Paradoxalement, les détracteurs vraiment "acharnés" sont assez peu nombreux.
Il y a des gens qui sont contre l'adhésion de la Turquie parce ce qu'ils ont peur de ce qu'ils considèrent avant tout comme un grand pays musulman.
La plupart du temps ils ne connaissent rien à la Turquie ou à l'islam et ne font que répéter ce qu'ils lisent ou entendent ici ou là. Ceux là on arrive à infléchir leur position en les informant.
Il y a les racistes ceux là, ils ne fonctionnent pas rationnellement, il ne changeront pas d'avis quoiqu'il arrive. Mais c'est encore une minorité.
Il y a les politiciens modérés qui utilisent la prétendue opposition de l'opinion publique tout en l'alimentant eux-mêmes. Ceux là ils se "retourneront" si les circonstances changent ou une fois les élections passées. Leurs amis économistes, entrepreneurs et ceux qui les conseillent pour les orientations à long et moyen terme, ont déjà intégré la Turquie et il y a fort à parier qu'après 2007 beaucoup des opposants à la Turquie changent d'avis.
L'objectif de TE est assez modeste et à la fois ambitieux, si on prend le chiffre sûrement exagéré de 65% des français opposés, dans ces 65%, il y a au moins 30% d'indécis par manque d'informations qui répondent "non" parce que c'est la mode. Nous aurons donc 10 ou 15 ans pour faire changer d'opinion 15 % de la population tout en sachant que la population censée voter à ce reférendum aura été renouvellée dans au moins la même proportion... Voilà pourquoi je suis optimiste.
Donc mon attitude face aux détracteurs dépend de leur "type", je refuse de perdre mon temps à convaincre des émules de Le Pen et de De Villiers, des nationalistes obtus, des racistes primaires, je refuse d'adoper une position défensive. Par contre aller au devant des gens pour leur raconter la Turquie, leurs faire rencontrer des turcs et leur montrer qu'il y a très peu de différences entre les turcs et les français, hormis un décalage sociopolitique dû essentiellement au décalage historique (la démocratie en Turquie est de beaucoup plus jeune que dans les pays ouest européens) voilà ce qui m'intéresse.
Et je vous le dit: les gens sont curieux et avides de savoir, dommage que nous ne soyons pas plus nombreux à faire ce travail pédagogique. Dommage que beaucoup se contentent de dire "ils ne veulent pas de nous" sans chercher à comprendre et à agir sur la cause de ce rejet. il faut cesser de se complaire dans ce rôle de victimes et se mobiliser. Un exemple très "basique": dans les villes ou la communauté turque s'est ouverte aux non turcs on constate une bien meilleure perception de celle-ci. Un autre: dans les villes où il y a plus de turcs qui ont la nationalité française (et qui votent) on constate une attitude différente des responsables politiques, croyez vous que ce soit un hasard?