THÉ Et FEU
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

THÉ Et FEU

Bienvenue sur TFE. Buvons du THÉ et discutons autour du FEU. Hoşgeldiniz, sefalar getirdiniz.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

 

 Cuba, capitalisme d’Etat au service d’une petite oligarchie

Aller en bas 
AuteurMessage
Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
Faj


Masculin Nombre de messages : 5412
Age : 50
Localisation : Brüksel, Canterville
Date d'inscription : 27/04/2005

Cuba, capitalisme d’Etat au service d’une petite oligarchie Empty
MessageSujet: Cuba, capitalisme d’Etat au service d’une petite oligarchie   Cuba, capitalisme d’Etat au service d’une petite oligarchie EmptyJeu 14 Sep - 12:26

Cuba, un capitalisme d’Etat au service d’une petite oligarchie


Aujourd’hui le capitalisme d’Etat pratiqué
sans vergogne par Cuba avec l’appui des investisseurs européens, a
construit autour de Castro une petite caste de privilégiés qui pourrait
bien préfigurer ce que sera le Cuba de demain.



Pendant
de nombreuses années, les résultats calamiteux de Cuba ont été
camouflés par les généreuses subventions de l’URSS et des pays de
l’Est. La rupture intervient en 1990 : la génération élevée à l'ombre
des principes de la révolution réalise subitement que le socialisme
cubain ne doit sa modeste prospérité qu'aux subsides des « camarades »
du Bloc de l’Est.


En 1993, l’économie cubaine touche le fond : le PIB à
enregistré une chute vertigineuse de 40%. Le régime de Fidel Castro est
au bord de la faillite et entame une réflexion sur la façon de sortir,
au moins temporairement, du marasme économique dans lequel l’a plongé
la disparition du bloc de l’Est.


Une solution existe, même si elle suppose une rupture
idéologique avec le dogme : permettre aux investisseurs étrangers (non
américains bien sûr) de s’implanter à Cuba. Leur arrivée doit en effet
permettre de relancer deux secteurs moribonds qui nécessitent de gros
investissements : le tourisme et l’exploitation minière du Nickel.


C’est ce que défend la nouvelle génération des quadras issus
de l’UJC ( l’Union des Jeunesses Communistes ) dont le porte parole est
Carlos Lage. Malgré les réticences de Castro, il obtient une loi très
attractive pour les investisseurs étrangers prêts à parier sur Cuba.
Ceux-ci (en majorité européens) sont devenus de fait les principaux
soutiens du régime : sans leurs investissements massifs dans le
tourisme, Cuba ne serait sans doute jamais sortie de la crise des
années 90.


Les nouveaux barons du communisme dirigent Gaviota (l’entreprise
touristique aux mains de l’armée), Habaguanex (16 hôtels de luxe dans
la vieille Havane), Cubanacan ou Gran Caribe. Autant de sociétés mixtes
aux mains des oligarques du parti et des têtes galonnées qui dirigent
Cuba en bons capitalistes. Le plus grand secret règne sur l’utilisation
des devises récoltées par le secteur touristique (2 milliards de
dollars en 2004, soit 40% des revenus en devises de Cuba), mais il
semble que l’essentiel soit utilisé pour la construction de nouveaux
hôtels, plutôt que pour soulager la misère des Cubains comme le prétend
la presse officielle. Pendant que « el commandante » succombe sur la
fin à une forte poussée de fièvre capitaliste, le Cubain moyen doit lui
se contenter d’un salaire mensuel médian de 210 pesos (soit 7,5 euros).


Une rémunération misérable, plus proche de l'esclavage que du salariat,
et dont ne voudrait pas un journalier de l’Uttar Pradesh (en Inde le
salaire horaire d’un travailleur non qualifié est de 0,5 dollar, 1
dollar pour un employé d’un centre d’appel). A ceci s’ajoutent bien
entendu les menus inconvénients propres au système socialiste réputé
sans classe, donc sans conflit : un syndicat unique au service du parti
unique, et l’interdiction de faire grève.


Une sorte de « capitalisme monopolistique d’Etat » à la cubaine,
résultat de l’alliance cynique des investisseurs européens avec le
complexe militaro communiste qui impose ses conditions draconiennes
d’emploi de la main d’œuvre. Même dans ses rêves les plus fous, le
MEDEF n'a jamais envisagé un système d'exploitation (au sens marxiste
du terme) aussi efficace.



La solution biologique, ou l’automne du patriarche


Aujourd’hui le capitalisme d’Etat pratiqué sans vergogne par
Cuba avec l’appui des investisseurs européens, a construit autour de
Castro une petite caste de privilégiés qui pourrait bien préfigurer ce
que sera le Cuba de demain. Les détenteurs du pouvoir économique
entendent bien garantir leur avenir contre les aléas que représentent
la succession de Castro.


Les hiérarques de l’armée, très engagés dans l’économie
touristique, se satisferaient très bien d’une transition dynastique
façon Corée du Nord. L’héritier a déjà été intronisé depuis longtemps:
il s’agit de Raul Castro (73 ans), le frère cadet de Fidel, commandant
en chef des FAR (Forces armées Révolutionnaires).


Il n’a certes pas le charisme de son frère, mais de façon très
pragmatique il a su concéder à ses généraux un pouvoir étendu aussi
bien au bureau politique, que dans les grandes entreprises étatiques.
Cette solution qui pourrait s’accompagner d’un début de libéralisation
« à la chinoise » (création d’un secteur privé de petites entreprises
pour dynamiser l’économie, et maintien d’une dictature du parti unique)
est la plus probable.
Revenir en haut Aller en bas
http://forum.parsix.ift.fr/
 
Cuba, capitalisme d’Etat au service d’une petite oligarchie
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Etat des lieux de la Tchétchénie
» L'état amoureux
» Un talent à l'état pur
» L'art au service de la réflexion : Paul Klee
» Service militaire en TR : question de dates

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
THÉ Et FEU :: ECHANGES DE POINTS DE VUE :: Actualité, Politique-
Sauter vers: