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 En procès pour le «génocide kurde»

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Faj
Âme Sentimentale qui se lie à l'Anatolie
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Faj


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MessageSujet: En procès pour le «génocide kurde»   En procès pour le «génocide kurde» EmptyVen 25 Aoû - 11:47

Saddam Hussein en procès pour le «génocide kurde»

L'ancien dictateur irakien, son cousin «Ali le Chimique» et cinq coaccusés sont jugés pour l'extermination d'au moins 200 000 Kurdes en 1988.

Au moment de l'ouverture de l'audience, le pays kurde, au nord de l'Irak, s'est arrêté pour cinq minutes de silence. Beaucoup de familles ont installé les photos de leurs «martyrs» face au poste de télévision alors que défilaient les images du second procès de Saddam Hussein. C'est le moment tant attendu. Il y a un peu moins d'un an, le 19 octobre 2005, l'ex-dictateur devait répondre du massacre de 148 villageois chiites. Cette fois, il est dans le box avec son cousin Ali Hassan al-Majid, surnommé «Ali le Chimique», pour l'extermination de près de 200 000 Kurdes en 1988 pendant l'opération «al Anfal» (butin de guerre), ainsi nommée d'après une sourate du Coran. Au cours de cette campagne contre les rebelles kurdes, accusés de complicité avec l'Iran, furent massivement utilisées des armes chimiques, notamment dans la petite ville d'Halabja.

Gaz moutarde. Déjà inculpés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, Saddam et «Ali le chimique» sont cette fois aussi accusés de «génocide», le crime le plus grave, qui se caractérise par l'intention de détruire entièrement ou en partie un groupe du seul fait de ses croyances ou de ses origines ethniques. Mais le Haut Tribunal pénal irakien, mis en place en décembre 2003 avec l'aide des Américains, n'a guère, jusqu'ici, affirmé sa crédibilité. L'évidence des crimes est pourtant accablante dans ce dossier. Al Anfal ne fut que l'apogée d'une série de massacres, commencés dès 1979 contre les Kurdes, qui se poursuivirent en 1983 avec l'extermination systématique de 8 000 hommes dans les villages de la vallée de Barzan, le fief de la famille Barzani (leaders historiques du mouvement national kurde irakien, ndlr). Les atrocités contre les Kurdes feront l'objet de trois procès distincts, dont un spécifiquement sur Halabja, où 5000 personnes furent tuées en quelques minutes par des bombardements au gaz moutarde.
«Aucune population de l'Irak n'a autant souffert et n'a eu autant de victimes que les Kurdes avec un demi-million de morts, dont 350 000 disparus», martèle Mohammad Ihsan, 40 ans, ministre des Affaires extra-régionales au gouvernement du Kurdistan irakien. Parti tout jeune rejoindre les peshmergas (les combattants kurdes) dans la montagne, il s'exila ensuite en Grande-Bretagne, devint avocat, travailla avec Amnesty International ou Human Rights Watch tout en oeuvrant avec le comité Indictment pour un futur procès international de Saddam Hussein, alors encore au pouvoir.
13 tonnes d'archives. Depuis son retour, il consacre la plus grande partie de ses activités de ministre «à enquêter sur les crimes du régime, car il n'y a pas assez de magistrats formés pour travailler sur ces sujets» . Il est bien convaincu qu'il est possible de prouver «les responsabilités directes et personnelles» de Saddam dans ces atrocités au travers de milliers de témoins directs et des archives. Il y avait déjà celles, prises en 1991 dans les centres de sécurité au Kurdistan, que les peshmergas ont réussi à faire sortir du pays après l'écrasement de la révolte. Depuis la chute du régime, il y en a beaucoup d'autres, en tout quelque 13 tonnes de documents saisis dans les locaux des divers services de sécurité ou du parti Baas. «Saddam Hussein était très fier de ses crimes et il pensait que son régime durerait éternellement : beaucoup de ses ordres étaient transcrits noir sur blanc et ses subordonnés lui envoyaient directement des cassettes montrant les tortures et les exécutions afin de bien montrer que les consignes avaient été appliquées à la lettre. Tout cela offre un matériel immense aux enquêteurs avec des détails très précis et des noms. Il y a là un moyen d'établir, de façon très méticuleuse et dans tous leurs rouages, les chaînes de commandement», souligne Mohammed Ihsan.
«Comment imaginer un jour un Irak démocratique et une réconciliation si les responsables des atrocités commises pendant trois décennies n'ont pas un nom et n'ont pas été punis. Il ne s'agit pas seulement de juger Saddam Hussein, mais tout un système et les autres responsables de cette machine de terreur. Aujourd'hui, beaucoup d'hommes qui ont participé à ce système de répression sont non seulement toujours à même de nuire, mais revendiquent haut et fort leurs forfaits», explique le juriste.
Cibles. Le procès de Saddam Hussein représente néanmoins sur ce plan une grande occasion manquée. Le tribunal spécial siège dans la «zone verte», quartier bunker au centre de Bagdad, gardé par les troupes américaines. Les juges, comme les témoins à charge, savent qu'ils sont les cibles de la résistance sunnite. Plusieurs avocats des ex-dignitaires baasistes sont tombés sous les balles des escadrons de la mort chiites. Les audiences sont souvent annulées à cause de Saddam qui refuse de reconnaître la légitimité de la cour.
Les organisations des droits de l'homme soulignent que le Haut Tribunal pénal irakien ne dispose pas de suffisamment de juristes expérimentés pour assurer un procès impartial et conforme aux critères internationaux. «Ces critiques sur les carences du tribunal sont en bonne partie justifiées car nous manquons aussi bien de juges que d'avocats pour faire face à un tel type de procès, mais en même temps c'est la première fois dans l'histoire de l'Irak, voire du monde arabe, qu'un ex-dictateur répond de ses crimes dans un procès sérieux», rétorque Mohammed Ihsan.
Peine capitale. Comme beaucoup d'autres juristes, il aurait préféré que Saddam Hussein puisse être jugé par un tribunal mixte sous l'égide des Nations unies, avec des juges irakiens et internationaux. Ce projet avait capoté parce que le gouvernement irakien, soutenu par Washington, voulait pouvoir prononcer la peine de mort. Il espère au moins que les prochains procès contre l'ancien dictateur iront jusqu'à leur terme, même si la cour prononce la peine capitale en octobre prochain pour la première affaire.
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