Finul : un incident évité de justesse
"A deux secondes près, il y avait un tir contre les avions qui menaçaient ainsi directement nos forces", a déclaré mercredi Michèle Aliot-Marie à la tribune de l'Assemblée nationale, relatant cet incident lors de la discussion du budget de son ministère. "Une catastrophe a été évitée de justesse par nos militaires" a ajouté la ministre.
Le 31 octobre, dans le ciel libanais, des Casques bleus français ont été "à deux secondes" d'un tir sur les avions de chasse israéliens qui avaient piqué sur leur position au Liban sud. "Ceci n'est pas tolérable", a lancé solennellement le ministre à la tribune, fustigeant "les risques que des pilotes irresponsables prennent en agissant de cette façon". Un grave incident a donc été évité de justesse. Les militaires français avaient en effet "enlevé les caches de la batterie de missiles", se trouvant dans les conditions "où ils doivent appliquer les tirs de légitime défense".
"C'est un miracle que rien de grave ne se soit produit, car il aurait pu y avoir une riposte de la part des éléments français", a affirmé pour sa part Philippe Douste-Blazy au Sénat. "Un avertissement aux autorités israéliennes s'impose afin que de tels agissements ne se reproduisent pas", a-t-il ajouté devant la Commission des Affaires étrangères, en soulignant que "les survols israéliens du Liban sud sont source de grave préoccupation". Il a convoqué jeudi matin l'ambassadeur d'Israël à Paris, Daniel Shek, au Quai d'Orsay. Il lui a réitéré la demande de la France qu'Israël cesse ses survols du Liban, qui ont failli provoquer un "grave incident" avec des Casques bleus français.
D'autres incidents...
Michèle Alliot-Marie a souhaité attirer l'attention "sur le nécessaire respect des forces de la Finul", la Force intérimaire des Nations unies au Liban. Le ministre a précisé que les F-15 israéliens s'étaient "présentés en piqué" avant de redresser immédiatement leur trajectoire "ce qui est d'une façon extrêmement claire une posture d'attaque correspondant normalement à la délivrance de bombes ou au tir au canon".
La ministre a fait état de plusieurs autres incidents qui "auraient pu être extrêmement graves" avec des avions israéliens ayant "adopté des attitudes hostiles à l'égard de bâtiments maritimes français puis allemands". Les survols que l'armée israélienne mène au Liban en dépit du cessez-le-feu entre l'Etat hébreu et le Hezbollah libanais en vigueur depuis le 14 août après plus d'un mois de combats, suscitent des critiques croissantes dans la communauté internationale.
Jeudi, en dépit de l'appel de la France pour que cesse les survols du Liban, l'aviation israélienne a de nouveau violé jeudi l'espace aérien. Deux chasseurs bombardiers israéliens ont survolé à haute altitude la localité côtière de Naqoura, dans le sud du pays, quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), près de la frontière avec Israël. Les avions israéliens ont par la suite survolé des régions du Liban sud avant de passer à basse altitude au-dessus de Baalbeck, dans l'est du Liban.
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