Déprogrammation d'un opéra berlinois avec des scènes de Mahomet
La chancelière allemande Angela Merkel a critiqué mercredi la décision d'un opéra berlinois de déprogrammer une production de Mozart montrant des scènes provocantes du prophète Mahomet, par craintes de représailles d'extrémistes islamistes.
"Nous devons faire attention à ne pas reculer toujours davantage face à la peur créée par des islamistes radicaux prêts à commettre des violences", a déclaré la chancelière conservatrice au quotidien régional Neue Presse.
"L'autocensure par peur n'est pas tolérable. Elle est admissible seulement de manière responsable, dans le cadre d'un véritable dialogue des cultures totalement exempt de violence", a ajouté Mme Merkel.
Pour justifier la décision de déprogrammer l'opéra "Idomeneo" mis en scène par Hans Neuenfels, réputé pour ses provocations, la directrice du Deutsche Oper, Kirsten Harms, avait expliqué mardi que cette production présentait "un risque incalculable relatif à la sécurité du public et des collaborateurs de l'opéra".
Elle avait ajouté avoir été informée de risques par la police régionale.
Dans l'une des scènes, le roi de Crète Idoménée rapporte les têtes de Poséidon, de Jesus, de Bouddha et de Mahomet et les pose sur quatre chaises.
La classe politique allemande avait fustigé mardi au nom de la liberté d'expression la décision du Deutsche Oper, l'un des trois opéras de Berlin, de déprogrammer cet opéra de Mozart.
Cette affaire intervient après les récentes manifestations d'extrémistes islamistes qui ont réagi violemment aux récents propos du pape Benoît XVI sur l'islam ou à l'affaire des caricatures controversées de Mahomet.