La presse mondiale ausculte le phénomène Royal
Enthousiastes ou sceptiques, les plus grands médias étrangers ont commenté l’élection de Ségolène Royal comme candidate du Parti Socialiste. Revue de presse.
Son sourire télégénique, son frère agent secret, son pragmatisme, la presse mondiale consacre de multiples portraits à Ségolène Royal au lendemain de sa victoire. Mais de Bruxelles à New-York, le ton varie du tout au tout.
« Le PS français a désigné son champion pour 2007. Et c'est une championne », annonce en une le Soir belge. Selon la correspondante du quotidien, Ségolène Royal a reçu une « onction massive », qualifiée d’ « historique » (Voir la une en PDF). La Libre Belgique souligne quant à elle la « petite révolution » que constitue la victoire de la « Royal Superstar » .
La presse latine évite les superlatifs. L’espagnol El Mundo consacre un portrait intitulé « Glamour, socialisme et populisme ». La Repubblica italienne s’intéresse de son côté à la « grande communicante », tandis le Corriere della Sera est le seul à consacrer un article à François Hollande, « le future prince consort ».
Outre-Manche, les médias sont plus caustiques. La BBC souligne que la campagne interne au PS s’est finalement jouée « à l’américaine », avec trois débats télévisés « assommants », et des « calomnies en coulisses dignes d’une présidentielle américaine ».
La chaîne de télévision Channel4 consacre quant à elle un conséquent sujet à la « Battle Royal », en référence à un film japonais dans lequel des candidats à la survie, coincées sur une île, se massacrent dans une débauche de sang. Une perspective sombre pour la suite de la campagne.
Le plus acide est certainement David Rennie, du Daily Telegraph. Il en a profité pour découvrir le Poitou. Et ce qu’il appelle les « inanités » de Royal qui lui font « se taper le front contre la table de désespoir ». Dans les articles qu’il a consacrés à la socialiste, il affirme que les plus grandes victoires de Royal ont été la protection du Marais poitevin et du chabichou. Le journaliste, qui était présent dans la salle des fêtes de Melle, dresse un portrait au vitriol du PS, un parti constitué à ses yeux de « vieux moustachus » portant des « T-Shirt signalant dans quelle branche du service public ils travaillent »…
Les médias américains sont plus tempérés. CNN s’interroge déjà sur la capacité de Royal à conquérir l’Elysée, passé ce round d’échauffement. Jim Bitterman, correspondant de la chaîne en Europe estime qu’elle peut « tenir bon » face à Sarkozy. Le journaliste politique James Traub, du New-York Times, avait récemment comparé Ségolène Royal à « un Audrey Hepburn dotée du talent relationnel de Bill Clinton et du sens politique d’Hillary ». A présent, le journal retient surtout que « l’enthousiasme » des supporters de Royal lui a permit de ne pas souffrir de ses « faux-pas » sur les grandes questions politiques, notamment internationales.
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