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 "Joyeux Noël"

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Jacky
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Jacky


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MessageSujet: "Joyeux Noël"   "Joyeux Noël" EmptyMar 8 Nov - 17:32

Pour quelqu'un qui est programmé (je crois qu'il n'y a pas d'autres mots) pour tuer ceux qui attaquent la citadelle assiégée de la Nation, ça doit être psychologiquement perturbant de se rendre compte que "l'ennemi" est un benêt comme soi-même et avec lequel on peut fraterniser.
Psychologiquement perturbant aussi la faculté des Etats à traiter assez rapidement les ennemis d'hier comme amis d'aujourd'hui et inversément en fonction de l'intérêt des classes dominantes.
Sommes-nous obligés de suivre la parole d'Etat ? Telle est l'une des questions que pose un film dont on parle beaucoup aujourd'hui :

Synopsis Arrow

Pour la sortie de « Joyeux Noël » en Amérique, on a préparé une bande-annonce qui montre un évêque anglican prêchant la haine de l'ennemi, assimilé au mal. Cette scène, extraite du film de Christian Carion qui traite d'un épisode ignoré de la Grande Guerre, est authentique. « Les Etats-Unis comptent aujourd'hui à peu près 40% de vrais démocrates, dit le distributeur local de l'oeuvre. C'est à eux que nous nous adressons, et qui réagissent, car le discours des ultras de 1914 est celui qu'on entend aujourd'hui chez ceux qui soutiennent la guerre d'Irak. »
Dix fois applaudi en cours de projection, acclamé pendant huit mi-nutes au rideau, le triomphe obtenu par « Joyeux Noël » à Cannes (où il était présenté hors compétition), confirme l'intense intérêt que suscite aujourd'hui la guerre de 1914 (voir « Un long dimanche de fiançailles », de Jean-Pierre Jeunet). Outre sa sélection pour les Oscars, trente pays ont acheté le film. L'épisode qu'il évoque - la fraternisation interdite entre les tranchées françaises, écossaises et allemandes, lors du premier Noël du conflit - porte en lui, il est vrai, un siècle d'Histoire future : cet élan annonçait la fin des empires, le poids des peuples et l'Europe à venir. « L'idée était de montrer le contraste entre l'idéologie purement disciplinaire des états-majors et la soif d'amitié qui animait les soldats, dit Christophe Rossignon, qui a produit le film. Cette histoire, c'est l'envers des «Sentiers de la gloire», le seul moment où la base imposa sa volonté à ceux d'en haut, dans un temps où les esprits n'étaient pas encore prêts à ce qu'on fusille pour l'exemple. »
Rossignon et Carion, qui sont tous deux originaires du Nord agricole, là où on récolte encore dans les champs quelques tonnes d'obus par saison tant la région fut bombardée de 1914 à 1918, ont découvert les faits, plus de 80 ans plus tard, dans un almanach local. « Le sujet était magnifique, dit le producteur. Sa mise sur pied plus délicate. Faute d'un accord avec l'état-major actuel, le tournage n'a pu s'effectuer qu'en Europe de l'Est, et le thème du film faisait encore si peur que le financement a exigé la participation, par miettes, de 27 partenaires. Tous les faits relatés ont été vérifiés, sous la direction d'historiens qualifiés. Il serait toutefois déloyal de juger «Joyeux Noël» selon les critères d'aujourd'hui. Le film montre un chat qui se promène entre les tranchées ennemies, chaque armée le nourrissant sans savoir que l'autre en fait autant. Dans la réalité, ce chat pourtant servit un jour d'agent involontaire de liaison, des soldats allemands lui ayant accroché au cou un message d'amitié destiné aux troupiers français. Intercepté par un officier outré, l'animal fit l'objet d'une mise aux arrêts puis, le courroux de l'état-major ne s'apaisant pas, on le déféra devant un conseil disciplinaire avant de le fusiller, pour intelligence avec l'ennemi. »

Le Nouvel Observateur
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Galata.luz
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MessageSujet: Re: "Joyeux Noël"   "Joyeux Noël" EmptyJeu 17 Nov - 0:10

Sympa le film, bonne musique, touchant, mais un peu trop gentil à mon goût quand même...
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Jacky
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Jacky


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MessageSujet: Re: "Joyeux Noël"   "Joyeux Noël" EmptyMar 22 Nov - 7:11

Ch'sais pas, pas encore vu...

En ce moment, c'est la mode des films sur la Première Guerre Mondiale, guerre de l'impérialisme et de l'absurdité du concept de nation s'il en est une.
Dans un tout autre genre, il y a aussi Gallipoli de Tolga Örnek Arrow

Citation :
Ce documentaire retrace en toute objectivité la Bataille des Dardanelles, le deuxième plus grand débarquement de l'histoire mondiale, grâce à des lettres, photographies et documents jusqu'à présent inédits.

Gallipoli est un événement unique dans l'histoire : durant cette campagne de la Première Guerre mondiale, les adversaires firent preuve de courage, d'abnégation et d'endurance, mais aussi d'un grand respect mutuel, et devinrent des nations amies par la suite. La campagne de Gallipoli est relatée à travers les journaux intimes et la correspondance de 2 soldats britanniques, 3 Néo-Zélandais, 3 Australiens, et 2 Turcs.

La guerre est la seule " ennemie " de ce film. Tolga Ornek

C'est moi qui ai mis en gras. Trouvable ici.

A la différence de Gallipoli, "Joyeux Noel" touche un tabou de la guerre : la véritable fraternisation sur le champ de bataille. Ce qui n'a strictement rien à voir avec le soit-disaint respect de l'ennemi de toutes façons destiné à être étripé par le feu et la baillonnette et "un certain code de la chevalerie" très lié aux valeurs belliqueuses. Il faut savoir que dans les archives de l'armée française, l'épisode qui est porté sur les écrans 90 ans après (!) est à peine mentionné ("Joyeux Noël"). Les contributions historiques à ce film reposent d'ailleurs surtout sur des journaux tenus par des soldats et des témoignages et pas du tout sur les rapports militaires sans quoi on serait passé à côté !

Il faut savoir aussi que c'est tout un système de pensée et de valeurs qui est remis en cause par cet épisode. Le courage, l'abnégation, le sens de l'honneur, toutes ces conneries, ça tient pendant les premières semaines de la guerre après, c'est invariablement le dégoût, la lassitude et l'incompréhension.
Il ne faut pas non plus oublier que les plus grands mouvements pacifistes ont vu le jour au lendemain de la Première Guerre Mondiale, entrainant dans leur sillage la création de la SDN qui fut comme même* un échec.

Les valeurs (honneur, courage, sens du sacrifice, connerie, connerie...) sont crées par les élites dans le but d'obtenir l'appui des gens qui en temps normal seraient paysans, ouvriers, travailleurs saisonniers car il faut vraiment être très con pour vouloir combattre dans les tranchées.

Cf : une phrase d'un autre film sur la Première Guerre Mondiale, Capitaine Conan (qui a fait connaître l'acteur Philippe Torreton) ===>
La guerre, c'est nous [gens du peuple] qui l'avons faite mais c'est eux [les généraux, les politiciens] qui l'ont gagné.

Sur l'amitié entre les nations, il faut vraiment être le dernier des cons pour croire que c'est les grosses boucheries qui en sont à l'origine.

On a tenté de faire croire que Verdun était à la base de l'amitié franco-allemande, ça n'a pas empêché la Seconde Guerre Mondiale.

L'amitié ? Il faut plutôt y voir l'intérêt convergent des Etats et par eux des élites, qui selon les parts qui peuvent se tailler dans un marché quel qu'il soit et après les mises au point, arrivent toujours à se mettre d'accord. En attendant, les morts, le deuil, la pertes des gens, on ne la comble pas !
Il faut lire aussi l'analyse d'Orwell dans 1984 : trois Etats se disputent le monde selon le principe de la guerre perpétuelle, tantôt un Etat est allié avec un autre contre le dernier tantôt l'alliance change dans une répétition cyclique. Lorsque l'allié change, toute la propagande et les messages d'amitié changent aussi. L'allié d'hier devient un bourreau sanguinaire qu'il faut annihiler et inversément par rapport à l'ancien ennemi, ce qui n'est pas sans demander une pratique extrême de la modification textuelle de la part des fonctionnaires.

La guerre est nécessaire aux nations parce qu'elle leur donne une justification pour exister et ensuite, elles détournent les masses des vrais intérêts : se nourrire, s'épanouir, vivre en famille.

Dans les films de Spielberg aussi à mon avis, on insiste beaucoup sur les valeurs militaires et donc on légitime la guerre et sa nécessité.

Les rois nous saoulaient de fumées
Paix entre nous, guerre aux tyrans
Appliquons la grève aux armées
Crosse en l'air, et rompons les rangs
S'ils s'obstinent, ces cannibales
A faire de nous des héros
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.

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