Orion Récent Boss Fort du Phosphorescent Bosphore
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| Sujet: Vous allez aimer... Soha, D’ici Et D’ailleurs Jeu 8 Nov - 4:08 | |
| Soha, D’ici Et D’ailleurs(Son Myspace)
Premier album simplement bluffant
- Paris 29/10/2007 - Avec l’omniprésence des émissions style "Pop Academy", on avait oublié qu’une maison de disques pouvait aussi investir dans un artiste inconnu du grand public. Virgin a eu le nez creux en lançant Soha, chanteuse qui a fait ses classes dans le milieu du reggae dance hall. Avec son premier album D’ici et d’ailleurs, elle nous offre de la variété au sens le plus noble du terme. Une combinaison captivante d’influences françaises, latines, cubaines, africaines et caribéennes. Rencontre. "Les compositeurs que je rencontrais ne comprenaient pas. Je voulais une création, pas du r’n’b ou de la salsa. Je respecte ces musiques mais j’avais besoin d’écouter quelque chose de nouveau dans mes oreilles. J’étais en manque de ça. Je suis arrivée à un stade où je n’écoutais plus que de la musique des années 40, quelle qu’elle soit : cubaine, américaine ou française. A un moment donné tu te dis : il y a un problème, on est quand même en 2007 ! Du coup, j’ai créé ce que je voulais écouter. " Un style aussi fluide à écouter qu’impossible à décrire. Imaginez une juxtaposition limpide entre chanson française et musique latine, nord-africaine, cubaine, capverdienne avec quelques touches punchy de dance hall jamaïcain. Un mélange improbable que Soha nous sert sur un plateau avec une aisance diablement séduisante. D’ici et d’ailleurs puise sa source dans le lointain Sahara, région d’origine de ses parents venus s’installer dans les quartiers nord de Marseille. Petite dernière d’une famille de huit frères et sœurs, Soha grandit dans un kaléidoscope musical entre Aznavour, chants traditionnels sahraouis et disco hédoniste. A 19 ans, elle commence à chanter dans des groupes de hip hop locaux "dur mais de qualité" comme Prodige Namor. Elle se lance ensuite dans le dance hall, évolution moderne et tonique du reggae. Pendant 10 ans, elle écume les sound system parisiens en tant que chanteuse et "sing-jay" (style vocal mi-parlé mi-chanté popularisé par les DJs jamaïcains). Espéranto exotiqueUne expérience formatrice pour concevoir D’ici et d’ailleurs comme le confie Soha : "Il m’a fallu beaucoup de temps pour penser cet album. J’ai énormément d’influences mais je ne voulais pas m’éparpiller. J’ai beaucoup ramé aussi. Il y a eu beaucoup de désillusions… L’idée de base, c’était de pouvoir toucher un public beaucoup plus large que dans l’underground . Je voulais que les gens reconnaissent et ressentent chaque influence, qu’ils se sentent bien." Objectif atteint avec des titres comme C’est bien mieux comme ça qui marie avec légèreté chanson française, ragga et musique capverdienne. Le cadre sentimentalo-soul de chanteuses telles Ayo est allègrement dépassé… Français, anglais, espagnol, les cultures s’entremêlent dans un espéranto exotique au cœur même de chaque titre: "Je parle ces langues, ce qui était important, je ne voulais pas les estropier. Au départ je voulais absolument chanter en espagnol, par amour de la langue. Je la trouve très belle, très dansante. La première chanson réalisée, On ne saura jamais , était en français. J’ai insisté pour qu’on la fasse aussi en espagnol, et après je me disais qu’une troisième version en anglais serait bien aussi ! On a fini par n’en faire qu’une seule. C’était un pari risqué, il ne fallait pas se rater et puis finalement, c’était super fluide. On l’a fait en quelque minutes et je me suis éclatée !" L’underground s’exprime !Ce style iconoclaste est né de la rencontre avec le compositeur-producteur François Essertier (Daran, Nolwen Leroy,…) et de son acolyte parolier, François Welgryn. "Je viens d’un milieu très revendicatif et militant où j’écrivais tous mes textes, explique Soha. Pour cet album là, je voulais absolument avoir une légèreté que je ne pouvais pas produire. On a décidé de faire ce travail en équipe. François ne m’a pas proposé de chansons. On discutait beaucoup à chaque fois qu’on enregistrait un titre. Lui prenait les ambiances, l’atmosphère. Je lui disais ce que j’avais envie de chanter et lui, a sublimé ça avec sa plume" D’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui, Soha conjugue le passé au présent avec des titres doux-amers comme Rue de la Croix Nivert : "C’est une fiction. Une chanson qui parle de ce que vivent beaucoup de femmes qui ont une liaison avec un homme marié. Elles attendent, attendent, ça peut durer des années. Dans leur souffrance, il y a du bien, et dans leur bonheur, il y a de la douleur. " Soha oscille elle-même entre ces deux extrêmes. A l’image d’un album alignant des titres aussi antinomiques qu’ Heureuseet Ma mélancolie. "C’est tout moi ça ! Mais mélancolique ce n’est pas être triste. C’est plutôt brumeux, sans noirceur. J’ai appris avec les années et l’expérience de la vie à apprécier les instant de bonheur les plus courts." Une envie qui se retrouve dans chaque seconde D’ici et d’ailleurs, album grand public plébiscité par l’ underground dance hall : "Je savais que j’avais pris un risque, que j’allais peut-être me fermer des portes. Mais j’ai des messages de beaucoup de sound system parisiens et de Belgique. Je ne m’y attendais pas du tout. Je crois que ces gens qui n’écoutent que de la musique jamaïcaine, ressentent mes vibrations caribéennes et c’est important. Et puis la chanson française, on a tous grandi avec. On a un patrimoine qui est quand même fort."
Soha D’ici et d’ailleurs (Virgin) 2007Ludovic Basque Source : Rfi Musique Article présent et mise en forme sur le forum Tolerance | |
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