Ecolo et le MR révoltés
Au bout du compte, "c'est l'électeur qui est grugé", a affirmé la chef de groupe MR Marion Lemesre
L'accord PS/cdH sur la composition du futur collège des Bourgmestre et échevins de la Ville de Bruxelles obtenu aux forceps au cours de la nuit de lundi à mardi a subi mardi les foudres de la future opposition MR et Ecolo au conseil communal.
Après la "démission forcée de deux élus cdH pour fausse domiciliation" et un échevin "écarté du prochain collège pour pratiques douteuses", Marion Lemesre s'est dite inquiète de la mise en place d'une équipe à la tête de la Ville "imposée de l'extérieur et n'offrant aucune cohésion interne".
La chef du groupe MR a également regretté que les élus socialistes aient finalement signé un accord de majorité construit sur d'"aussi mauvaises bases", notamment sur un succès électoral "obtenu de façon mensongère de la part du partenaire choisi".
Pour Marion Lemesre, l'électeur est trompé car la démission annoncée d'au moins deux élus domiciliés fictivement porteurs respectivement de 1.306 et 802 voix (Ndlr.:Fatima Moussaoui et Georges Dallemagne), remplacés par des candidats non élus entraîne une différence de plus de 1.000 voix de préférence.
Le ver du mensonge reste donc dans le fruit de la majorité, d'autant que la deuxième échevine cdH - Chantal Noël - a confié qu'elle avait dû signer un acte de démission en blanc et qu'un des échevins annoncé - Hamza Fassi-Fihri - habitait Etterbeek au moment de l'élection, a-t-elle ajouté.
Le MR a en outre annoncé à ce sujet qu'il introduirait une plainte au conseil juridictionnel contre l'installation au Conseil communal des élus Hamza Fassi-Fihri, Lydia Mutyebele Ngoi et Geneviève Oldenhove de Guertechin afin qu'une enquête puisse être menée au niveau du ministère de l'Intérieur quant au lieu de domiciliation effectif au moment de l'élection.
Dans les rangs d'Ecolo, on a également parlé de tromperie de l'électeur et dénoncé "les domiciliations tardives et fictives". Selon les Verts, 3 élus cdH sur 11 sont "problématiques" aux yeux même du CDH et du PS, soit plus de 27% des élus, et 26% des voix de préférences "glanées par des comportements problématiques".
Pour les écologistes, la question est de savoir si le cdH de Joëlle Milquet aurait été déclaré grand vainqueur des élections, s'il avait été invité à la table des négociations sans ces voix et par effet de dominos si on avait pu se passer aussi facilement d'Ecolo.
Ecolo a également dénoncé les "dépenses inconsidérées" des deniers publics de l'échevin Mampaka. Le cdH, ont rappelé les élus verts locaux, a beaucoup insisté pendant la campagne sur la nécessité de l'éthique et de pratiques de bonne gouvernance et de la lutte contre les cumuls. "Force est de constater que ces propositions devraient s'appliquer d'abord et avant tout aux élus CDH eux-mêmes".
"Osent-ils encore parler de lutte contre les cumuls quand Joëlle Milquet, présidente du parti, déjà députée, accepte un mandat de premier échevin à la Ville de Bruxelles, la plus grosse commune de la Région?", a demandé Ecolo.
Au passage, le parti écologiste n'a pas manqué d'égratigner Pascal Smet (sp.a) "qui se présente déjà comme échevin empêché, pour ne pas devoir choisir entre sa charge de ministre à la Région et de véritable échevin à la Ville".
Se demandant enfin où en est le programme de majorité dans tout cela, Ecolo a annoncé qu'il mènerait une opposition constructive mais intransigeante sur les aspects éthiques et programmatiques de la future majorité.
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