Conversion d'un Australien à l'Islâm

Récemment, la vidéo ci-dessous a beaucoup circulé sur le net (les sites de socialisation en particulier). Un jeune Australien y raconte son cheminement vers l'Islâm.




La vidéo est en VO sous-titrée en turc. Je n'ai pas trouvé de version française malheureusement. Mais en gros, excepté le fait qu'il raconte son histoire avec beaucoup d'humour et d'émotions, c'est le genre de discours que je n'approuve pas du tout.

En fait, il a été élevé dans une famille qui n'accordait pas d'importance à la croyance. Ado, durant une période où il a eu beaucoup de soucis, il a commencé à se poser des questions sur sa vie et l'existence, et a cherché des réponses dans les différentes religions les plus populaires.

Commençant par le Christianisme, il dit qu'il n'a rien compris au fait qu'on puisse chanter à l'église et que tout le monde n'arrête pas de lui répéter que dieu l'aime. Il a continué ensuite à faire ses recherches dans les différentes branches du Christianisme, et à chaque fois qu'il pose des questions, ses interlocuteurs lui donnent leurs propres points de vue et non ce qui pouvait être écrit dans les sources. Conclusion : le Christianisme est basé sur un livre, mais il y a tellement de possibilités d'interprétations personnelles, différentes et contradictoires qui peuvent s'en écouler qu'il s'en écarte.

Ensuite il orienté ses questions vers l'Hindouisme, mais quand il voit qu'on y vénère des dieux avec des têtes d'éléphants, il ne peut s'empêcher de s'en moquer et de trouver ça loufoque. Il ne cherche pas à comprendre davantage.

Puis il fréquente des mormons, dont le Christianisme plus austère et plus sobre lui convient mieux au départ. Mais quand il voit que leurs privations s'étendent même au Coca, il trouve ça trop dur pour lui, d'autant qu'il ne trouve aucune source écrite pour justifier une telle austérité. Il s'en écarte donc également.

Puis il fouille dans le Judaïsme, "Vous rendez-vous compte ?" ajoute-t-il avec humour. Sans expliquer ce qu'il y rencontre comme réponses, il dit qu'il s'en est écarté. En gros, il faut comprendre qu'il n'y avait de toute façon rien d'intéressant.

Puis il s'intéresse au Boudhisme, pensant au départ que ce serait probablement la religion qu'il choisirait enfin. Ses adeptes sont tellement pacifiques et actifs qu'il y trouve une sérénité agréable. Cependant, il estime que le Boudhisme est un mode de vie très sain plutôt qu'une religion avec un dieu.

Puis ses amis chrétiens lui demandent s'il a recherché l'Islâm. Leur répondant d'abord que les Musulmans sont des terroristes et que jamais il ne s'intéresserait à leur religion, il se décide tout de même à y mettre un peu le nez. Il aboutit donc un jour dans une mosquée, et le reste de son cheminement vers cette religion suit son cours, jusqu'à sa conversion.

Ce que je ne supporte pas, c'est cette façon de caricaturer les autres religions, qui sont soit légères, soit loufoques, soit contradictoires... bref, qu'elles ont tous les défauts que l'Islâm n'a sûrement pas (?). Ca veut aussi dire en gros que les adeptes des autres religions sont tous des idiots qui n'ont rien compris à la nature de la Vérité divine.

L'islâm, bien sûr, n'a qu'une seule interprétation possible (?). Un seul livre avec des versets très clairs et précis (?). Comment expliquerait-il les différentes branches de l'Islâm, aussi nombreuses que celles du Christianisme ? Je l'ignore.

Par ailleurs l'Islâm n'est sûrement pas austère, non (?). C'est une religion méga-souple comparée aux mormons (?). Il n'a sûrement pas encore rencontré les mormons de l'Ismâm je pense.

Toutes les religions ont une certaine profondeur. Elles possèdent des facettes spirituelles subtiles, pas souvent accessibles dans les interprétations communément admises. Il faut fouiller un peu plus pour les comprendre, ne pas se limiter à des approches primaires. Personnellement, même si je n'adhère à aucune religion (car je ne vois pas pourquoi on devrait avoir une voie dictée par d'autres pour emprunter le chemin entre dieu et soi), je ne trouve pas non plus de nécessité à les tourner en dérision, surtout sur base de recherches si légères et simplistes. Et si on veut relever les défauts des religions, les mêmes défauts se retrouvent dans chacune d'entre elles ; tout dépend de l'angle sous laquelle on les regarde.

C'est gros comme une maison.

1) Il arrive à surmonter les clichés des barbus terroristes mais pas celui du dieu à tête d'éléphant. Alors que les premiers font bien plus de dégâts ...
2) les Bouddhistes sont les plus sereins qu'il a rencontrés, mais il n'essaie pas de comprendre comment ils arrivent à vivre sans dieu (au fait, les Bouddhistes ne prient pas Dieu, mais ils acceptent le Divin).
3) en caricaturant les autres religions, il fait également une caricature de la sienne, non ?
Et d'ailleurs la diffusion de ces vidéos sur internet ne fait pas les affaires des Musulmans, car ce type de conversion nivelle par le bas.
4) je n'appelle pas cela une conversion puisqu'il n'avait aucune connaissance sérieuse du Christianisme.

Plus généralement :
5) Jésus et Bouddha n'ont jamais parlé d'appartenance religieuse, ils ont seulement eu des disciples
6) Il est écrit dans la Bhagavad Gita (un des livres sacrés de l'Hindouisme) que le Dieu tout-puissant est unique

Et l'essentiel : l'idolâtrie par excellence : celle de l'argent, du pouvoir ! De ce point de vue-là, les monothéismes n'ont pas du tout été un progrès. Détruire des temples et des pharaons pour se faire gouverner par des souverains qui luttent pour le pouvoir absolu et l'extension de leur empire, où est la spiritualité ?

Ca arrive, oui. Mais ce n'est pas de la conversion religieuse.

Quand un apathique trouve un gourou (dans le sens positif, ça existe) - disons un Sensei (terminologie japonaise) - qui lui apprend la vivacité, ou quand un excité apprend de lui à méditer, à contempler, voilà une véritable conversion spirituelle. Les Orientaux parlent d'illumination ou d'éveil.

Mais chacun sa voie. Celui qui est apathique doit d'abord apprendre la vivacité d'esprit, la promptitude, et l'excité à se calmer, s'apaiser. Donc ça dépend d'où on part.

La conversion véritable est de passer de la quete du pouvoir sur les autres (la politique) à la sagesse (maitriser ses passions), la culture des vertus. Pas besoin de changer de religion pour cela.

Mais attention ! Dans ces cas-là aussi il y a des pièges : le chantage affectif, ou la dépendance affective, à l'oeuvre dans les sectes sectaires occidentales dirigées par des pseudo-orientaux.
On n'est pas libéré par un gourou pour devenir son esclave ou son valet.
Souvent les services rendus au gourou font partie de la dévotion, mais on est censé s'en libérer également.

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Ce qui me turlupine :
1) les conversions intra-religieuses sont-elles aussi populaires ?

2) la majorité des convertis à l'Islam deviennent (comme par hasard) Sunnites, pourquoi pas Chi'ites ? effet de nombre, malheureusement.
En fait on trouve beaucoup de convertis à l'Islam là où il a des Musulmans, mais aux Pays-Bas, il y a plus de convertis à l'Hindouisme, parce qu'il y a plus d'Hindous.

3) des personnes plus respectées socialement (des hautes personnalités religieuses), médiatiquement que l'individu ci-dessus ont parfois aussi des méga clichés sur les autres croyances (a fortiori sur l'Hindouisme)

4) la conversion à la cigarette court toujours, des tas de jeunes se mettent à fumer en croyant qu'ils vont devenir aussi cools que Gainsbourg et Bashung (ou que leurs copains) en fumant
Je fais du prosélytisme non-fumeur mais ça marche pas, suis pas assez charismatique sans doute. Je vais me promener avec des bonbons alors ...

C'est pour ça que je parle de ce qui me turlupine, des fois que tu pourrais faire avancer le schmilblick de ce côté-là

Hakannibal a écrit:

Ma manière de faire avancer les choses : laisser à d'autres l'occasion d'en placer une.

C'est pas marrant quand on a tout dit à nous 2

Héé hoo là-dedans, on s'réveille ?

Estagfurullah...