et ne pas se réveiller frais et dispos). La personne dépressive se plaint le plus souvent de se réveiller trop tôt et de ne plus savoir se rendormir, d’avoir des difficultés d’endormissement et de se réveiller plusieurs fois pendant la nuit;

– Une sensation quotidienne de fatigue ou d’absence d’énergie. La personne n’a plus d’entrain et tout devient pour elle une épreuve;

– Des modifications de l’activité psychomotrice (ralentissement ou agitation). La personne parle et répond plus lentement. Elle pense et se déplace plus lentement et s’accorde de plus longs moments pour souffler;

– L’autodépréciation et/ou une culpabilité excessive ou déplacée;

– Une indécision et des difficultés à se concentrer et à réfléchir. Parfois, les problèmes de mémoire sont tels qu’ils font penser à la démence;

– Des angoisses, une irritabilité et une nervosité qui empêchent la personne de se relaxer. Elle fait les cent pas, est fébrile, arrache les peluches de ses vêtements et réagit de façon dispropor-tionnée à certaines contrariétés;

– Les plaintes corporelles resurgissent ou s’aggravent. Par exemple, la constipation, la fatigue et une douleur dans tout le corps. Le dépressif a parfois une tendance à l’hypocondrie (préoccupation excessive pour sa santé et pour des épreuves imaginaires);

– L’aspect extérieur est souvent négligé, les coins de la bouche et les épaules sont tombants, l’œil regarde dans le vague et les gestes sont exécutés avec retenue. Malgré cette triste apparence, certaines personnes parviennent toutefois à dissimuler leur état dépressif derrière un sourire;

– L’humeur ne s’améliore guère lors d’événements agréables ou de bonnes nouvelles. L’humeur dépressive est souvent vécue comme un nuage noir qui plane sur toute activité mentale;

– Les pensées pessimistes et négatives ont le dessus. La personne dépressive se considère comme une ratée et sa confiance en elle s’évanouit. Du coup, l’avenir apparaît tout en noir;

– Des pensées de mort récurrentes, des idées suicidaires ou des plans précis pour se suicider.

Une dépression diffère donc de simples changements d’humeur, d’une période de deuil ou d’épuisement professionnel (”burn out”) par ses symptômes, leur durée et leur intensité. On ne parle de dépression que lorsque la tristesse suite à la mort d’un proche est encore présente plus de deux mois après le décès. Le burn out n’est pas non plus une dépression. Il se traduit par une extrême fatigue physique et émotion-nelle. Certes, certaines personnes épuisées par leur travail sont également en proie à une dépression mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

Quels sont les types de dépression?

Il n’y a pas un seul type de dépression. À côté de la dépression "ordinaire", on distingue plusieurs sous-catégories :

– la dépression chronique est une dépression dont les symptômes persistent au moins 2 ans;

– la dépression atypique se caractérise par une amélioration de l’humeur ou un sentiment de joie lors d’événements positifs, accompagné(e) de deux des symptômes suivants : perte de poids, augmentation de l’appétit, hypersomnie (trop dormir) et/ou sensation de lourdeur dans les membres;

– la dépression post-partum peut survenir après un accouchement;

– la dépression saisonnière apparaît et disparaît souvent au début ou à la fin d’une période spécifique de l’année. En général, lorsque les jours commencent à raccourcir. Ce type de dépression est aussi appelé dépression hivernale;

– les personnes atteintes de dépression psychotique souffrent de délires ou d’hallucinations (de nature auditive) dont le contenu correspond en général aux sentiments dépressifs. Un suivi psychiatrique est souvent nécessaire.

Quelles sont les personnes à risque?

Selon les sources consultées, environ 10 à 25% des femmes courent le risque de présenter au moins une fois dans leur vie une dépression. Pour les hommes, ce pourcentage est de 5 à 12%. Les femmes ont aussi 2 à 3 fois plus de risque de dépression après la puberté que les hommes.

En outre, les personnes atteintes de certaines affections médicales tels la démence, la maladie de Parkinson, le diabète, le cancer, le syndrome de fatigue chronique (SFC), etc. sont plus souvent sujettes à des dépressions que les personnes en bonne santé.

40% des personnes dépressives doivent souvent faire face au cours de leur vie à d’autres troubles psychiques (p. ex. dépendance à l’alcool ou la drogue, troubles de l’anxiété, névroses obsessionnelles, etc.). Mais, prédire qui va être ou non confronté à une dépression reste très difficile.

Les causes et les suites d’une dépression

Les causes d’une dépression peuvent être aussi bien génétiques qu’environ-nementales. Ainsi, des études ont démontré une plus grande vulnérabilité à la dépression si un membre de la famille du premier degré souffre de dépression. Des facteurs psychosociaux tels un faible soutien de l’entourage, les aspects sociaux liés au fait d’être une femme dans la société, une autocritique excessive et une dépendance, une personnalité névrosée, etc. favorisent également les dépressions. Tout comme les traumatismes et dépressions antérieurs et la perte d’un proche.

La dépression hivernale témoigne, quant à elle, probablement d’une plus grande sensibilité aux changements de température et de lumière.

Des études ont aussi lié étroitement la dépression à une déficience de certains neurotransmetteurs (sérotonine, histamine, dopamine, etc.), des substances chimiques présentes dans le cerveau. Les neurotransmetteurs sont des ”substances-messagères” qui transmettent l’information entre les différentes cellules nerveuses et rendent, de ce fait, possible le comportement humain. Lors d’une dépression, l’équilibre normal entre neurotransmetteurs serait perturbé. Les antidépresseurs peuvent cependant agir favorablement sur ce déséquilibre.

Les dépressions ne sont pas non plus sans conséquences. Outre l’épreuve psychique, les personnes dépressives doivent souvent faire face à des problèmes de santé, à des perturbations dans leur vie professionnelle et privée, au risque de perdre leur emploi, à des problèmes financiers, etc. En outre, il existe un lien évident entre la dépression et le suicide.

Quel traitement?

Comme de nombreuses dépressions ne sont pas, ou pas bien, diagnostiquées, il arrive souvent qu’elles ne soient pas non plus soignées. Mais, un traitement est-il toujours nécessaire ? D’après une étude réalisée par l’institut hollandais de santé mentale Trimbos, il ressort que l’immense majorité des personnes présentant une dépression légère se rétablit sans traitement et sans aide professionnelle mais la guérison demande généralement plus de temps. Les personnes qui ont été prises en charge se portent, quant à elles, mieux mais sont aussi loin d’être toutes complètement rétablies au bout d’un an. Il faut toutefois préciser que les personnes qui ont cherché de l’aide et reçu un traitement souffraient en général de dépression sévère.

La décision de débuter un traitement, que ce soit pour une dépression légère ou majeure, est prise de préférence après un entretien approfondi avec un médecin, un psychologue ou un psychiatre. La durée du traitement et/ou l’éventuelle nécessité de recourir à une médication ou à une hospitalisation dépendent de la gravité de la dépression, des risques pour la santé et du soutien reçu de l’entourage.

La psychothérapie

En cas de légère dépression, il n’est pas conseillé de recourir tout de suite aux antidépresseurs. Une psychothérapie est souvent beaucoup plus appropriée. D’autant plus que les antidépresseurs provoquent certains effets secondaires.

Il existe différentes formes de psychothérapie. La plus étudiée est la thérapie comportementale et cognitive. Au cours de celle-ci, le thérapeute et le patient recherchent ensemble les pensées négatives ou automatiques qui alimentent la dépression et essaient de les modifier. L’objectif est aussi de repérer les activités qui favorisent les sentiments dépressifs et de les adapter. Ce type de thérapie comportementale fonctionne avec les formes légères ou modérées de dépression. Son effet sur les dépressions majeures n’a pas été suffisamment étudié. Outre la thérapie cognitive et comportementale, on recourt aussi à la psychanalyse, aux thérapies de groupe, aux thérapies familiales, etc.

En cas de dépression plus sévère, il vaut mieux combiner psychothérapie et prise d’antidépresseurs.

Les antidépresseurs

Les antidépresseurs de type ISRS sont les plus utilisés (p. ex. sertraline, citalopram, fluoxétine, paroxétine, …). Viennent ensuite des antidépresseurs tricycliques plus anciens (doxépine, trimipramine, …) ou d’autres anti-dépresseurs plus récents (venlafaxine, reboxétine, …). Une médication anti-dépressive agit sur le fonctionnement des neurotransmetteurs susmentionnés. Le type d’antidépresseurs administrés est fonction des réactions antérieures aux antidépresseurs, des éventuels effets secondaires, du coût de la médication, de la présence d’autres affections psychiques, etc.

Les antidépresseurs ont besoin de temps pour faire de l’effet. La patience est donc de mise. Si au bout de 6 à 8semaines de traitement, aucun effet n’est constaté, il est conseillé d’augmenter la dose. Si ce n’est toujours pas efficace, il est probable que le médicament ne vous convient pas et il vaut mieux passer à un autre type d’antidépresseurs. Mais attention ! Comme pour toute autre médication, il y a un risque d’effets secondaires : insomnies, prise de poids, vertiges, modifications de la tension artérielle, baisse de la libido, bouche sèche, maux de tête, constipation, diarrhée, …

Existe-t-il encore d’autres solutions?

D’autres médicaments sont parfois prescrits pour lutter contre la dépression :

– Les benzodiazépines sont des médicaments principalement utilisés dans le traitement des troubles anxieux car ils ont un effet calmant, détendent les muscles et sont très efficaces en cas d’insomnies. En raison précisément de leurs effets, on les utilise parfois durant les deux premières semaines de traite-ment de la dépression (en attendant que les antidépresseurs agissent), même s’il ne s’agit PAS d’antidépresseurs. Mais, il faut être prudent car, contrairement aux antidépresseurs, les benzo-diazépines créent une dépendance.

– Le millepertuis est une herbe en vente sans ordonnance dans les pharmacies ou les grandes surfaces et qui semble efficace pour lutter contre les formes légères de dépression. Lors de tests, cette herbe a en effet obtenu de meilleurs résultats qu’un placebo mais il reste encore à savoir si elle est aussi efficace que de véritables antidépresseurs et si elle convient au traitement de dépressions plus sévères.

– Pour bien soigner une dépression psychotique, des antipsychotiques peuvent être administrés en combinaison avec des antidépresseurs.

– L’électroconvulsivothérapie (ECT), réalisée sous anesthésie générale et après avoir administré au patient un médicament détendant les muscles, consiste à envoyer des stimuli électriques via des électrodes placées sur le crâne. Le fonctionnement exact du traitement est encore un peu flou. Il s’avère néanmoins efficace en cas de dépressions très graves et de dépressions réfractaires à toute médi-cation. Le principal effet secondaire est toutefois une amnésie temporaire durant la période de traitement. La présence d’un risque cardiovasculaire fait partie des contre-indications.

– La photothérapie permet de combattre la dépression hivernale. Elle consiste en des séances quotidiennes (de 30 minutes) d’exposition à une lumière de forte intensité. Une amélioration serait déjà constatée au bout d’une semaine.

La durée du traitement

Il est difficile de fixer la durée exacte d’un traitement classique (psycho-thérapie et/ou antidépresseurs) car cela dépend entre autres de la gravité de la dépression. On distingue toutefois différentes phases dans le traitement d’une dépression.

– La première est la phase aiguë. Elle dure 6 à 8semaines pendant lesquelles on s’efforce d’affaiblir la dépression, c.-à-d. on essaye de revenir au niveau de base des symptômes perturbants et du dysfonctionnement. Il ne s’agit donc pas d’une amélioration substantielle. Pendant cette phase, on préconise une consultation par semaine.

– Vient ensuite la phase de suivi. Elle commence dès que le patient atteint le stade de la rémission. En général, cette période dure de 5 à 8 mois pendant lesquels on s’efforce de prévenir toute rechute. Les consultations sont espacées et ont lieu toutes les 2 à 4 semaines. Si vous êtes sous antidépresseurs, il faut les prendre pendant au moins 4 à 6 mois (à compter du moment où ils font de l’effet). La dose reste identique à celle administrée au cours de la phase aiguë.

– Si le patient ne fait pas de rechute au cours de la phase précédente, on passe à la phase d’entretien. L’objectif est de prévenir l’apparition d’une nouvelle dépression. On diminue progressive-ment la fréquence des consultations ainsi que la dose d’antidépresseurs.

Que puis-je faire moi-même?

Voici quelques conseils qui pourront vous aider à mieux vivre votre dépression ou à prévenir son aggravation.

– N’ayez pas honte de votre état dépressif; essayez, au contraire, de l’accepter.

– Accordez-vous du temps pour aller mieux.

– Levez-vous et couchez-vous à des heures normales.

– Essayez de vous occuper mais n’espérez pas en retirer du plaisir.

– Ne vous isolez pas et essayez de vous distraire.

– Cherchez quelqu’un avec qui parler de vos sentiments.

– Retenez ceci : l’aube revient toujours, même après la nuit la plus noire.

– N’oubliez pas qu’une dépression peut se soigner.

– Ne prenez aucune décision importante au cours de cette période.

– Les drogues et la consommation excessive d’alcool ne résolvent rien, bien au contraire.

Que peut faire l’entourage?

Si la dépression touche l’un de vos proches, vous trouverez ci-dessous quelques conseils. Le principal est de faire de votre mieux, mais ne vous sentez pas coupable si vos efforts restent vains. En effet, seule la personne dépressive peut prendre la décision d’aller mieux et d’agir.

– Offrez-lui votre soutien mais ne proposez aucune solution.

– Ne lui reprochez pas d’être dépressif.

– Une dépression prend du temps à s’en aller, soyez donc patient.

– Ne la forcez pas à faire certaines choses si elle n’en a pas envie.

– Soyez positif mais n’exagérez pas.

– Montrez que vous croyez en elle et que vous la respectez.

– Ne la surprotégez pas.

– Offrez-lui toujours une oreille attentive et intéressée mais discutez aussi d’autres sujets que de la dépression.

– Parlez des idées suicidaires.

– Prenez soin de vous et accordez-vous suffisamment de détente.

Tu as l'air désespéré Coup de blues Tu as besoin d'écoute, de réconfort, Hakanounet ?

Rien de plus agaçant pour un depressif (un vrai) que d'entendre les gens dire "qu'eux aussi ca leur arrive d'avoir le cafard ou le coup de blues"
Deja le depressif se sent coupable de son etat , + le fait de ne pas savoir pourquoi il est dans cet etat , alors ca le fait culpabiliser encore plus...

Deprime et Depression , sont aussi proche que le rhume est proche de la pneumonie...

La depression correspond à un etat de Mort Psychique : ne plus sentir, inhibition des sens ...

Tout se fige autour : le temps, les choses
On ne prend pas le gout des choses , ce n'est pas une blague, on peut manger une truc moisi sans s'en rendre compte, parce que le sens 'gout' ne fonctionne pas correctement...
On a des problemes de concentration : une matheuse peut rester bloquer 20 minutes pour calculer 14*14 !!
On perd la notion du temps : est ce que ca fait 10 minutes que je suis la ou 10 heures...
La personne depressif ne dors plus , ce qui le fatigue encore plus , encore plus du mal a se concentrer..
Y'a des passages de 'retour à le vie' , c'est la que les envies suicidaires rodent..
Est atteinte par toutes une liste de maladie psychosomatiques : ulcere, colite , migraine, raideur musculaire generalisée.....etc

(faut que je file , oup j'ai pas eu le temps de finir)

Toxik a écrit:

Rien de plus agaçant pour un depressif (un vrai) que d'entendre les gens dire "qu'eux aussi ca leur arrive d'avoir le cafard ou le coup de blues"

Alors, adoptons la tactique inverse : "Blues, moi, jamais, je vois la vie en rose à chaque instant, même les éphélants* "
Je crains qu'après ce discours insouciant, on trouve les voies de chemins de fer jonchées de corps inanimés