Marseille, capitale arménienne ?

MARSEILLE, 24 avr 2005 (AFP)
Marseille: pose de la première pierre d'un mémorial du génocide arménien

Quelques milliers de personnes ont assisté dimanche midi à Marseille à la pose de la première pierre d'un mémorial public du génocide arménien, à l'occasion du 90e anniversaire des massacres perpétrés en 1915 par le régime des Jeunes-Turcs, a constaté une journaliste de l'AFP. "Il a fallu attendre 2001 pour que la France reconnaisse le génocide arménien, combien de temps faudra-t-il à la Turquie?", a déclaré lors de la cérémonie le président socialiste du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michelle Vauzelles, avant de lancer: "non à l'entrée de la Turquie dans l'Europe tant qu'elle n'aura pas reconnu le génocide arménien". "Nous ne cesserons pas de demander que la Turquie d'aujourd'hui reconnaisse le génocide de 1915", a assuré après lui le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, également vice-président du Sénat. M. Vauzelles et Jean-Noël Guérini, président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône ont tous deux souhaité qu'un lycée de la région soit baptisé du nom d'un "grand résistant arménien". "Les Arméniens attendent depuis longtemps ce mémorial public. Aujourd'hui, on vient de donner une sépulture aux morts", a estimé Gilbert Kerkerian, d'origine arménienne et conseiller municipal de la ville de Marseille, considérée comme la deuxième communauté arménienne de France avec quelque 80.000 personnes. Un parchemin avec des écrits d'enfants issus de la communauté arménienne a été inclus dans la première pierre du mémorial, qui doit être inauguré dans un an.

Défilé du souvenir pour plusieurs milliers d'Arméniens à Marseille

24-04 16:33:20 Plus de 5.000 personnes, selon les organisateurs, 1.300 selon la police, majoritairement des Arméniens, ont défilé en silence dimanche à Marseille dans le cadre des commémorations pour le 90e anniversaire du génocide arménien, a constaté un journaliste de l'AFP.

90 femmes de tous âges, vêtues de noir, avaient pris place en tête du cortège derrière une banderole soulignant que "Le génocide arménien reste impuni".

Partis de la plage du Prado, le cortège a remonté l'avenue du même nom jusqu'au consulat de Turquie solidement protégé par des forces de l'ordre. Alors qu'un car podium diffusait de la musique arménienne, le président du conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), Michel Guediguian, a déposé une motion dans la boîte aux lettres du consulat, demandant à la Turquie de reconnaître le génocide de 1915.

Le cortège devait se rendre ensuite jusqu'à l'église apostolique arménienne de Marseille pour y déposer des oeillets blancs.

Un peu plus tôt dans la journée, la communauté arménienne, la deuxième de France avec 80.000 personnes avait assisté à la pose de la première pierre d'un mémorial public du génocide arménien. A cette occasion, MM. Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) de Marseille et Michel Vauzelle président (PS) de la région PACA ont demandé à la Turquie de reconnaître le génocide.